Stefan Mallarmé

LE NÉNUPHAR BLANC

    J’avais beaucoup ramé, d’un grand geste net et assoupi, les yeux au-dedans fixés sur l’entier oubli d’aller, comme le rire de l’heure coulait alentour.  Tant d’immobilité paressait que frôlé d’un bruit inerte où fila jusqu’à moitié la yole, je ne vérifiai l’arrêt qu’à l’étincellement stable d’initiales sur les avirons mis à nu, ce qui me rappela à mon identité mondaine.

    Qu’arrivait-il, où étais-je ?

   Il fallut, pour voir clair en l’aventure, me remémorer mon départ tôt, ce juillet de flamme, sur l’intervalle vif entre ses végétations dormantes d’un toujours étroit et distrait ruisseau, en quête des floraisons d’eau et avec un dessein de reconnaître l’emplacement occupé par la propriété de l’amie d’une amie, à qui je devais improviser un bonjour. Sans que le ruban d’aucune herbe me retînt devant un paysage plus que l’autre chassé avec son reflet en l’onde par le même impartial coup de rame, je venais échouer dans quelque touffe de roseaux, terme mystérieux de ma course, au milieu de la rivière : où tout de suite élargie en fluvial bosquet, elle étale un nonchaloir d’étang plissé des hésitations à partir qu’a une source.

    L’inspection détaillée m’apprit que cet obstacle de verdure en pointe sur le courant, masquait l’arche unique d’un pont prolongé, à terre, d’ici et de là, par une haie clôturant des pelouses. je me rendis compte. Simplement le parc de Madame…, l’inconnue à saluer.

    Un joli voisinage, pendant la saison, la nature d’une personne qui s’est choisi retraite aussi humidement impénétrable ne pouvant être que conforme à mon goût. Sûr, elle avait fait de ce cristal son miroir intérieur à l’abri de l’indiscrétion éclatante des après-midi; elle y venait et la buée d’argent glaçant des saules ne fut bientôt que la limpidité de son regard habitué à chaque feuille.

    Toute je l’évoquais lustrale.

    Courbé dans la sportive attitude où me maintenait de la curiosité, comme sous le silence spacieux de ce que s’annonçait l’étrangère, je souris au commencement d’esclavage dégagé par une possibilité féminine : que ne signifiaient pas mal les courroies attachant le soulier du rameur au bois de l’embarcation, comme on ne fait qu’un avec l’instrument de ses sortilèges.

    «- Aussi bien une quelconque… » allais-je terminer.

    Quand un imperceptible bruit me fit douter si l’habitante du bord hantait mon loisir, ou inespérément le bassin.

    Le pas cessa, pourquoi ?

    Subtil secret des pieds qui vont, viennent, conduisent l’esprit où le veut la chère ombre enfouie en de la batiste et les dentelles d’une jupe affluant sur le sol comme pour circonvenir du talon à l’orteil, dans une flottaison, cette initiative par quoi la marche s’ouvre, tout au bas et les plis rejetés en traîne, une échappée, de sa double flèche savante.


   Connaît-elle un motif à sa station, elle-même la promeneuse : et n’est-ce, moi, tendre trop haut la tête, pour ces joncs à ne dépasser et toute la mentale somnolence où se voile ma lucidité, que d’interroger jusque-là le mystère.

    « – A quel type s’ajustent vos traits, je sens leur précision, Madame, interrompre chose installée ici par le bruissement d’une venue, oui! ce charme instinctif d’en dessous que ne défend pas contre l’explorateur la plus authentiquement nouée, avec une boucle en diamant, des ceintures. Si vague concept se suffit : et ne transgressera le délice empreint de généralité qui permet et ordonne d’exclure tous visages, au point que la révélation d’un (n’allez point le pencher, avéré, sur le furtif seuil où je règne) chasserait mon trouble, avec lequel il n’a que faire. »

    Ma présentation, en cette tenue de maraudeur aquatique, je la peux tenter, avec l’excuse du hasard.

    Séparés, on est ensemble: je m’immisce à de sa confuse intimité, dans ce suspens sur l’eau où mon songe attarde l’indécise, mieux que visite, suivie d’autres, l’autorisera. Que de discours oiseux en comparaison de celui que je tins pour n’être pas entendu, faudra-t-il, avant de retrouver aussi intuitif accord que maintenant, l’ouïe au ras de l’acajou vers le sable entier qui s’est tu!

    La pause se mesure au temps de ma détermination.

    Conseille, ô mon rêve, que faire ?

    Résumer d’un regard la vierge absence éparse en cette solitude et, comme on cueille, en mémoire d’un site, l’un de ces magiques nénuphars clos qui y surgissent tout à coup, enveloppant de leur creuse blancheur un rien, fait de songes intacts, du bonheur qui n’aura pas lieu et de mon souffle ici retenu dans la peur d’une apparition, partir avec : tacitement, en déramant peu à peu sans du heurt briser l’illusion ni que le clapotis de la bulle visible d’écume enroulée à ma fuite ne jette aux pieds survenus de personne la ressemblance transparente du rapt de mon idéale fleur.

    Si, attirée par un sentiment d’insolite, elle a paru, la Méditative ou la Hautaine, la Farouche, la Gaie, tant pis pour cette indicible mine que j’ignore à jamais! car j’accomplis selon les règles la manœuvre : me dégageai, virai et je contournais déjà une ondulation du ruisseau, emportant comme un noble neuf de cygne, tel que n’en jaillira le vol, mon imaginaire trophée, qui ne se gonfle d’autre chose sinon de la vacance exquise de soi qu’aime, l’été, à poursuivre, dans les allées de son parc, toute dame, arrêtée parfois et longtemps, comme au bord d’une source à franchir ou de quelque pièce d’eau.


The white water lily

I rowed a good deal, in a grand, neat and drowsy gesture, my eyes fixed mostly on the inside, forgetting to move, as the laughter of the hour flowed around.   So much immobility reclined, like the brush of an inert noise when sailing as far as half the skiff, I didn’t check as I docked, and the steady flashing of initials on the oars were laid bare, which reminded me of my identity in the world.

What happened, where was I? 

He had to see clearly into the adventure.  I remember my early departure, this July of flame, on the interval between its bright dormant vegetation always from a narrow and distracted creek, in search of blooms on the water and with a purpose of finding the place occupied by the property of the friend of a friend, to whom I had to improvise a hello. 

Outside the grassless edge a landscape drew me in more than the other, hunted by its reflection under the wave by the same impartial oar.  I had come to fail in some clump of reeds, at the mysterious end of my race, in the middle of the river: which immediately widened into a river grove.  It displayed the nonchalance of a pond rippled by hesitation from its origin.  

Detailed inspection showed me that this barrier of greenery in a point on the course, masked the single arch of a bridge extended to land here and there by a hedge enclosing the lawns. I realized: simply the park of Madame…, welcome to the stranger. A nice neighborhood, during the season, the nature of a person who has chosen retirement also impenetrable wetland  that may not be as agreeable to my taste.   Certainly, she had constructed from this crystal her interior mirror, away from the bright indiscretion of this afternoon she came and the icy silver mist of willows soon found the clarity of her look familiar to each leaf. 

All I mentioned was purifying. 

Bent in the sporting attitude that kept me from curiosity, under the spacious silence of what promised to be a stranger, I smiled at the beginning of an offhand slavery by feminine possibility, that did not mean evil, the straps attaching the shoe of the rower to the boat’s wood, as if it were one with the instrument’s charms.  

“Both any…” I was going to finish. Then an imperceptible noise made me doubt if the resident of the edge haunted my leisure, or beyond hope the basin. 

The footsteps ceased, why ? 

Subtle secret of feet that come and go, lead the mind which desires the dear shadow hidden in the linen and the lace of a flowing skirt on the ground, as to circumvent the heel to toe, in a flotation, this initiative by what walking opened, at the bottom and the rejected folds in the train, a glimpse, of her double arrow, learned. 

She knows a reason, at its home, itself the walker, and is it me? aiming my head too high, for these rods not to surpass and all the mental somnolence where my lucidity is, to question that which was hitherto mysterious. 

“In what way do you arrange your features, I feel their precision, Madame, interrupting something installed here, by the rustle of an arrival, yes ! this instinctive charm from below that does not defend against the explorer, most authentically tied, with a diamond buckle, of belts.   If a vague concept will suffice: and will not transgress the delight tinged with generality that allows and orders the exclusion of all faces, so the revelation of one (do not consider the point in question proven on the furtive threshold where I reign) chased my trouble, for which it has no use.” 

My presentation, in which this aquatic marauder is kept, I can try, excused by chance. 

Divided, we are all together: I am interfering with her confusing privacy, in this suspense over the water where my dream lingers in indecision, better than a visit, followed by others, who permit it. That speech was idle compared to the one I held never to be heard.   It was there before it returned as an intuitive agreement that now one could hear the edge of mahogany on the sand which you had!  

The break is measured at the time of my determination. 

Advise, oh my dream, what to do? 

Summarize with a look of blank absence scattered in solitude and, as we gather, in memory of a site, one of these magical water lilies enclosed therein arose suddenly, enveloping nothing in their hollow whiteness, made of intact dreams, of happiness that will not happen and here I held my breath here in fear of an appearance, starting with: tacitly, flexing gradually without a smooth break in the illusion or that the lapping of the visible bubble of foam wrapped in my flight throws at the feet occurring of the person, the transparent resemblance, of the seduction of my perfect flower.  

If, caught by an unusual feeling, it seemed, Meditation or Haughtiness, the Savage, the Gay, too bad for this untold wealth that I will overlook forever! because I performed the maneuver according to the rules:  disengaged myself, rounded and tacked along the ripple of a creek, sailing like a noble newborn swan, as it gushed into flight, my imaginary trophy, which swelled to something else as if the exquisite vacancy of self love, the summer, continued, down the paths of her park, any woman, stopping, sometimes for awhile, as near a source to cross, or of some body of water.


Die Weisse Seerose

Ich hatte lange gerudert, ermüdet von grofsen klaren Bewegungen, die Augen nach innen gerichtet auf das völlige Vergessen der Fahrt, indessen mich das Lächeln der Stunde rings umfloss. So regungslose Trägheit lastete, dass ich mir, gestreift von leisem Rascheln, in das die Jolle halb hineinglitt, des Stillstands erst bewusst wurde an dem unbeweglichen Leuchten der Initialen auf den eingezogenen Riemen, was mich in mein weltliches Dasein zurückrief.

Was geschah, wo war ich?

Es galt, um das Abenteuer zu begreifen, den frühen Aufbruch ins Gedächtnis zurückzurufen im flammenden Juli über dem lebendigen Streifen, den ein überall schmaler und zerstreuter Fluss in der schlummernden Vegetation bildete, auf der Suche nach Wasserpflanzen und in der Absicht, die Stelle des Besitzes der Freundin einer Freundin zu erkunden, der ich unangemeldet einen Gruss bestellen sollte. Ohne dass mich irgendein Schlinggewächs vor einer Landschaft zurückhielt, die wie jede andere mit ihrem Spiegelbild in den Wellen von dem gleichen teilnahmslosen Ruderschlag vertrieben wurde, war ich auf ein Schilfbüschel gelaufen, geheimnisvolles Ende meiner Fahrt mitten im Fluss: dort, wo er sich zu einem Wasserwald weitet und die Gelassenheit eines Weihers annimmt, von Zögern überkräuselt wie eine stockende Quelle.

Beim näheren Hinsehe zeigte sich, dass dies grüne Hindernis inmitten der Stromung den einzigen Bogen einer Brücke verbarg, die sich am Ufer nach beiden Seiten in eine rasenumschliessende Hecke verlängerte. Kein Zweifel. Der Park von Frau … der Unbekannten, die ich begrüssen sollte.

Eine reizende Nachbarschaft zu dieser Jahreszeit. Ein Wesen, das sich eine so feucht und unzugänglich beschirmte Zuflucht auserkoren hatte, musste mir gefallen. Gewiss hatte sie in diesem Kristall, geschützt vorder lauten Neugier der Nachmittage, ihr heimliches Bild gespiegelt; hierher kam sie, und die silberne Feuchte mit dem Flutbild der Weiden leuchtete wie ihr Blick, dem jedes Blatt vertraut war.

Ich beschwor ihre lautere Erscheinung.

Vorgebeugt in der angespannten Haltung, in der mich die Neugier festhielt, wie unter der weiten Stille, durch die sich das Nahen der Fremden ankündigte, lächelte ich dem Beginn einer Versklavung entgegen, welche die blosse Möglichkeit eines weiblichen Wesens mit sich brachte: die Riemen, die den Fuss des Rudernden am Boden des Kahns festhalten, wie nur ein Zaubergerät einen festhält, waren etwa eine Andeutung davon.

»Also wird sie auch nicht anders sein … « wollte ich schliessen.

Als ein kaum wahrnehmbares Geräusch mich zweifeln liess, ob die Uferbewohnerin nur durch meine Träume wandle oder unverhofft den Platz am Wasser besuchte.

Die Schritte verstummten, warum?

Zartes Geheimnis der Füsse, die kommen und gehen und die Gedanken dahin führen, wo es dem teuren Schattenbild gefällt, gehüllt in Batist und Spitzen eines Kleides, das bis auf den Boden fliesst, als wollte es in seinen Wogen von der Ferse bis zur Zehe Raum schaffen, dort wo das Schreiten beginnt, ganz unten, die Falten zur Schleppe zurückstreifend im Fluchtversuch seiner kunstvollen Doppelheit.

Hatte sie einen Grund stehenzubleiben, die Wandelnde: und habe ich nicht den Kopf vielleicht zu hoch gereckt, um im Schilf und in der ganzen inneren Schlaftrunkenheit verborgen zu bleiben, die meinen Geist verschleierte, wollte ich so weit in das Geheimnis eindringen?

»-Zu welchem Urbild Ihre Gesichtszüge auch gehören mögen, ich fühle, gnädige Frau, wie ihre Bestimmtheit alles durch das Geräusch eines Nahens Ausgelöste zerstört, ja! diesen echten Zauber, den innerlichen, den auch der berufenste Gürtel mit diamantener Schliesse nicht vor dem Entdecker schützt. Solche Vorahnung ist sich selbst genug: und sie möchte nicht das im Allgemeinen weilende Entzücken überschreiten, das alle Einzelgesichter auszuschliessen erlaubt und f ordert, weil es, wenn eines mir erschiene, (heben Sie es nicht, ein wirkliches, über die heimliche Schwelle meines Reiches) meine verwirrte Zärtlichkeit vertriebe, mit der es nichts zu schaffen hat.«

Mich in diesem Aufzug eines Seeräubers vorzustellen, mag vielleicht der Zufall entschuldigen.

Getrennt ist man vereint: in dieser Schwebe auf dem Wasser, wo meine Träumerei die Unbestimmte weiter beschwört, bin ich ihrer verwirrten Heimlichkeit nahe, viel mehr als ein Besuch, gefolgt von anderen, es je erlaubte. Was für müssige Gespräche wären nötig im Vergleich zu diesem, das ich ungehört führe, ehe sich wieder eine so innige Übereinstimmung ergäbe wie jetzt, flach im Mahagoniboot liegend und rings lauschend nach dem schweigenden Sand!

Das Zögern findet ein Ende im Entschluss.

Rate, mein Traum, was soll ich tun?

Mit einem Blick die keusche Versunkenheit in dieser weiten Einsamkeit umfassen und, wie man zur Erinnerung an eine Stätte eine der zauberhaft geschlossenen Seerosen pflückt, die unvermittelt aufsteigen und mit ihrer weissen Tiefe das Nichts eines unberührten Traums umschliessen, eines Glücks, das es nie geben wird, und meines Atems, den ich anhalte aus Furcht vor einer Erscheinung, mit ihr davonfahren: schweigend ganz langsam fortrudern ohne die Verzauberung durch einen Ruderschlag zu durchbrechen, und ohne dass ein Geplätscher der in meiner Flucht sichtbar aufsteigenden Schaumblasen das schimmernde Gleichnis meines Raubes einer idealen Blume vor unvermutet nahende Füge spült.

Wenn sie, angelockt von der Ahnung eines Ungewohnten, erschienen ist, die Sinnende, die Stolze, die Scheue, die Heitere, umso schlimmer für das unbeschreibliche Antlitz, das ich niemals kennen werde! denn ich vollzog die Abfahrt nach allen Regeln der Kunst: ich löste mich, wendete und zog schon um eine Biegung des Flusses und nahm wie ein edles Schwanenei, aus dem sich nie ein Flug erheben wird, meine imaginäre Trophäe mit, die von nichts anderem durchhaucht ist als von der erlesenen Selbstvergessenheit, der sich im Sommer auf den Parkalleen die Damen hinzugeben pflegen, wenn sie bisweilen und lange stehenbleiben wie am Rand eines Baches, den es zu überschreiten gilt, oder an einem kleinen Teich.

Vertaling Carl Fischer



A la nue accablante …

A la nue accablante tu
Basse de basalte et de laves
A même les échos esclaves
Par une trompe sans vertu

Quel sépulcral naufrage (tu
Le sais, écume, mais y baves)
Suprême une entre les épaves
Abolit le mât dévêtu

Ou cela que furibond faute
De quelque perdition haute
Tout l’abîme vain éployé

Dans le si blanc cheveu qui traîne
Avarement aura noyé
Le flanc enfant d’une sirène.


CRUSHED BY….

Crushed by the overwhelming cloud
Depth of basalt and lavas
By even the enslaved echoes
Of a trumpet without power

What sepulchral shipwreck (you
Know it, slobbering there, foam)
Among hulks the supreme one
Flattened the naked mast too

Or that which, furious mistake
Of some noble ill-fate
All the vain abyss spread wide

In the so-white hair’s trailing
Would have drowned miser-like
The childish flank of some Siren.

Vertaling A.S. Kline


Quand l’ombre menaça …

Quand l’ombre menaça de la fatale loi
Tel vieux Rêve, désir et mal de mes vertèbres,
Affligé de périr sous les plafonds funèbres
Il a ployé son aile indubitable en moi.

Luxe, ô salle d’ébène où, pour séduire un roi
Se tordent dans leur mort des guirlandes célèbres,
Vous n’êtes qu’un orgueil menti par les ténèbres
Aux yeux du solitaire ébloui de sa foi.

Oui, je sais qu’au lointain de cette nuit, la Terre
Jette d’un grand éclat l’insolite mystère,
Sous les siècles hideux qui l’obscurcissent moins.

L’espace à soi pareil qu’il s’accroisse ou se nie
Roule dans cet ennui des feux vils pour témoins
Que s’est d’un astre en fête allumé le génie


SONNET: ‘QUAND L’OMBRE MENAÇA…’

When the shadow with fatal law menaced me
A certain old dream, sick desire of my spine,
Beneath funereal ceilings afflicted by dying
Folded its indubitable wing there within me.

Luxury, O ebony hall, where to tempt a king
Famous garlands are writhing in death,
You are only pride, shadows’ lying breath
For the eyes of a recluse dazed by believing.

Yes, I know that Earth in the depths of this night,
Casts a strange mystery with vast brilliant light
Beneath hideous centuries that darken it the less.

Space, like itself, whether denied or expanded
Revolves in this boredom, vile flames as witness
That a festive star’s genius has been enkindled.

Vertaling A.S. Kline


IV

Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx,
L’Angoisse ce minuit, soutient, lampadophore,
Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix
Que ne recueille pas de cinéraire amphore

Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx,
Aboli bibelot d’inanité sonore,
(Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx
Avec ce seul objet dont le Néant s’honore.)

Mais proche la croisée au nord vacante, un or
Agonise selon peut-être le décor
Des licornes ruant du feu contre une nixe,

Elle, défunte nue en le miroir encor
Que dans l’oubli fermé par le cadre se fixe
De scintillations sitôt le septuor.


SONNET: ‘SES PURS ONGLES TRES HAUT…’

Her pure nails on high dedicating their onyx,
Anguish, at midnight, supports, a lamp-holder,
Many a twilight dream burnt by the Phoenix
That won’t be gathered in some ashes’ amphora

On a table, in the empty room: here is no ptyx,
Abolished bauble of sonorous uselessness,
(Since the Master’s gone to draw tears from the Styx
With that sole object, vanity of Nothingness).

But near the casement wide to the north,
A gold is dying, in accord with the décor
Perhaps, those unicorns dashing fire at a nixie,

She who, naked and dead in the mirror, yet
In the oblivion enclosed by the frame, is fixed
As soon by scintillations as the septet.

(The septet may indicate the constellation of Ursa Major in the north.)

Vertaling A.S. Kline


Victorieusement fui …

Victorieusement fui le suicide beau
Tison de gloire, sang par écume, or, tempête !
Ô rire si là-bas une pourpre s’apprête
A ne tendre royal que mon absent tombeau.

Quoi ! de tout cet éclat pas même le lambeau
S’attarde, il est minuit, à l’ombre qui nous fête
Excepté qu’un trésor présomptueux de tête
Verse son caressé nonchaloir sans flambeau,

La tienne si toujours le délice ! la tienne
Oui seule qui du ciel évanoui retienne
Un peu de puéril triomphe en t’en coiffant

Avec clarté quand sur les coussins tu la poses
Comme un casque guerrier d’impératrice enfant
Dont pour te figurer il tomberait des roses.


SONNET: ‘VICTORIEUSEMENT FUI LE SUICIDE…’

Victoriously the grand suicide fled
Foaming blood, brand of glory, gold, tempest!
O laughter if only to royally invest
My absent tomb purple, down there, is spread.

What! Not even a fragment of all that brightness
Remains, it is midnight, in the shade that fetes us,
Except, from the head, there’s a treasure, presumptuous,
That pours without light its spoiled languidness,

Yours, always such a delight! Yours, yes,
Retaining alone of the vanished sky, this
Trace of childish triumph as you spread each tress,

Gleaming as you show it against the pillows,
Like the helmet of war of a child-empress
From which, to denote you, would pour down roses.

Vertaling A.S. Kline


Tristesse d’été

Le soleil, sur le sable, ô lutteuse endormie,
En l’or de tes cheveux chauffe un bain langoureux
Et, consumant l’encens sur ta joue ennemie,
Il mêle avec les pleurs un breuvage amoureux.

De ce blanc flamboiement l’immuable accalmie
T’a fait dire, attristée, ô mes baisers peureux
” Nous ne serons jamais une seule momie
Sous l’antique désert et les palmiers heureux ! “

Mais la chevelure est une rivière tiède,
Où noyer sans frissons l’âme qui nous obsède
Et trouver ce Néant que tu ne connais pas.

Je goûterai le fard pleuré par tes paupières,
Pour voir s’il sait donner au coeur que tu frappas
L’insensibilité de l’azur et des pierres.


SUMMER SADNESS

The sun, on the sand, O sleeping wrestler,
Warms a languid bath in the gold of your hair,
Melting the incense on your hostile features,
Mixing an amorous liquid with the tears.

The immutable calm of this white burning,
O my fearful kisses, makes you say, sadly,
‘Will we ever be one mummified winding,
Under the ancient sands and palms so happy?’

But your tresses are a tepid river,
Where the soul that haunts us drowns, without a shiver
And finds the Nothingness you cannot know!

I’ll taste the unguent of your eyelids’ shore,
To see if it can grant to the heart, at your blow,
The insensibility of stones and the azure.

Vertaling A.S. Kline



Une négresse

Une négresse par le démon secouée
Veut goûter une enfant triste de fruits nouveaux
Et criminels aussi sous leur robe trouée
Cette goinfre s’apprête à de rusés travaux :

À son ventre compare heureuse deux tétines
Et, si haut que la main ne le saura saisir,
Elle darde le choc obscur de ses bottines
Ainsi que quelque langue inhabile au plaisir

Contre la nudité peureuse de gazelle
Qui tremble, sur le dos tel un fol éléphant
Renversée elle attend et s’admire avec zèle,
En riant de ses dents naïves à l’enfant ;

Et, dans ses jambes où la victime se couche,
Levant une peau noire ouverte sous le crin,
Avance le palais de cette étrange bouche
Pâle et rose comme un coquillage marin


A NEGRESS

Possessed by some demon now a negress
Would taste a girl-child saddened by strange fruits
Forbidden ones too under the ragged dress,
This glutton’s ready to try a trick or two:

To her belly she twins two fortunate tits
And, so high that no hand knows how to seize her,
Thrusts the dark shock of her booted legs
Just like a tongue unskilled in pleasure.

Facing the timorous nakedness of the gazelle
That trembles, on her back like an elephant gone wild,
Waiting upside down, she keenly admires herself,
Laughing with her bared teeth at the child:

And, between her legs where the victim’s couched,
Raising the black flesh split beneath its mane,
Advances the palate of that alien mouth
Pale, rosy as a shell from the Spanish Main.

Vertaling A.S. Kline


Tout orgueil fume-t-il du soir,
Torche dans un branle étouffée
Sans que l’immortelle bouffée
Ne puisse à l’abandon surseoir !

La chambre ancienne de l’hoir
De maint riche mais chu trophée
Ne serait pas même chauffée
S’il survenait par le couloir.

Affres du passé nécessaires
Agrippant comme avec des serres
Le sépulcre de désaveu,

Sous un marbre lourd qu’elle isole
Ne s’allume pas d’autre feu
Que la fulgurante console


Sainte

A la fenêtre recélant
Le santal vieux qui se dédore
De sa viole étincelant
Jadis avec flûte ou mandore,

Est la Sainte pâle, étalant
Le livre vieux qui se déplie
Du Magnificat ruisselant
Jadis selon vêpre et complie :

A ce vitrage d’ostensoir
Que frôle une harpe par l’Ange
Formée avec son vol du soir
Pour la délicate phalange

Du doigt, que, sans le vieux santal
Ni le vieux livre, elle balance
Sur le plumage instrumental,
Musicienne du silence


Une dentelle s’abolit

Une dentelle s’abolit
Dans le doute du Jeu suprême
À n’entr’ouvrir comme un blasphème
Qu’absence éternelle de lit.

Cet unanime blanc conflit
D’une guirlande avec la même,
Enfui contre la vitre blême
Flotte plus qu’il n’ensevelit.

Mais chez qui du rêve se dore
Tristement dort une mandore
Au creux néant musicien

Telle que vers quelque fenêtre
Selon nul ventre que le sien,
Filial on aurait pu naître.


Soleil d’hiver
.

À Monsieur Eliacim Jourdain.

Phébus à la perruque rousse
De qui les lames de vermeil,
Ô faunes ivres dans la mousse,
Provoquaient votre lourd sommeil.

Le bretteur aux fières tournures
Dont le brocart était d’ors fins,
Et qui par ses égratignures
Saignait la pourpre des raisins.

Ce n’est plus qu’un Guritan chauve
Qui, dans son ciel froid verrouillé,
Le long de sa culotte mauve
Laisse battre un rayon rouillé :

Son aiguillette, sans bouffette,
Triste, pend aux sapins givrés,
Et la neige qui tombe est faite
De tous ses cartels déchirés !


Les fleurs

Des avalanches d’or du vieil azur, au jour
Premier et de la neige éternelle des astres
Jadis tu détachas les grands calices pour
La terre jeune encore et vierge de désastres,

Le glaïeul fauve, avec les cygnes au col fin,
Et ce divin laurier des âmes exilées
Vermeil comme le pur orteil du séraphin
Que rougit la pudeur des aurores foulées,

L’hyacinthe, le myrte à l’adorable éclair
Et, pareille à la chair de la femme, la rose
Cruelle, Hérodiade en fleur du jardin clair,
Celle qu’un sang farouche et radieux arrose !

Et tu fis la blancheur sanglotante des lys
Qui roulant sur des mers de soupirs qu’elle effleure
À travers l’encens bleu des horizons pâlis
Monte rêveusement vers la lune qui pleure !

Hosannah sur le cistre et dans les encensoirs,
Notre dame, hosannah du jardin de nos limbes !
Et finisse l’écho par les célestes soirs,
Extase des regards, scintillement des nimbes !

Ô Mère, qui créas en ton sein juste et fort,
Calices balançant la future fiole,
De grandes fleurs avec la balsamique Mort
Pour le poète las que la vie étiole.


The Flowers

From golden showers of the ancient skies,
On the first day, and the eternal snow of stars,
You once unfastened giant calyxes
For the young earth still innocent of scars:
 
Young gladioli with the necks of swans,
Laurels divine, of exiled souls the dream,
Vermilion as the modesty of dawns
Trod by the footsteps of the seraphim;
 
The hyacinth, the myrtle gleaming bright,
And, like the flesh of woman, the cruel rose,
Hérodiade blooming in the garden light,
She that from wild and radiant blood arose!
 
And made the sobbing whiteness of the lily
That skims a sea of sighs, and as it wends
Through the blue incense of horizons, palely
Toward the weeping moon in dreams ascends!
 
Hosanna on the lute and in the censers,
Lady, and of our purgatorial groves!
Through heavenly evenings let the echoes answer,
Sparkling haloes, glances of rapturous love!
 
Mother, who in your strong and righteous bosom,
Formed calyxes balancing the future flask,
Capacious flowers with the deadly balsam
For the weary poet withering on the husk.



Angoisse

Je ne viens pas ce soir vaincre ton corps, ô bête
En qui vont les péchés d’un peuple, ni creuser
Dans tes cheveux impurs une triste tempête
Sous l’incurable ennui que verse mon baiser:

Je demande à ton lit le lourd sommeil sans songes
Planant sous les rideaux inconnus du remords,
Et que tu peux goûter après tes noirs mensonges,
Toi qui sur le néant en sais plus que les morts:

Car le Vice, rongeant ma native noblesse,
M’a comme toi marqué de sa stérilité,
Mais tandis que ton sein de pierre est habité

Par un coeur que la dent d’aucun crime ne blesse,
Je fuis, pâle, défait, hanté par mon linceul,
Ayant peur de mourir lorsque je couche seul.

Stéphane Mallarmé


Angst
 
Ik kom deze avond niet uw lichaam overromplen,
beest, waarin van een volk de zonden schuilgaan, niet
een droef tempeest in uw onreine haren domplen,
onder verveling die mijn kus onheelbaar giet:
 
‘k Vraag aan uw bed den slaap, den dromenloze’ en zwaren,
die onder ’t ongekend gordijn der wroeging drijft,
dien gij kunt smaken na uw donkre leugenmaren,
gij die van ’t niet meer dan de doden weten blijft.
 
Want knagend mijn geboorte-adel heeft de zonde
mij zoals u met haar onvruchtbaarheid gemerkt,
doch wijl gij in uw stenen boezem herrebergt
 
een hart dat nooit de tand van één’ge wandaad wondde,
vlucht, bleek, verslagen, door mijn lijkwade gekweld,
ik, vrezend dat me, alleen te bed, de dood omknelt.
 
Vertaling bert Decorte


ANGUISH

I don’t come to conquer your flesh tonight, O beast
In whom are the sins of the race, nor to stir
In your foul tresses a mournful tempest
Beneath the fatal boredom my kisses pour:

A heavy sleep without those dreams that creep
Under curtains alien to remorse, I ask of your bed,
Sleep you can savour after your dark deceits,
You who know more of Nothingness than the dead.

For Vice, gnawing this inborn nobleness of mine
Marked me, like you, with its sterility,
But shroud-haunted, pale, destroyed, I flee

While that heart no tooth of any crime
Can wound lives in your breast of stone,
Frightened of dying while I sleep alone.

Vertaling A.S. Kline


Apparition

La lune s’attristait. Des séraphins en pleurs
Rêvant, l’archet aux doigts, dans le calme des fleurs
Vaporeuses, tiraient de mourantes violes
De blancs sanglots glissant sur l’azur des corolles.
— C’était le jour béni de ton premier baiser.
Ma songerie aimant à me martyriser
S’enivrait savamment du parfum de tristesse
Que même sans regret et sans déboire laisse
La cueillaison d’un Rêve au coeur qui l’a cueilli.
J’errais donc, l’oeil rivé sur le pavé vieilli
Quand avec du soleil aux cheveux, dans la rue
Et dans le soir, tu m’es en riant apparue
Et j’ai cru voir la fée au chapeau de clarté
Qui jadis sur mes beaux sommeils d’enfant gâté
Passait, laissant toujours de ses mains mal fermées
Neiger de blancs bouquets d’étoiles parfumées.


Erscheinung

Der mond war in trauer und weinende engel im traum ·
Den bogen in ihren händen im blumigen raum ·
Im hauchenden · liessen aus den sterbenden saiten
Wie weisse seufzer auf azurne kelche gleiten.
Es war deines ersten kusses gesegneter tag.
Mein schwärmen quälte mich mit geisselndem schlag
Und tauchte mich weise unter im dufte der trauer
Der ohne nachgeschmack lässt und ohne bedauern
Das pflücken eines traums fürs herz das ihn pflückt.
Ich irrte das auge aufs alternde pflaster entrückt –
Da kamst du mit der sonne im haar auf den wegen
Und in dem abend auf einmal mir lächelnd entgegen.
Ich glaubte ich sähe die fee im strahlenhut
Die einst überm schlaf des verwöhnten kindes geruht
Mit halbverschlossenen händen vorübergleiten
Draus weisse sträusse von duftenden sternen schneiten.

Vertaling Stefan George


Au seul souci de voyager …

Au seul souci de voyager
Outre une Inde splendide et trouble
— Ce salut soit le messager
Du temps, cap que ta poupe double

Comme sur quelque vergue bas
Plongeante avec la caravelle
Ecumait toujours en ébats
Un oiseau d’annonce nouvelle

Qui criait monotonement
Sans que la barre ne varie
Un inutile gisement
Nuit, désespoir et pierrerie

Par son chant reflété jusqu’au
Sourire du pâle Vasco.


TO THE SOLE CONCERN

To the sole task of voyaging
Beyond an India dark and splendid
– Goes time’s messenger, this greeting,
Cape that your stern has doubled

As on some low yard plunging
Along with the vessel riding
Skimmed in constant frolicking
A bird bringing fresh tidings

That without the helm flickering
Shrieked in pure monotones
An utterly useless bearing
Night, despair, and precious stones

Reflected by its singing so
To the smile of pale Vasco.

Vertaling A.S. Kline


Aumône

Prends ce sac, Mendiant ! tu ne le cajolas
Sénile nourrisson d’une tétine avare
Afin de pièce à pièce en égoutter ton glas.

Tire du métal cher quelque péché bizarre
Et vaste comme nous, les poings pleins, le baisons
Souffles-y qu’il se torde ! une ardente fanfare.

Église avec l’encens que toutes ces maisons
Sur les murs quand berceur d’une bleue éclaircie
Le tabac sans parler roule les oraisons,

Et l’opium puissant brise la pharmacie !
Robes et peau, veux-tu lacérer le satin
Et boire en la salive heureuse l’inertie,

Par les cafés princiers attendre le matin ?
Les plafonds enrichis de nymphes et de voiles,
On jette, au mendiant de la vitre, un festin.

Et quand tu sors, vieux dieu, grelottant sous tes toiles
D’emballage, l’aurore est un lac de vin d’or
Et tu jures avoir au gosier les étoiles !

Faute de supputer l’éclat de ton trésor,
Tu peux du moins t’orner d’une plume, à complies
Servir un cierge au saint en qui tu crois encore.

Ne t’imagine pas que je dis des folies.
La terre s’ouvre vieille à qui crève la faim.
Je hais une autre aumône et veux que tu m’oublies

Et surtout ne va pas, frère, acheter du pain.


Billet à Whistler

Pas les rafales à propos
De rien comme occuper la rue
Sujette au noir vol de chapeaux ;
Mais une danseuse apparue

Tourbillon de mousseline ou
Fureur éparses en écumes
Que soulève par son genou
Celle même dont nous vécûmes

Pour tout, hormis lui, rebattu
Spirituelle, ivre, immobile
Foudroyer avec le tutu,
Sans se faire autrement de bile

Sinon rieur que puisse l’air
De sa jupe éventer Whistler.


NOTE

Not meaningless flurries like
Those that frequent the street
Subject to black hats in flight;
But a dancer shown complete

A whirlwind of muslin or
A furious scattering of spray
Raised by her knee, she for
Whom we live, to blow away

All, beyond her, mundane
Witty, drunken, motionless,
With her tutu, and refrain
From other mark of distress,

Unless a light-hearted draught of air
From her dress fans Whistler there.

Vertaling A.S. Kline


BILLET AN WHISTLER

Nicht sturm der sinnlos ungehemmt
Die schwarzen hüte fortgerissen
Und alle gassen überschwemmt –
Die tänzerin aus den kulissen

Der wirbelwind aus mousselin
Ein wilder strudel und ein schweben
Emporgeschäumt von ihren knien
Sie selbst · erinnerung und leben ·

Um alles · bis auf ihn · gestürzt
Und geistreich · trunken · stumm sich neigend
Hinwegzublitzen gischt-geschürzt
Und keine andre laune zeigend

Als lachend ihn mit ihrem hauch
Zu streifen · Whistler · ja · ihn auch.

Vertaling Carl Fischer


Brise marine

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend,
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture
Lève l’ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots…
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !


Zeebries
 
Mijn vlees is droef en ach! ik heb elk boek gelezen.
Vluchten! Naar ginds! Die vogels moeten dronken wezen
Zo tussen ’t vreemde schuim en het azuur te zijn!
Niets, niet de weerschijn van de oude tuin in mijn
Oog zal dit zeedoordrenkte hart nog tegenstreven
O nacht! noch ’t eenzaam licht dat weer mijn lamp zal geven
Aan ’t leeg papier dat door zijn wit verdedigd wordt
En niet de jonge vrouw met baby aan de borst.
Vaar uit naar een natuur aan verre, vreemde kusten!
Een Levensmoeheid, door de wrede hoop gekweld,
Gelooft nog in het zakdoekzwaaiend laatst vaarwel!
Misschien dat een zwaar noodweer deze masten aanvalt
En dat de wind ze ombuigt tot het schip vergaan zal
Vergaan, geen mast, en ook dat welig eiland niet…
Maar luister, o mijn hart, naar het matrozenlied!

Vertaling Peter Verstegen


SEA BREEZE

The flesh is sad, alas! – and I’ve read all the books.
Let’s go! Far off. Let’s go! I sense
That the birds, intoxicated, fly
Deep into unknown spume and sky!
Nothing – not even old gardens mirrored by eyes –
Can restrain this heart that drenches itself in the sea,
O nights, or the abandoned light of my lamp,
On the void of paper, that whiteness defends,
No, not even the young woman feeding her child.
I shall go! Steamer, straining at your ropes
Lift your anchor towards an exotic rawness!
A Boredom, made desolate by cruel hope
Still believes in the last goodbye of handkerchiefs!
And perhaps the masts, inviting lightning,
Are those the gale bends over shipwrecks,
Lost, without masts, without masts, no fertile islands…
But, oh my heart, listen to the sailors’ chant!

Vertaling A.S. Kline


Seebrise

Das fleisch ist trauernd ach! und alle bücher las ich.
O fliehen dorthin fliehn ! ich weiss dass vögel trunken
Inzwischen unbekanntem schaum und himmel sind.
Nichts – auch die alten gärten die das auge spiegelt
Nicht – hält dies herz zurück das sich im meere badet.
O nächte ! weder die verlassne helle meiner lampe
Auf meinen leeren blättern die die weisse schützt ·
Noch auch die junge frau die ihren säugling stillt.
Ich zieh ins ferne. Dampfer das getakel schaukelnd
Den anker heb nach einer fremden heissen erde!
Ein leid · um grausam haffen in verzweiflung ·
Vertraut noch auf der taschentücher lezten gruss.
Vielleicht sind diese masten die die stürme laden
Von denen die ein windstoss neigt auf die zerschellten
Verlornen · ohne mast noch grüner insel flor …
Doch· o mein herz · horch horch auf der matrosen chor!

Vertaling Stefan George


Dans le jardin

La jeune dame qui marche sur la pelouse
Devant l’été paré de pommes et d’appas,
Quand des heures Midi comblé jette les douze,
Dans cette plénitude arrêtant ses beaux pas,

A dit un jour, tragique abandonnée — épouse —
À la mort séduisant son Poète : Trépas !
Tu mens. Ô vain climat nul ! je me sais jalouse
Du faux Éden que, triste, il n’habitera pas.

Voilà pourquoi les fleurs profondes de la terre
L’aiment avec silence et savoir et mystère,
Tandis que dans leur cœur songe le pur pollen :

Et lui, lorsque la brise, ivre de ces délices,
Suspend encore un nom qui ravit les calices,
À voix faible, parfois, appelle bas : Ellen !



Don du Poème

Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée !
Noire, à l’aile saignante et pâle, déplumée,
Par le verre brûlé d’aromates et d’or,
Par les carreaux glacés, hélas ! mornes encor,
L’aurore se jeta sur la lampe angélique,
Palmes ! et quand elle a montré cette relique
À ce père essayant un sourire ennemi,
La solitudee et stérile a frémi.

Ô la berceuse, avec ta fille et l’innocence
De vos pieds froids, accueille une horrible naissance :
Et ta voix rappelant viole et clavecin,
Avec le doigt fané presseras-tu le sein
Par qui coule en blancheur sibylline la femme
Pour des lèvres que l’air du vierge azur affame ?


THE POEM’S GIFT

I bring you the child of an Idumean night!
Black, with pale naked bleeding wings, Light
Through the glass, burnished with gold and spice,
Through panes, still dismal, alas, and cold as ice,
Hurled itself, daybreak, against the angelic lamp.
Palm-leaves! And when it showed this relic, damp,
To that father attempting an inimical smile,
The solitude shuddered, azure, sterile.
O lullaby, with your daughter, and the innocence
Of your cold feet, greet a terrible new being:
A voice where harpsichords and viols linger,
Will you press that breast, with your withered finger,
From which Woman flows in Sibylline whiteness to
Those lips starved by the air’s virgin blue?

Vertaling A.S. Kline


Eventail de Madame Mallarmé

Avec comme pour langage
Rien qu’un battement aux cieux
Le futur vers se dégage
Du logis très précieux

Aile tout bas la courrière
Cet éventail si c’est lui
Le même par qui derrière
Toi quelque miroir a lui

Limpide (où va redescendre
Pourchassée en chaque grain
Un peu d’invisible cendre
Seule à me rendre chagrin)

Toujours tel il apparaisse
Entre tes mains sans paresse.


Waaier

Van madam Mallarmé

Ogenschijnlijk met als rede
Maar een klappen in de zon
Is het komend vers ontgleden
Zijn zeer kostbare cocon
 
Laaggewiekte langverwachte
Deze waaier wanneer die ‘t
Nog is die daareven achter
Jou een spiegel flitsen liet
 
Glashelder (waar neer zal dalen
Nagejaagd in ieder grein
Enig niet te achterhalen
Gruis mijn enige chagrijn)
 
Zo mag hij altijd verschijnen
In je handen zonder kwijnen.

Vertaling Paul Claes


A FAN

(Of Mademoiselle Mallarmé’s)

With nothing of language but
A beating in the sky
From so precious a place yet
Future verse will rise.

A low wing the messenger
This fan if it is the one
The same by which behind you there
Some mirror has shone

Limpidly (where will fall
pursued grain by grain
a little invisible dust, all
that can give me pain)

So may it always bless
Your hands free of idleness.

Vertaling A.S. Kline


Eventail de Mademoiselle Mallarmé

Ô rêveuse, pour que je plonge
Au pur délice sans chemin,
Sache, par un subtil mensonge,
Garder mon aile dans ta main.

Une fraîcheur de crépuscule
Te vient à chaque battement
Dont le coup prisonnier recule
L’horizon délicatement.

Vertige ! voici que frissonne
L’espace comme un grand baiser
Qui, fou de naître pour personne,
Ne peut jaillir ni s’apaiser.

Sens-tu le paradis farouche
Ainsi qu’un rire enseveli
Se couler du coin de ta bouche
Au fond de l’unanime pli !

Le sceptre des rivages roses
Stagnants sur les soirs d’or, ce l’est,
Ce blanc vol fermé que tu poses
Contre le feu d’un bracelet.


ANOTHER FAN

(Of Mademoiselle Mallarmé’s)

O dreamer, that I may dive
In pure pathless joy, understand,
How by subtle deceits connive
To keep my wing in your hand.

A coolness of twilight takes
Its way to you at each beat
Whose imprisoned flutter makes
The horizon gently retreat.

Vertigo! How space quivers
Like an enormous kiss
That, wild to be born for no one, can neither
Burst out or be soothed like this.

Do you feel the fierce paradise
Like stifled laughter that slips
To the unanimous crease’s depths
From the corner of your lips?

The sceptre of shores of rose
Stagnant on golden nights,
Is this white closed flight that shows
Against your bracelet’s fiery light.

Vertaling A.S. Kline


Der Fächer


O Träumerin, dass ich mich trüge
zur Wonne, die kein Weg je fand,
behalte du durch kühnste Lüge
nur meinen Flügel in der Hand.

Von einer Dämmerung die Kühle
hat jeder Schlag dir eingeflösst,
der mit gefangenem Gefühle
die Weite sanft hinüberstösst.

Da schwindelt einem: sieh, nun wehen
die Räume wie ein grosser Kuss,
der, toll, für keinen zu entstehen,
unhingenommen kommen muss.

Dir ist: ein Paradies verschlüge
dein Lächeln j äh zur Unterwelt,
dass es in unbeschränkte Züge
von deinem Mund hinüberfällt.

Das Szepter rosiger Gestade,
die spät im Gold erstarrn, das ist
der weisse Flug, der sich gerade
am Feuer eines Armbands schliesst.

Vertaling Rainer Maria Rilke


Éventail de Méry Laurent

De frigides roses pour vivre
Toutes la même interrompront
Avec un blanc calice prompt
Votre souffle devenu givre

Mais que mon battement délivre
La touffe par un choc profond
Cette frigidité se fond
En du rire de fleurir ivre

À jeter le ciel en détail
Voilà comme bon éventail
Tu conviens mieux qu’une fiole

Nul n’enfermant à l’émeri
Sans qu’il y perde ou le viole
L’arôme émané de Méry.


FAN

(Of Méry Laurent)

Frigid roses to last
Identically will interrupt
With a calyx, white, abrupt,
Your breath become frost

But freed by my fluttering
By shock profound, the sheaf
Of frigidity melts to relief
Of laughter’s rapturous flowering.

In carving out the sky
Like a fine fan you ply
Outdoing that phial’s glass

Without loss or violation
Unable to hold fast
Méry’s sweet emanation.

Vertaling A.S. Kline



L’Azur

De l’éternel Azur la sereine ironie
Accable, belle indolemment comme les fleurs,
Le poète impuissant qui maudit son génie
À travers un désert stérile de Douleurs.

Fuyant, les yeux fermés, je le sens qui regarde
Avec l’intensité d’un remords atterrant,
Mon âme vide. Où fuir ? Et quelle nuit hagarde
Jeter, lambeaux, jeter sur ce mépris navrant ?

Brouillards, montez ! versez vos cendres monotones
Avec de longs haillons de brume dans les cieux
Que noiera le marais livide des automnes,
Et bâtissez un grand plafond silencieux !

Et toi, sors des étangs léthéens et ramasse
En t’en venant la vase et les pâles roseaux,
Cher Ennui, pour boucher d’une main jamais lasse
Les grands trous bleus que font méchamment les oiseaux.

Encor! que sans répit les tristes cheminées
Fument, et que de suie une errante prison
Éteigne dans l’horreur de ses noires traînées
Le soleil se mourant jaunâtre à l’horizon !

—Le Ciel est mort. — Vers toi, j’accours ! donne, ô matière,
L’oubli de l’Idéal cruel et du Péché
À ce martyr qui vient partager la litière
Où le bétail heureux des hommes est couché,

Car j’y veux, puisque enfin ma cervelle, vidée
Comme le pot de fard gisant au pied d’un mur,
N’a plus l’art d’attifer la sanglotante idée,
Lugubrement bâiller vers un trépas obscur…

En vain ! l’Azur triomphe, et je l’entends qui chante
Dans les cloches. Mon âme, il se fait voix pour plus
Nous faire peur avec sa victoire méchante,
Et du métal vivant sort en bleus angelus !

Il roule par la brume, ancien et traverse
Ta native agonie ainsi qu’un glaive sûr ;
Où fuir dans la révolte inutile et perverse ?
Je suis hanté. L’Azur ! l’Azur ! l’Azur ! l’Azur !


Het azuur
 
Schoon als de eenzelvige, onverschillig-schone bloemen
kwelt van het eeuw’ge azuur sereen de spotternij
den machtelozen dichter, zijn genie verdoemend
doorheen de dorheid van een smartenwoestenij.
 
Vluchtend, met de ogen toe, voel ‘k hoe met eendre krachten
als een neervellende wroeging het staag beloert
mijn leed’ge ziel. Waar vlucht ‘k? En welke waanzinsnachten,
lompen, werpen op die verachting die mij roert?
 
Neev’len, stijgt op! en strooit uw doods-eentonige asse
met lange lompen mist over de heemlen uit,
om te versmoren de loodbleke herfstmoerassen
en welft een zoldring wijd en wars van elk geluid…
 
En gij, lieve Verveling, rijs uit lethe-grauwe
poelen, met lijkwit riet en slib verward geraakt,
en stop met nooit vermoeide hand de grote blauwe
gaten kwaadaardig door de vogelen gemaakt.
 
Voorts, dat ononderbroken de schoorstenen smoken
en dat een dolende gevangenis van roet
dove in de afschuwlijkheid van zwarte, sliert’ge roken
de zon ter kim zieltogend in een gele gloed.
 
-Dood is de hemel – ‘k Spoed tot u, stof, stort het wrede
Ideaal en de Zonde in de vergetelheid
voor mij, den martelaar, die komt ter legerstede
waar zich ’t gelukkig vee der mensen nedervlijt.
 
Want ‘k wil er, daar ten laatst mijn brein, het leeggesmeerde,
als de blanketseldoos neerliggend langs een muur,
den opsmuk van de snikkendë idee verleerde,
naargeestig geeuwen naar een duister stervensuur.
 
Vergeefs! De zege is aan ’t azuur en in de klokken
hoor ik zijn zang; mijn ziel, het stolt tot stem van staal,
om met zijn boze zege ons meer nog te doorschokken,
en luidt, blauwe angelus, uit ’t levende metaal.
 
Het rolt doorheen de mist, aloud, uw aangeboren
doodsangst doorklievend als steeds treffend zwaard van vuur;
waar in ’t onnut verderf, de opstandigheid, mij smoren?
Het spookt in mij! Azuur! Azuur! Azuur! Azuur!

Vertaling Bert Decorte


DER AZUR

Des ewigen azur gelassne ironie
Bedrückt wie blumen schön und ungerührt und kalt
Den müden dichter der dem eigenen genie
Aus trockner wüste flucht wo ihn der Schmerz umkrallt.

Ich flieh geschlossnen augs und fühle seine blicke
In leerer seele wie der reue wilde kraft
Und übermacht. Wohin? Welch nächtliche geschicke
Verhüllen diesen hohn der mir verzweiflung schafft?

Ihr nebel steigt empor! Giegt eure träge trauer
In langen schwaden aus und hüllt die himmel ein
Ertränkt sie in dem sumpf der herbstlich feuchten schauer
Erbaut ein riesen-dach aus ewgem stillesein!

Und du mein Schmerz tauch aus dem lethe-teiche
Bring deinen schlamm herauf bring schilfgewächse mit!
Mit nimmermüder hand verstopf die blauen reiche
Die böser vögel heer in raschem flug zerschnitt.

Noch mehr! es sollen die kamine traurig rauchen
Des russes irrendes gefängnis lösch sie aus
Mag sie am horizont für immer untertauchen:
Die sonne ster be gelb in schwarzer schleier graus !

-Nun ist der Himmel tot. – Ich komme staub! gewähre
Dass mir das Ideal dag mir die Sünde fremd
Dass ich als dulder mit dem menschenvieh entbehre:
Auf kargem lager schläft sichs froh und ungehemmt

Denn dort wird endlich nun mein hirn so leer und trocken
Wie nur ein farbentopf bei frisch getünchter wand
Das keine kunst mehr kennt ideen anzulocken
Vor trübsinn gähnen bis es finstren frieden fand …

Umsonst! der Azur siegt … ich lausche seinem singen.
Die glocken läuten. Lausch o seele diesem schall ·
Sein sieg ist schlimm und wird mich in die kniee zwingen:
Ein angelus tönt blau aus lebendem metall!

Durch wolken rollt das lied · durch alte nebeldämpfe ·
Und wie ein schwert teilt es die tödliche natur ·
Wohin entfliehn? Umsonst die sinnlos eitlen kämpfe:
Ich bin ein Narr! Azur! Azur! Azur! Azur!

Vertaling Carl Fischer


Le château de l’espérance

Ta pâle chevelure ondoie
Parmi les parfums de ta peau
Comme folâtre un blanc drapeau
Dont la soie au soleil blondoie.

Las de battre dans les sanglots
L’air d’un tambour que l’eau défonce,
Mon cœur à son passé renonce
Et, déroulant ta tresse en flots,

Marche à l’assaut, monte, — ou roule ivre
Par des marais de sang, afin
De planter ce drapeau d’or fin
Sur ce sombre château de cuivre

— Où, larmoyant de nonchaloir,
L’Espérance rebrousse et lisse
Sans qu’un astre pâle jaillisse
La Nuit noire comme un chat noir.


Les Fenêtres

Las du triste hôpital, et de l’encens fétide
Qui monte en la blancheur banale des rideaux
Vers le grand crucifix ennuyé du mur vide,
Le moribond sournois y redresse un vieux dos,

Se traîne et va, moins pour chauffer sa pourriture
Que pour voir du soleil sur les pierres, coller
Les poils blancs et les os de la maigre figure
Aux fenêtres qu’un beau rayon clair veut hâler,

Et la bouche, fiévreuse et d’azur bleu vorace,
Telle, jeune, elle alla respirer son trésor,
Une peau virginale et de jadis ! encrasse
D’un long baiser amer les tièdes carreaux d’or.

Ivre, il vit, oubliant l’horreur des saintes huiles,
Les tisanes, l’horloge et le lit infligé,
La toux ; et quand le soir saigne parmi les tuiles,
Son œil, à l’horizon de lumière gorgé,

Voit des galères d’or, belles comme des cygnes,
Sur un fleuve de pourpre et de parfums dormir
En berçant l’éclair fauve et riche de leurs lignes
Dans un grand nonchaloir chargé de souvenir !

Ainsi, pris du dégoût de l’homme à l’âme dure
Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits
Mangent, et qui s’entête à chercher cette ordure
Pour l’offrir à la femme allaitant ses petits,

Je fuis et je m’accroche à toutes les croisées
D’où l’on tourne l’épaule à la vie, et, béni,
Dans leur verre, lavé d’éternelles rosées,
Que dore le matin chaste de l’Infini

Je me mire et me vois ange ! et je meurs, et j’aime
— Que la vitre soit l’art, soit la mysticité —
À renaître, portant mon rêve en diadème,
Au ciel antérieur où fleurit la Beauté !

Mais, hélas ! Ici-bas est maître : sa hantise
Vient m’écœurer parfois jusqu’en cet abri sûr,
Et le vomissement impur de la Bêtise
Me force à me boucher le nez devant l’azur.

Est-il moyen, ô Moi qui connais l’amertume,
D’enfoncer le cristal par le monstre insulté
Et de m’enfuir, avec mes deux ailes sans plume
— Au risque de tomber pendant l’éternité ?


De vensters
 
Het treurig gasthuis beu, de muffe wierook stijgend
walglijk in de banale blankheid der gordijn
naar ’t groot verveeld kruisbeeld aan kale muren prijkend,
komt de geniepge stervende ouwlijk overeind,
sleept zich en gaat, min om warmte aan zijn wrak te geven
dan om wat zon te zien op de stenen, het wit
haar en de beendren van zijn mager aanzicht kleven
ter vensteren die klaar een blakerstraal verhit.
 
En zijn mond, koortsig en naar blauw azuur begerig,
zoals hij, jong, zijn schat, een maagdelijke huid
nu verre heen, bezoende en geurig dronk, drukt smerig
een lange, wrange kus ter lauwe, gouden ruit.
 
Hij leeft, in roes, vergeet het griezlig Heiige Olijsel,
de kruiden, ’t wanduurwerk en het verplichte bed,
’t gekuch, en als des avonds bloed op de daken zijpelt,
dan ziet zijn oog ter kim, in zwelgend licht gezet,
 
gouden galeien, slank en mooi als zwanen, deinen
in slap op purpren, van reukwerk walmenden stroom,
wiegend het rosse en rijke weerlicht hunner lijnen
in grote loomheid van herinneringendroom.
 
Aldus, walg voor den mens met ruwe ziel belevend,
die ploetert in ’t geluk en slechts zijn eetlust poogt
te stillen daar, en stug die vuilnis na blijft streven
om te offeren der vrouw die hare kindren zoogt,
 
vlucht ik en tracht aan elk kruisraam mij vast te houden,
waar ’t leven men den rug keert en, zegenvervuld,
in ’t glas, gewassen door dë eeuwigduurge dauwen,
die ’t kuise daagraadslicht van ’t Oneindge verguldt,
 
spiegel ‘k mij, zie ‘k mij engel! sterf en heb verkoren

de kunst of de mystiek beduide dan die ruit –
dragend mijn droom als kroon te worden weergeboren
ten vroegren hemel waar de bloei der Schoonheid spruit…
 
Maar lacy! Hierbenëen is heer! tot in dit veilig
schuiloord volgt als een kwelgeest mij zijn walging op
en der Dwaasheid gebraak, dat alles verontheiligt,
dwingt mij dat voor ’t azuur ik mij de neus toestop.
 
Is ’t mooglijk, Ik, die van verbittring draagt de merken,
door het beledigd monster in te slaan ’t kristal,
en dat ‘k wegwieke op mijn twee vederloze vlerken
op gevaar dat gedurend de eeuwigheid ik val?

Vertaling Bert Decorte


Die Fenster

Die trübsal fliehend und der kranken dünste schwelen
Die sich am öden weiss des vorhangs bis hinauf
Zum grossen kruzifix an kahler mauer stehlen
Reckt starr der sterbende den alten rücken auf

Und schleppt sich mühsam mit schon halbverfaultem leibe
Nicht sich zu wärmen · um den sonnenstrahl zu sehn ·
Das graue barthaar und die finger an der scheibe
Bis zu den fenstern die im klaren lichte stehn.

Mit fieberheissem mund begierig nach der bläue
Wie in der jugend nach dem schönsten reichsten gut
Dem mädchenleib von einst! presst er voll bittrer reue
Den langen kuis jetzt auf des glases goldne glut.

Er lebt irt trunkenheit und denkt nicht an die qualen
Der letzten ölung und das krankenbett die uhr
Den tee · sein auge sieht im blut der abendstrahlen
Am hellen horizont umflossen vom azur

Galeeren ganz aus gold und schön wie schwäne fliegen
Auf einem purpurfluss in dufterfülltem glast
In ihrer linien glanz und blankem reichtum wiegen
Sie voll gelassenheit ihrer erinnrung last!

Und so voll ekel vor dem menschensinn · dem stumpfen •
Der nur der wollust lebt nach der ihn gier erfüllt
Und der da~auf besteht mit unflat aufzutrumpfen
Wenn er die frau sieht wie sie ihre kinder stillt

Flieh ich zum fensterkreuz um dort mich aufzurichten
Dem leben abgekehrt voll selger trunkenheit –
In seinem glas verklärt vom tau • dem ewig lichten ·
Vom goldnen morgenrot der keuschen Ewigkeit

Seh ich als engel mich gespiegelt! tod und leben!
-Ob in dem fenster mir die kunst die mystik glüht –
Ich werde auferstehn den träumen hingegeben
Im neuen himmel wo die Schönheit ewig blüht!

Doch ach! Die herrscher sind hier: ekel not und schande ·
Sie folgen oft mir bis in meinen zufluchtsort
Und das erbrechen vor dem dreisten Unverstande
Nimmt mir gewaltsam noch den hauch des himmels fort.

Gibt es ein mittel o mein Ich voll bittrer leiden
Das den kristall durchbricht · vom scheusal schon entweiht ·
Mit federlosem paar der fittiche zu scheiden –
Und drohe auch der fall ins nichts der ewigkeit?

Vertaling Carl Fischer


Mignonne

Mignonne, sais-tu qu’on me blâme
De t’aimer comme je le fais ?
On dit que cela, sur mon âme !
Aura de singuliers effets;
Que tu n’es pas une duchesse,
Et que ton cul fait ta richesse,
Qu’en ce monde, ou rien n’est certain,
On peut affirmer une chose:
C’est que ton con vivant et rose
N’est que le con d’une putain !
Qu’est-ce que cela peut foutre ?
Lorsqu’on tient ces vains propos,
Je les méprise, et je passe outre,
Alerte, gaillard et dispo !
Je sais que près de toi je bande
Vertement, et je n’appréhende
Aucun malheur, sinon de voir,
Entre mes cuisses engourdies,


Renouveau

Le printemps maladif a chassé tristement
L’hiver, saison de l’art serein, l’hiver lucide,
Et dans mon être à qui le sang morne préside
L’impuissance s’étire en un long bâillement.

Des crépuscules blancs tiédissent sous mon crâne
Qu’un cercle de fer serre ainsi qu’un vieux tombeau,
Et, triste, j’erre après un rêve vague et beau,
Par les champs où la sève immense se pavane.

Puis je tombe énervé de parfums d’arbres, las,
Et creusant de ma face une fosse à mon rêve,
Mordant la terre chaude où poussent les lilas,

J’attends, en m’abîmant que mon ennui s’élève…
— Cependant l’Azur rit sur la haie et l’éveil
De tant d’oiseaux en fleur gazouillant au soleil.


Rêve antique

Elle est dans l’atrium la blonde Lycoris
Sous un flot parfumé mollement renversée.
Comme un saule jauni s’épand sous la rosée,

Ses cheveux sur son sein pleuvent longs et fleuris.
Dans les roseaux, vis-tu, sur un fleuve bleuâtre,
Le soir, glisser le front de la pâle Phoebé ?
– Elle dort dans son bain et sa gorge d’albâtre,
Comme la lune, argente un flot du ciel tombé.

Son doigt qui sur l’eau calme effeuillait une rose
Comme une urne odorante offre un calice vert :
Descends, ô brune Hébé ! verse de ta main rose
Ce vin qui fait qu’un coeur brûle, à tout coeur ouvert.

Elle est dans l’atrium la blonde Lycoris
Sous un flot parfumé mollement renversée :
Comme ton arc d’argent, Diane aux forêts lancée,
Se détend son beau corps sous ses amants choisis.

Stéphane Mallarmé


Salut

Rien, cette écume, vierge vers
À ne désigner que la coupe ;
Telle loin se noie une troupe
De sirènes mainte à l’envers.

Nous naviguons, ô mes divers
Amis, moi déjà sur la poupe
Vous l’avant fastueux qui coupe
Le flot de foudres et d’hivers ;

Une ivresse belle m’engage
Sans craindre même son tangage
De porter debout ce salut

Solitude, récif, étoile
À n’importe ce qui valut
Le blanc souci de notre toile.


Heil

Niets, dit schuim, ongerept gedicht
Slechts om het klinken aan te geven;
Zo komt een meermingroep gedreven
Die merendeels gekanteld ligt.
 
Wij varen verder, ik allicht
Mijn vrienden, bij de achtersteven
En gij de boeg die zich verheven
Door bliksemvloed en winters richt;
 
Een dronkenschap volmaakt beving er
Mij zonder vrees voor haar geslinger
Staande te klinken op het heil
 
Verlatenheid, rif, ver gesternte
Van alles wat eenmaal bewerkte
De blanke kommer om ons zeil.

Vertaling Paul Claes


A TOAST

Nothing, this foam, virgin verse
Depicting the chalice alone:
Far off a band of Sirens drown
Many of them head first.

We sail, O my various
Friends, I already at the stern,
You at the lavish prow that churns
The lightning’s and the winters’ flood:

A sweet intoxication urges me
Despite pitching, tossing, fearlessly
To offer this toast while standing

Solitude, reef, and starry veil
To whatever’s worthy of knowing
The white anxiety of our sail.

Vertaling A.S. Kline


GRUSS

Nichts · schaum · jungfräuliches Gedicht
Nur ein pokal · ein gruss · ein scheuer:
Sirenen stürzen ungeheuer
Ins meer das funkelnd schäumt und bricht.

Wir segeln voller zuversicht
O freunde seht mich nah dem steuer
ihr steht am bug der abenteuer
Durch stürme und gewitterlicht:

Die trunkenheit lässt mich nicht wanken
Ich fürchte nicht die schrägen planken
Und grüsse aufrecht was uns ehrt

Riff einsamkeit der sterne regel
Und alles was uns immer wert
Der weissen sorge um das segel.

Vertaling Carl Fischer


Rondell II

Si tu veux nous nous aimerons

Si tu veux nous nous aimerons
Avec tes lèvres sans le dire
Cette rose ne l’interromps
Qu’à verser un silence pire

Jamais de chants ne lancent prompts
Le scintillement du sourire
Si tu veux nous nous aimerons
Avec tes lèvres sans le dire

Muet muet entre les ronds
Sylphe dans la pourpre d’empire
Un baiser flambant se déchire
Jusqu’aux pointes des ailerons
Si tu veux nous nous aimerons.


Rondel

Willst du’s, solls die Liebe sein,
Du, dein Mund, wir sagens nicht,
Schenkst der Rose Schweigen ein,
Bittrer, so du’s unterbrichst.

Lieder, willig, schicken kein
Lächeln, sprühen uns kein Licht,
Willst du’ s, solls die Liebe sein,
Du, dein Mund, wir sagens nicht.

Stumm-und-stumm, hier zwischenein,
Sylphe, purpurn, kaiserlich,
Flammt ein Kuss, schon teilt er sich,
Flügelspitzen flackern, fein,
Willst du’s, solls die Liebe sein.

Vertaling Paul Celan


Soupir

Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur,
Un automne jonché de taches de rousseur
Et vers le ciel errant de ton œil angélique
Monte, comme dans un jardin mélancolique,
Fidèle, un blanc jet d’eau soupire vers l’Azur !
— Vers l’Azur attendri d’Octobre pâle et pur
Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie
Et laisse, sur l’eau morte où la fauve agonie
Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,
Se traîner le soleil jaune d’un long rayon.


SIGH

My soul, towards your brow where O calm sister,
An autumn dreams, blotched by reddish smudges,
And towards the errant sky of your angelic eye
Climbs: as in a melancholy garden the true sigh
Of a white jet of water towards the Azure!
– To the Azure that October stirred, pale, pure,
That in the vast pools mirrors infinite languor,
And over dead water, where the leaves wander
The wind, in russet throes, dig their cold furrow,
Allows a long ray of yellow light to flow.

Vertaling A.S. Kline


Toute l’âme résumée

Toute l’âme résumée
Quand lente nous l’expirons
Dans plusieurs ronds de fumée
Abolis en autres ronds

Atteste quelque cigare
Brûlant savamment pour peu
Que la cendre se sépare
De son clair baiser de feu

Ainsi le chœur des romances
A la lèvre vole-t-il
Exclus-en si tu commences
Le réel parce que vil

Le sens trop précis rature
Ta vague littérature.


ALL SUMMARISED THE SOUL…

All summarised, the soul,
When slowly we breathe it out
In several rings of smoke
By other rings wiped out

Bears witness to some cigar
Burning skilfully while
The ash is separated far
From its bright kiss of fire

Should the choir of romantic art
Fly so towards your lips
Exclude from it if you start
The real because it’s cheap

Meaning too precise is sure
To void your dreamy literature.

Vertaling A.S. Kline


Toute Aurore même gourde

Toute Aurore même gourde
A crisper un poing obscur
Contre des clairons d’azur
Embouchés par cette sourde

A le pâtre avec la gourde
Jointe au bâton frappant dur
Le long de son pas futur
Tant que la source ample sourde

Par avance ainsi tu vis
Ô solitaire Puvis
De Chavannes jamais seul

De conduire le temps boire
À la nymphe sans linceul
Que lui découvre ta Gloire.


HOMAGE

Each Dawn however numb
To raise a fist obscure
Against trumpets of azure
Sounded by her, the dumb,

Has the shepherd with his gourd
Joined to a rod struck harshly
Along the path to be
Till the vast stream’s outpoured

Already thus solitary
You live O Puvis
De Chavannes
never alone

Lead our age to quench its thirst
From the shroud-less nymph, the one
Whom your glory will rehearse

Vertaling A.S. Kline


Sur les bois oubliés quand passe l’hiver

(Pour votre chère morte, son ami.)

— « Sur les bois oubliés quand passe l’hiver sombre,
Tu te plains, ô captif solitaire du seuil,
Que ce sépulcre à deux qui fera notre orgueil
Hélas ! du manque seul des lourds bouquets s’encombre.

Sans écouter Minuit qui jeta son vain nombre,
Une veille t’exalte à ne pas fermer l’œil
Avant que dans les bras de l’ancien fauteuil
Le suprême tison n’ait éclairé mon Ombre.

Qui veut souvent avoir la Visite ne doit
Par trop de fleurs charger la pierre que mon doigt
Soulève avec l’ennui d’une force défunte.

Âme au si clair foyer tremblante de m’asseoir,
Pour revivre il suffit qu’à tes lèvres j’emprunte
Le souffle de mon nom murmuré tout un soir.

Le 2 novembre 1877.


SONNET: ‘POUR VOTRE CHERE MORTE, SON AMI…’

(For your dear departed wife, his friend) 2 November 1877

– ‘Over the lost woods when dark winter lowers
You moan, O solitary captive of the threshold,
That this double tomb which our pride should hold’s
Cluttered, alas, only with absent weight of flowers.

Unheard Midnight counts out his empty number,
Wakefulness urges you never to close an eye,
Before in the ancient armchair’s embrace my
Shade is illuminated by the dying embers.

Who wishes to receive visitations often,
Mustn’t load with too many flowers the stone
My finger raises with a dead power’s boredom.

A soul trembling to sit by a hearth so bright,
To exist again, it’s enough if I borrow from
Your lips the breath of my name you murmur all night.’

Vertaling A.S. Kline


Surgi de la croupe et du bond

Surgi de la croupe et du bond
D’une verrerie éphémère
Sans fleurir la veillée amère
Le col ignoré s’interrompt.

Je crois bien que deux bouches n’ont
Bu, ni son amant ni ma mère,
Jamais à la même Chimère,
Moi, sylphe de ce froid plafond !

Le pur vase d’aucun breuvage
Que l’inexhaustible veuvage
Agonise mais ne consent,

Naïf baiser des plus funèbres !
A rien expirer annonçant
Une rose dans les ténèbres.



Le tombeau d’Edgar Poe

Tel qu’en Lui-même enfin l’éternité le change,
Le Poète suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voix étrange !

Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.

Du sol et de la nue hostiles, ô grief !
Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief
Dont la tombe de Poe éblouissante s’orne

Calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur.


Grafsteen van Edgar Poe
 
Zoals hem in Zichzelf de eeuwigheid verkeerde,
Laat de Poeet tenslotte met getrokken zwaard
Zijn tijdperk sidderen daar het niet heeft ontwaard
Dat in die vreemde stem de dood steeds triomfeerde!
 
Stuiptrekkend als de draak die van de engel leerde
Hoe men de woorden van de stam het puurst bewaart
Zo hebben zij met luider stem geopenbaard
Met welk zwart toverbrouwsel hij zichzelf onteerde.
 
Hoe gruwelijk de vijandschap van grond en zwerk!
Als onze geest geen halfverheven beeldhouwwerk
Ermee schept om verblindend op Poe’s graf te pralen,
 
Kalm blok omlaag gestort uit duister ongeval,
Laat dit graniet althans voorgoed de grens bepalen
Waarover geen zwart Lasterwoord nog vlerken zal.

Vertaling Paul Claes


THE TOMB OF EDGAR ALLAN POE

Such as eternity at last transforms into Himself,
The Poet rouses with two-edged naked sword,
His century terrified at having ignored
Death triumphant in so strange a voice!

They, like a spasm of the Hydra, hearing the angel
Once grant a purer sense to the words of the tribe,
Loudly proclaimed it a magic potion, imbibed
From some tidal brew black, and dishonourable.

If our imagination can carve no bas-relief
From hostile soil and cloud, O grief,
With which to deck Poe’s dazzling sepulchre,

Let your granite at least mark a boundary forever,
Calm block fallen here from some dark disaster,
To dark flights of Blasphemy scattered through the future.

Vertaling a.S. Kline


Das Grab von Edgar Poe

So wie die Ewigkeit ihn in sich selbst verwies
Steht nackten Schwertes nun der Dichter da,
Aufstörend seine Zeit, die schrickt, dass sie nicht sah,
Wie diese Stimme schon der Tod sein eigen hiess.

Sie, eitlen Wahnes, dass nur eine Hydra zischt,
Wenn sich der Engel müht ums Wort, dem Volk zu Danke,
Verschrien sich laut, es sei ein Zauber in dem Tranke,
Den er hinabgestürzt mit Schande, trübgemischt

Aus Boden bös, der Wolke Hass. O Schmerzgewalten!
Will der Gedanke uns daraus kein Bild gestalten,
Womit das Grabmal Poes zu seinem Ruhm sich schmücke,

Granit, herabgestürzt aus dunklem Sternengrund,
Dann stelle dieser Stein für immer doch sein Rund
Dem schwarzen Flügelschlag entgegen künftiger Tücke.

Vertaling: Fritz Unsinger



Le tombeau de Verlaine

Le noir roc courroucé que la bise le roule
Ne s’arrêtera ni sous de pieuses mains
Tâtant sa ressemblance avec les maux humains
Comme pour en bénir quelque funeste moule.

Ici presque toujours si le ramier roucoule
Cet immatériel deuil opprime de maints
Nubiles plis l’astre mûri des lendemains
Dont un scintillement argentera la foule.

Qui cherche, parcourant le solitaire bond
Tantôt extérieur de notre vagabond —
Verlaine ? Il est caché parmi l’herbe, Verlaine

À ne surprendre que naïvement d’accord
La lèvre sans y boire ou tarir son haleine
Un peu profond ruisseau calomnié la mort.


Jaargetijde – januari 1897
 
Grafsteen
 
Zwart rolt het rotsblok in de vrieswind zo vol toorn
Dat het zelfs onder vrome handen niet stil staat
Die tasten naar gelijkenis met menselijk kwaad
Alsof dit jammerlijk model hen kon bekoren.
 
Haast altijd als de ringduif haar gekir laat horen
Drukt die onstoffelijke rouw een bruidsgewaad
Op ’t rijp gesternte van de nieuwe dageraad
Dat zilverig de menigte zal overgloren.
 
Wie zoekt, de sprong volgend van onze vagebond
Die eenzaam en uitwendig was voor deze stond –
Verlaine? Hij ligt in het gras verstopt, Verlaine
 
Om te verrassen slechts als argeloos deelgenoot
De lip zonder eraan te drinken of te kwijnen
Een heel ondiepe beek die wordt gehoond de dood.

Vertaling Paul Claes


TOMB (OF VERLAINE)

Anniversary – January 1897

The black rock enraged that the north wind rolls it on
Will not halt itself, even under pious hands, still
Testing its resemblance to human ill,
As if to bless some fatal cast of bronze.

Here nearly always if the ring-dove coos
This immaterial grief with many a fold of cloud
Crushes the ripe star of tomorrows, whose crowd
Will be silvered by its scintillations. Who

Following the solitary leap
External once of our vagabond – seeks
Verlaine? He’s hidden in the grass, Verlaine

Only to catch, naïvely, not drying with his breath
And without his lip drinking there, at peace again,
A shallow stream that’s slandered, and named Death.

Vertaling A.S. Kline


Das Grabmal

Der schwarze Block im Zorn, das Wind ihn rolle,
hält sich nicht auf, selbst unter frommer Hand,
die tastend Menschenleid ihn ähnlich fand,
als oh sie arge Gussform segnen solle.

Hier immer fast heim Gurrn des Taubers drückt
dies Trauern ohne Stoff mit manchem Falt
der Mannbarkeit den reifen Stern von bald,
des Schimmer einst die Menge silbern schmückt.

Wer sucht, den einsam er im Sprung gefunden,
im grad noch äussern, unsern Vagabunden –
Verlaine? Er ist im Gras versteckt, Verlaine,

um zu erspähn, verständigt, wie sichs bot,
am Mund, dem atemlos nicht trinkenden,
kaum tiefen Bach, verleumdeten, den Tod.

Vertaling Rainer Maria Rilke



Le tombeau de Charles Baudelaire
 
Le temple enseveli divulgue par la bouche
Sépulchrale d’égout bavant boue et rubis
Abominablement quelque idole Anubis
Tout le museau flambé comme un aboi farouche
 
Ou que le gaz récent torde la mèche louche
Essuyeuse on le sait des opprobres subis
Il allume hagard un immortel pubis
Dont le vol selon le réverbère découche
 
Quel feuillage séché dans les cités sans soir
Votif pourra bénir comme elle se rasseoir
Contre le marbre vainement de Baudelaire
 
Au voile qui la ceint absente avec frissons
Celle son Ombre même un poison tutélaire
Toujours à respirer si nous en périssons.


Grafsteen van Charles Baudelaire

De in de grond verborgen tempel spreidt robijnen
en modder uit de grafmond kwijlend van riool
vol gruwel heel de muil van enigwelk idool
Anubis waaromheen woest blaffend vlammen deinen
 
of dat nieuw gaslicht de verloenste koordlont twijne
uitvaagster welbekend van schandedracht frivool
jaagt brand het in een schaam waarin geen sterven school
welks vlucht lantaarngewijs de slaap zoekt buiten ’t zijne
 
welk loof in steden zonder de beloofde nacht
gedroogd zal kunnen zegenen als zij weer zacht
neerzitten aan het marmer loos van Baudelaire
 
ten sluier bevend in afwezig Haar omslaan
Diegeen wier Schaduw zelf een gifstof ten verwere
steeds in te ademen al sterven wij eraan.

Vertaling Petrus Hoosemans


Grafsteen van Charles Baudelaire
 
De diep bedolven tempel laat de grafmond gapen
Van een riool dat modder en robijnen braakt
Waar gruwelijk een god Anubis uit ontwaakt
Om zijn laaiende bek met woest geblaf te schrapen

Of heeft het nieuwe gas de loense dot herschapen
Die om gij weet het welke schandvlek wordt gewraakt
Tot een schel licht waarin een eeuwig schaambeen blaakt
Waarvan de vlucht met de lantaarn mee vreemd gaat slape
 
Welk loof verdroogd in avondloze steden bidt
Zo vroom voor zijn gedachtenis als zij er zit
Tegen het marmer tevergeefs van Baudelaire
 
AfWezig uit de sluier huiverend om haar
Deze zijn Schaduw zelf een gift te zijner ere
Altijd door ons te ademen zelfs met lijfsgevaar.

Vertaling Paul Claes


THE TOMB OF CHARLES BAUDELAIRE

The buried shrine shows at its sewer-mouth’s
Sepulchral slobber of mud and rubies
Some abominable statue of Anubis,
The muzzle lit like a ferocious snout

Or as when a dubious wick twists in the new gas,
Wiping out, as we know, the insults suffered
Haggardly lighting an immortal pubis,
Whose flight roosts according to the lamp

What votive leaves, dried in cities without evening
Could bless, as she can, vainly sitting
Against the marble of Baudelaire

Shudderingly absent from the veil that clothes her
She, his Shade, a protective poisonous air
Always to be breathed, although we die of her.

Vertaling A.S. Kline


DAS GRAB VON CHARLES BAUDELAIRE

Versunkner tempel einst aus dessen grabesmunde
Erbrochner auswurf von rubin und unrat bleckt
Entsetzliches idol · Anubis · hingestreckt
Die lefze flammend rot wie eine wilde wunde

Und heut das gaslicht das mit züngeln in der runde
Die ausgegossne schmach beflissen trockenleckt
Und dann mit trübem schein die schande neu bedeckt
Die sich zum flug erhebt um die laternenstunde

Stadt ohne abend · ach wie blass ist doch der glanz
Der eitlen huldigung · der trockne blätterkranz
Auf Baudelaire’s grab auf kahlen marmorplatten

Wo tiefverschleiert steht in geisterhaftem wehn
Schutzengel sie und gift · sie selbst · sein eigner Schatten•
Den stets wir atmen auch wenn wir zugrunde gehn.

Vertaling Carl Fischer


Toast funèbre

Ô de notre bonheur, toi, le fatal emblème !

Salut de la démence et libation blême,
Ne crois pas qu’au magique espoir du corridor
J’offre ma coupe vide où souffre un monstre d’or !
Ton apparition ne va pas me suffire :
Car je t’ai mis, moi-même, en un lieu de porphyre.
Le rite est pour les mains d’éteindre le flambeau
Contre le fer épais des portes du tombeau
Très simple de chanter l’absence du poëte,
Que ce beau monument l’enferme tout entier :
Si ce n’est que la gloire ardente du métier,
Jusqu’à l’heure commune et vile de la cendre,
Par le carreau qu’allume un soir fier d’y descendre,
Retourne vers les feux du pur soleil mortel !

Magnifique, total et solitaire, tel
Tremble de s’exhaler le faux orgueil des hommes.
Cette foule hagarde ! elle annonce : Nous sommes
La triste opacité de nos spectres futurs.
Mais le blason des deuils épars sur de vains murs,
J’ai méprisé l’horreur lucide d’une larme,
Quand, sourd même à mon vers sacré qui ne l’alarme,
Quelqu’un de ces passants, fier, aveugle et muet,
Hôte de son linceul vague, se transmuait
En le vierge héros de l’attente posthume.
Vaste gouffre apporté dans l’amas de la brume
Par l’irascible vent des mots qu’il n’a pas dits,
Le néant à cet Homme aboli de jadis :
“Souvenir d’horizons, qu’est-ce, ô toi, que la Terre ?”
Hurle ce songe; et, voix dont la clarté s’altère,
L’espace a pour jouet le cri : “Je ne sais pas !”

Le Maître, par un oeil profond, a, sur ses pas,
Apaisé de l’éden l’inquiète merveille
Dont le frisson final, dans sa voix seule, éveille
Pour la Rose et le Lys le mystère d’un nom.
Est-il de ce destin rien qui demeure, non ?
Le splendide génie éternel n’a pas d’ombre.
Moi, de votre désir soucieux, je veux voir,

Idéal que nous font les jardins de cet astre,
Survivre pour l’honneur du tranquille désastre
Une agitation solennelle par l’air
De paroles, pourpre ivre et grand calice clair,
Que, pluie et diamant, le regard diaphane
Resté là sur ces fleurs dont nulle ne se fane,
Isole parmi l’heure et le rayon du jour !

C’est de nos vrais bosquets déjà tout le séjour,
Où le poëte pur a pour geste humble et large
De l’interdire au rêve, ennemi de sa charge :
Afin que le matin de son repos altier,
Quand la mort ancienne est comme pour Gautier
De n’ouvrir pas les yeux sacrés et de se taire,

Surgisse, de l’allée ornement tributaire,
Le sépulcre solide où gît tout ce qui nuit,
Et l’avare silence et la massive nuit.

Stéphane Mallarmé, Le tombeau de Théophile Gautier, 1873


FUNERAL LIBATION (AT GAUTIER’S TOMB)

To you, gone emblem of our happiness!

Greetings, in pale libation and madness,
Don’t think to some hope of magic corridors I offer
My empty cup, where a monster of gold suffers!
Your apparition cannot satisfy me:
Since I myself entombed you in porphyry.
The rite decrees our hands must quench the torch
Against the iron mass of your tomb’s porch:
None at this simple ceremony should forget,
Those chosen to sing the absence of the poet,
That this monument encloses him entire.
Were it not that his art’s glory, full of fire
Till the dark communal moment all of ash,
Returns as proud evening’s glow lights the glass,
To the fires of the pure mortal sun!

Marvellous, total, solitary, so that one
Trembles to breathe with man’s false pride.
This haggard crowd! ‘We are’, it cries,
‘Our future ghosts, their sad opacity.’
But with walls blazoned, mourning, empty,
I’ve scorned the lucid horror of a tear,
When, deaf to the sacred verse he does not fear,
One of those passers-by, mute, blind, proud,
Transmutes himself, a guest in his vague shroud,
Into the virgin hero of posthumous waiting.
A vast void carried through the fog’s drifting,
By the angry wind of words he did not say,
Nothing, to this Man abolished yesterday:
‘What is Earth, O you, memories of horizons?’
Shrieks the dream: and, a voice whose clarity lessens,
Space, has for its toy this cry: ‘I do not know!’

The Master, with eye profound, as he goes,
Pacified the restless miracle of Eden,
Who alone woke, in his voice’s final frisson,
The mystery of a name for the Lily and the Rose.
Is there anything of this destiny left, or no?
O, all of you, forget your darkened faith.
Glorious, eternal genius has no shade.
I, moved by your desire, wish to see
for Him who vanished yesterday, in the Ideal
Work that for us the garden of this star creates,
As a solemn agitation in the air, that stays
Honouring this quiet disaster, a stir
Of words, a drunken red, calyx, clear,
That, rain and diamonds, the crystal gaze
Fixed on these flowers of which none fade,
Isolates in the hour and the light of day!

That’s all that’s left already of our true play,
Where the pure poet’s gesture, humble, vast
Must deny the dream, the enemy of his trust:
So that on the morning of his exalted stay,
When ancient death is for him as for Gautier,
The un-opening of sacred eyes, the being-still,
The solid tomb may rise, ornament this hill,
The sepulchre where lies the power to blight,
And miserly silence and the massive night.

Vertaling A.S. Kline


Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui

Le vierge, le vivace et le bel aujourd’hui
Va-t-il nous déchirer avec un coup d’aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n’ont pas fui !

Un cygne d’autrefois se souvient que c’est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n’avoir pas chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l’ennui.

Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l’espace infligée à l’oiseau qui le nie,
Mais non l’horreur du sol où le plumage est pris.

Fantôme qu’à ce lieu son pur éclat assigne,
Il s’immobilise au songe froid de mépris
Que vêt parmi l’exil inutile le Cygne.


SONNET: ‘LE VIERGE, LE VIVACE…’

The virginal, living and lovely day
Will it fracture for us with a wild wing-blow
This solid lost lake whose frost’s haunted below
By the glacier, transparent with flights not made?

A swan from time past remembers it’s he
Magnificent yet struggling hopelessly
Through not having sung a liveable country
From the radiant boredom of winter’s sterility.

His neck will shake off this whitest agony
Space inflicts on a bird that denies it wholly,
But not earth’s horror that entraps his feathers.

Phantom assigned to this place by his brilliance,
The Swan in his exile is rendered motionless,
Swathed uselessly by his cold dream of defiance.

Vertaling A.S. Kline



Het prachtig, levenskrachtig, maagdelijk vandaag,
zal dat doen scheuren nog met dronken vleugelslagen
dit hard vergeten bergmeer onder rijm gedragen
door heksend gletsjerglas van vluchten ongeslaagd?
 
Ik ben herinnert zich een zwaan uit vroeger tijd
voortreffelijk maar zonder hoop blijft zich bevrijden
die aan zijn woongebied geen zangen wilde wijden
toen de steriele winter blonk van ledigheid.
 
Dit witte wee gelegd door de ontkende ruimte
ontschudt de vogel aan zijn hele halsgepluimte
maar niet zijn buikdons aan de gruwel van de vloer.
 
Schim die uit pure schitter aantoont te bestaan
en die voor kille afkeerdroom niet meer verroert
die in zinloze ban bekleed wordt door de Zwaan.

Vertaling Petrus Hoosemans


Het ongerept, het tintelend en schoon vandaag

Het ongerept, het tintelend en schoon vandaag
Zal ’t met een vleugelslag doorbreken en doen zuchten
Dit harde meer dat onder rijp de kwelling draagt
Van het doorzichtig ijs der niet gevlogen vluchten!
 
Een zwaan van eertijds trekt uit zwevende geruchten
Herinn’ring van zijn pracht waaraan de wanhoop knaagt
Omdat hij niet gezongen heeft de warme luchten
Toen hem het bitt’re winterlicht had uitgedaagd.
 
Zijn lange hals schudt af het bleke doodsgevecht
Hem door de ruimte die hij loochent opgelegd,
Maar niet den grond waarin ’t gevederte is geklonken.
 
En hij verstilt – een glans wijst ons de plek nog aan –
Tot schim in kouden droom van minachting verzonken,
Droom in het wit van den doelloos gebannen Zwaan.

Vertaling H.W.J.M Keuls



Mes bouquins refermés
.
Mes bouquins refermés sur le nom de Paphos,
Il m’amuse d’élire avec le seul génie
Une ruine, par mille écumes bénie
Sous l’hyacinthe, au loin, de ses jours triomphaux.

Coure le froid avec ses silences de faulx,
Je n’y hululerai pas de vide nénie
Si ce très blanc ébat au ras du sol dénie
A tout site l’honneur du paysage faux.

Ma faim qui d’aucuns fruits ici ne se régale
Trouve en leur docte manque une saveur égale :
Qu’un éclate de chair humain et parfumant !

Le pied sur quelque guivre où notre amour tisonne,
Je pense plus longtemps peut-être éperdûment
A l’autre, au sein brûlé d’une antique amazone.


MY BOOKS…

My books closed again on Paphos’ name,
It delights me to choose with solitary genius
A ruin, by foam-flecks in thousands blessed
Beneath hyacinth, far off, in days of fame.

Let the cold flow with its silence of scythes,
I’ll not ululate here in a ‘no’ that’s empty
If this frolic so white near the ground denies
To each site the honour of false scenery.

My hunger regaled by no fruits here I see
Finds equal taste in their learned deficiency:
Let one burst with human fragrance and flesh!

While my love pokes the fire, foot on cold iron
I brood for a long time perhaps with distress
On the other’s seared breast of an ancient Amazon.

Vertaling A.s. Kline


Hommage

Le silence déjà funèbre d’une moire
Dispose plus qu’un pli seul sur le mobilier
Que doit un tassement du principal pilier
Précipiter avec le manque de mémoire.

Notre si vieil ébat triomphal du grimoire,
Hiéroglyphes dont s’exalte le millier
A propager de l’aile un frisson familier !
Enfouissez-le moi plutôt dans une armoire.

Du souriant fracas originel haï
Entre elles de clartés maîtresses a jailli
Jusque vers un parvis né pour leur simulacre,

Trompettes tout haut d’or pâmé sur les vélins,
Le dieu Richard Wagner irradiant un sacre
Mal tu par l’encre même en sanglots sibyllins.


Hommage

V

Tel qu’en lui-même enfin l’éternité le change,
Le Poëte suscite avec un glaive nu
Son siècle épouvanté de n’avoir pas connu
Que la mort triomphait dans cette voix étrange !

Eux, comme un vil sursaut d’hydre oyant jadis l’ange
Donner un sens plus pur aux mots de la tribu
Proclamèrent très haut le sortilège bu
Dans le flot sans honneur de quelque noir mélange.

Du sol et de la nue hostiles, ô grief !
Si notre idée avec ne sculpte un bas-relief
Dont la tombe de Poe éblouissante s’orne,

Calme bloc ici-bas chu d’un désastre obscur,
Que ce granit du moins montre à jamais sa borne
Aux noirs vols du Blasphème épars dans le futur.


Prose

(Pour des Esseintes.)

Hyperbole ! de ma mémoire
Triomphalement ne sais-tu
Te lever, aujourd’hui grimoire
Dans un livre de fer vêtu :

Car j’installe, par la science,
L’hymne des coeurs spirituels
En l’oeuvre de ma patience,
Atlas, herbiers et rituels.

Nous promenions notre visage
(Nous fûmes deux, je le maintiens)
Sur maints charmes de paysage,
Ô soeur, y comparant les tiens.

L’ère d’autorité se trouble
Lorsque, sans nul motif, on dit
De ce midi que notre double
Inconscience approfondit

Que, sol des cent iris, son site,
Ils savent s’il a bien été,
Ne porte pas de nom que cite
L’or de la trompette d’Eté.

Oui, dans une île que l’air charge
De vue et non de visions
Toute fleur s’étalait plus large
Sans que nous en devisions.

Telles, immenses, que chacune
Ordinairement se para
D’un lucide contour, lacune
Qui des jardins la sépara.

Gloire du long désir, Idées
Tout en moi s’exaltait de voir
La famille des iridées
Surgir à ce nouveau devoir,

Mais cette soeur sensée et tendre
Ne porta son regard plus loin
Que sourire et, comme à l’entendre
J’occupe mon antique soin.

Oh ! sache l’Esprit de litige,
À cette heure où nous nous taisons,
Que de lis multiples la tige
Grandissait trop pour nos raisons

Et non comme pleure la rive,
Quand son jeu monotone ment
À vouloir que l’ampleur arrive
Parmi mon jeune étonnement

D’ouïr tout le ciel et la carte
Sans fin attestés sur mes pas,
Par le flot même qui s’écarte,
Que ce pays n’exista pas.

L’enfant abdique son extase
Et docte déjà par chemins
Elle dit le mot : Anastase !
Né pour d’éternels parchemins,

Avant qu’un sépulcre ne rie
Sous aucun climat, son aïeul,
De porter ce nom : Pulchérie !
Caché par le trop grand glaïeul.

Stéphane Mallarmé.


PROSE

Hyperbole! From my memory
Triumphantly can’t you
Rise today, like sorcery
From an iron-bound book or two:

Since, through science, I inscribe
The hymn of hearts so spiritual
In my patient work, inside
Atlas, herbal, ritual.

We walked set our face
(We were two, I maintain)
Toward the many charms of place,
Compared them, Sister, to yours again.

The reign of authority’s troubled
If, without reason, we say
Of this south that our double
Thoughtlessness has in play

That its site, bed of a hundred irises,
(They know if it truly existed),
Bears no name the golden breath
Of the trumpet of summer cited.

Yes, on an isle the air charges
With sight and not with visions
Every flower showed itself larger
Without entering our discussions.

Such flowers, immense, that every one
Usually had as adornment
A clear contour, a lacuna done
To separate it from the garden.

Glories of long-held desire, Ideas
Were all exalted in me, to see
The Iris family appear
Rising to this new duty,

But the sister sensible and fond
Carried her look no further
Than a smile, and as if to understand
I continue my ancient labour.

Oh! Let the contentious spirit know
At this hour when we are silent
The stalks of multiple lilies grow
Far too tall for our reason

And not as the riverbank weeps
When its tedious game tells lies
Claiming abundance should reach
Into my first surprise

On hearing the whole sky and the map
Behind my steps, without end, bear witness
By the ebbing wave itself that
This country never existed.

The child so taught by the paths,
Resigns her ecstasy
Says the word: Anastasius!
Born for scrolls of eternity,

Before a tomb can laugh
Beneath any sky, her ancestor,
At bearing that name: Pulcheria!
Hidden by the too-high lily-flower.

Vertaling A.S. Kline


Quelconque une solitude

Petit air

I.

Quelconque une solitude
Sans le cygne ni le quai
Mire sa désuétude
Au regard que j’abdiquai

Ici de la gloriole
Haute à ne la pas toucher
Dont maint ciel se bariole
Avec les ors de coucher

Mais langoureusement longe
Comme de blanc linge ôté
Tel fugace oiseau si plonge
Exultatrice à côté

Dans l’onde toi devenue
Ta jubilation nue

II.

Indomptablement a dû
Comme mon espoir s’y lance
Éclater là-haut perdu
Avec furie et silence,

Voix étrangère au bosquet
Ou par nul écho suivie,
L’oiseau qu’on n’ouït jamais
Une autre fois en la vie.

Le hagard musicien,
Cela dans le doute expire
Si de mon sein pas du sien
A jailli le sanglot pire

Déchiré va-t-il entier
Rester sur quelque sentier !

III

(Guerrier)

Ce me va hormis l’y taire
Que je sente du foyer
Un pantalon militaire
À ma jambe rougeoyer

L’invasion je la guette
Avec le vierge courroux
Tous juste de la baguette
Au gant blanc des tourlourous

Nue ou d’écorce tenace
Pas pour battre le Teuton
Mais comme une autre menace
À la fin que me veut-on

De trancher ras cette ortie
Folle de la sympathie.

Stéphane Mallarmé.


KLEINES LIED

I

Einsam irgendein gestade
Ohne schwan und uferrand
Spiegelt sich so trostlos fade
In den blicken abgewandt

Von des ruhmes goldgepränge
Unerreichbar jeder hand
Wie die sonnenuntergänge
In der himmel goldnem brand

Aber schmachtend und verhauchend
Wie ein vogel der entschwand
So aus weissen kleidern tauchend
Stürzt du jauchzend dich vom strand

In der wogen trunkne weiten
Jubel nackter seligkeiten.

II

Unbezwinglicher gesang
Wie der hoffnung kühnes steigen
Sich bis in die himmel schwang
Erst ein jubel dann ein schweigen –

Fremder wilder schrei im wald
Und ein echolos verschwehen
Nur ein einzig mal erschallt
Dieses vogels ruf im lehen.

Scheuer sänger der voll lust
Sich so hoch emporgesungen
-War denn nicht aus meiner brust
Dieser seufzer aufgeklungen –

Ganz zerrissen wird er nun
Mitten auf dem wege ruhn!

III

(kriegerisch)

Es ist doch zu viel des guten
Wenn der uniformen rot
Mit des ofens roten gluten
Meine beine aufwärts loht

Feindes einmarsch abzuwarten
Von gerechtem zorn enthrannt
Fass den stock ich mit der harten
Handschuhweissen kriegerhand

Oh geschält oh rindenschmeidig
Nicht Teutonen zu bedrohn
Sondern vielmehr anderweitig
-Wer verübelt es mir schon

Nesselgleich damit zu köpfen
Sympathie mit rohen tröpfen.

Vertaling Carl Fischer


LITTLE AIR

I
Any solitude
Without a swan or quai
Mirrors its disuse
In the gaze I abdicate

Far from that pride’s excess
Too high to enfold
In which many a sky paints itself
With the twilight’s gold

But languorously flows beside
Like white linen laid aside
Such fleeting birds as dive
Exultantly at my side

Into the wave made you
Your exultation nude.

II
Unconquerably there must
As my hope hurls itself free
Burst on high and be lost
In silence and in fury

A voice alien to the wood
Or followed by no echo,
The bird one never could
Hear again in this life below.

The wild musician,
The one that in doubt expires
As to whether from his breast or mine
Has spurted the sob more dire

Torn apart may it complete
Find rest on some path beneath!

Vertaling A.S. Kline


Quelle soie aux baumes de temps

Quelle soie aux baumes de temps
Où la Chimère s’exténue
Vaut la torse et native nue
Que, hors de ton miroir, tu tends !

Les trous de drapeaux méditants
S’exaltent dans notre avenue :
Moi, j’ai ta chevelure nue
Pour enfouir mes yeux contents.

Non ! La bouche ne sera sûre
De rien goûter à sa morsure,
S’il ne fait, ton princier amant,

Dans la considérable touffe
Expirer, comme un diamant,
Le cri des Gloires qu’il étouffe.


WHAT SILK…

What silk of time’s sweet balm
Where the Chimera tires himself
Is worth the coils and natural cloud
You tend before the mirror’s calm?

The blanks of meditating flags
Stand high along our avenue:
But I’ve your naked tresses too
To bury there my contented eyes.

No! The mouth cannot be sure
Of tasting anything in its bite
Unless your princely lover cares

In that mighty brush of hair
To breathe out, like a diamond,
The cry of Glory stifled there.

Vertaling A.S. Kline


Remémoration d’amis belges

À des heures et sans que tel souffle l’émeuve
Toute la vétusté presque couleur encens
Comme furtive d’elle et visible je sens
Que se dévêt pli selon pli la pierre veuve

Flotte ou semble par soi n’apporter une preuve
Sinon d’épandre pour baume antique le temps
Nous immémoriaux quelques-uns si contents
Sur la soudaineté de notre amitié neuve

Ô très chers rencontrés en le jamais banal
Bruges multipliant l’aube au défunt canal
Avec la promenade éparse de maint cygne

Quand solennellement cette cité m’apprit
Lesquels entre ses fils un autre vol désigne
A prompte irradier ainsi qu’aile l’esprit.


Renouveau

Le printemps maladif a chassé tristement
L’hiver, saison de l’art serein, l’hiver lucide,
Et dans mon être à qui le sang morne préside
L’impuissance s’étire en un long bâillement.

Des crépuscules blancs tiédissent sous mon crâne
Qu’un cercle de fer serre ainsi qu’un vieux tombeau,
Et, triste, j’erre après un rêve vague et beau,
Par les champs où la sève immense se pavane.

Puis je tombe énervé de parfums d’arbres, las,
Et creusant de ma face une fosse à mon rêve,
Mordant la terre chaude où poussent les lilas,

J’attends, en m’abîmant que mon ennui s’élève…
— Cependant l’Azur rit sur la haie et l’éveil
De tant d’oiseaux en fleur gazouillant au soleil.


Rien au réveil que vous n’ayez

Rien au réveil que vous n’ayez
Envisagé de quelque moue
Pire si le rire secoue
Votre aile sur les oreillers

Indifféremment sommeillez
Sans crainte qu’une haleine avoue
Rien au réveil que vous n’ayez
Envisagé de quelque moue

Tous les rêves émerveillés
Quand cette beauté les déjoue
Ne produisent fleur sur la joue
Dans l’œil diamants impayés
Rien au réveil que vous n’ayez.

Stéphane Mallarmé.


Dame sans trop d’ardeur

Dame sans trop d’ardeur à la fois enflammant
La rose qui cruelle ou déchirée, et lasse
Même du blanc habit de pourpre, le délace
Pour ouïr dans sa chair pleurer le diamant

Oui, sans ces crises de rosée et gentiment
Ni brise quoique, avec, le ciel orageux passe
Jalouse d’apporter je ne sais quel espace
Au simple jour le jour très vrai du sentiment

Ne te semble-t-il pas, disons, que chaque année
Dont sur ton front renaît la grâce spontanée
Suffise selon quelque apparence et pour moi

Comme un éventail frais dans la chambre s’étonne
A raviver du peu qu’il faut ici d’émoi
Toute notre native amitié monotone.


La chevelure vol d’une flamme

La chevelure vol d’une flamme à l’extrême
Occident de désirs pour la tout déployer
Se pose (je dirais mourir un diadème)
Vers le front couronné son ancien foyer

Mais sans or soupirer que cette vive nue
L’ignition du feu toujours intérieur
Originellement la seule continue
Dans le joyau de l’œil véridique ou rieur

Une nudité de héros tendre diffame
Celle qui ne mouvant astre ni feux au doigt
Rien qu’à simplifier avec gloire la femme
Accomplit par son chef fulgurante l’exploit

De semer de rubis le doute qu’elle écorche
Ainsi qu’une joyeuse et tutélaire torche.


Le guignon

Au-dessus du bétail ahuri des humains
Bondissaient en clartés les sauvages crinières
Des mendieurs d’azur le pied dans nos chemins.

Un noir vent sur leur marche éployé pour bannières
La flagellait de froid tel jusque dans la chair,
Qu’il y creusait aussi d’irritables ornières.

Toujours avec l’espoir de rencontrer la mer,
Ils voyageaient sans pain, sans bâtons et sans urnes,
Mordant au citron d’or de l’idéal amer.

La plupart râla dans les défilés nocturnes,
S’enivrant du bonheur de voir couler son sang,
Ô Mort le seul baiser aux bouches taciturnes !

Leur défaite, c’est par un ange très puissant
Debout à l’horizon dans le nu de son glaive :
Une pourpre se caille au sein reconnaissant.

Ils tètent la douleur comme ils tétaient le rêve
Et quand ils vont rythmant des pleurs voluptueux
Le peuple s’agenouille et leur mère se lève.

Ceux-là sont consolés, sûrs et majestueux ;
Mais traînent à leurs pas cent frères qu’on bafoue,
Dérisoires martyrs de hasards tortueux.

Le sel pareil des pleurs ronge leur douce joue,
Ils mangent de la cendre avec le même amour,
Mais vulgaire ou bouffon le destin qui les roue.

Ils pouvaient exciter aussi comme un tambour
La servile pitié des races à voix ternes,
Egaux de Prométhée à qui manque un vautour !

Non, vils et fréquentant les déserts sans citerne,
Ils courent sous le fouet d’un monarque rageur,
Le Guignon, dont le rire inouï les prosterne.

Amants, il saute en croupe à trois, le partageur !
Puis le torrent franchi, vous plonge en une mare
Et laisse un bloc boueux du blanc couple nageur.

Grâce à lui, si l’un souffle à son buccin bizarre,
Des enfants nous tordront en un rire obstiné
Qui, le poing à leur cul, singeront sa fanfare.

Grâce à lui, si l’une orne à point un sein fané
Par une rose qui nubile le rallume,
De la bave luira sur son bouquet damné.

Et ce squelette nain, coiffé d’un feutre à plume
Et botté, dont l’aisselle a pour poils vrais des vers,
Est pour eux l’infini de la vaste amertume.

Vexés ne vont-ils pas provoquer le pervers,
Leur rapière grinçant suit le rayon de lune
Qui neige en sa carcasse et qui passe au travers.

Désolés sans l’orgueil qui sacre l’infortune,
Et tristes de venger leurs os de coups de bec,
Ils convoitent la haine, au lieu de la rancune.

Ils sont l’amusement des racleurs de rebec,
Des marmots, des putains et de la vieille engeance
Des loqueteux dansant quand le broc est à sec.

Les poètes bons pour l’aumône ou la vengeance,
Ne connaissant le mal de ces dieux effacés,
Les disent ennuyeux et sans intelligence.

« Ils peuvent fuir ayant de chaque exploit assez,
Comme un vierge cheval écume de tempête
Plutôt que de partir en galops cuirassés.

Nous soûlerons d’encens le vainqueur dans la fête :
Mais eux, pourquoi n’endosser pas, ces baladins,
D’écarlate haillon hurlant que l’on s’arrête ! »

Quand en face tous leur ont craché les dédains,
Nuls et la barbe à mots bas priant le tonnerre,
Ces héros excédés de malaises badins

Vont ridiculement se pendre au réverbère.

Stéphane Mallarmé.



Le marchand d’ail et d’oignons

L’ennui d’aller en visite
Avec l’ail nous l’éloignons.
L’élégie au pleur hésite
Peu si je fends des oignons.


La femme de l’ouvrier

La femme, l’enfant, la soupe
En chemin pour le carrier
Le complimentent qu’il coupe
Dans l’us de se marier.


La marchande d’habits

Le vif œil dont tu regardes
Jusques à leur contenu
Me sépare de mes hardes
Et comme un dieu je vais nu.


Le Cantonnier

Ces cailloux, tu les nivelles
Et c’est, comme troubadour,
Un cube aussi de cervelles
Qu’il me faut ouvrir par jour.


Le crieur d’imprimés

Toujours, n’importe le titre,
Sans même s’enrhumer au
Dégel, ce gai siffle-litre
Crie un premier numéro


Le Vitrier

Le pur soleil qui remise
Trop d’éclat pour l’y trier
Ôte ébloui sa chemise
Sur le dos du vitrier.


La marchande d’herbes aromatiques

Ta paille azur de lavandes,
Ne crois pas avec ce cil
Osé que tu me la vendes
Comme à l’hypocrite s’il

En tapisse la muraille
De lieux les absolus lieux
Pour le ventre qui se raille
Renaître aux sentiments bleus.

Mieux entre une envahissante
Chevelure ici mets-la
Que le brin salubre y sente,
Zéphirine, Paméla

Ou conduise vers l’époux
Les prémices de tes poux.


Las de l’amer repos

Las de l’amer repos où ma paresse offense
Une gloire pour qui jadis j’ai fui l’enfance
Adorable des bois de roses sous l’azur
Naturel, et plus las sept fois du pacte dur
De creuser par veillée une fosse nouvelle
Dans le terrain avare et froid de ma cervelle,
Fossoyeur sans pitié pour la stérilité,
— Que dire à cette Aurore, ô Rêves, visité
Par les roses, quand, peur de ses roses livides,
Le vaste cimetière unira les trous vides ? —
Je veux délaisser l’Art vorace d’un pays
Cruel, et, souriant aux reproches vieillis
Que me font mes amis, le passé, le génie,
Et ma lampe qui sait pourtant mon agonie,
Imiter le Chinois au cœur limpide et fin
De qui l’extase pure est de peindre la fin
Sur ses tasses de neige à la lune ravie
D’une bizarre fleur qui parfume sa vie
Transparente, la fleur qu’il a sentie, enfant,
Au filigrane bleu de l’âme se greffant.
Et, la mort telle avec le seul rêve du sage,
Serein, je vais choisir un jeune paysage
Que je peindrais encor sur les tasses, distrait.
Une ligne d’azur mince et pâle serait
Un lac, parmi le ciel de porcelaine nue,
Un clair croissant perdu par une blanche nue
Trempe sa corne calme en la glace des eaux,
Non loin de trois grands cils d’émeraude, roseaux.


Le Savetier

Hors de la poix rien à faire,
Le lys naît blanc, comme odeur
Simplement je le préfère
À ce bon raccommodeur.

Il va de cuir à ma paire
Adjoindre plus que je n’eus
Jamais, cela désespère
Un besoin de talons nus.

Son marteau qui ne dévie
Fixe de clous gouailleurs
Sur la semelle l’envie
Toujours conduisant ailleurs.

Il recréerait des souliers,
Ô pieds, si vous le vouliez !


Le sonneur

Cependant que la cloche éveille sa voix claire
À l’air pur et limpide et profond du matin
Et passe sur l’enfant qui jette pour lui plaire
Un Angelus parmi la lavande et le thym,

Le sonneur effleuré par l’oiseau qu’il éclaire,
Chevauchant tristement en geignant du latin
Sur la pierre qui tend la corde séculaire,
N’entend descendre à lui qu’un tintement lointain.

Je suis cet homme. Hélas ! de la nuit désireuse,
J’ai beau tirer le câble à sonner l’Idéal,
De froids péchés s’ébat un plumage féal,

Et la voix ne me vient que par bribes et creuse !
Mais, un jour, fatigué d’avoir enfin tiré,
Ô Satan, j’ôterai la pierre et me pendrai.


Feuillet d’album

Tout à coup et comme par jeu
Mademoiselle qui voulûtes
Ouïr se révéler un peu
Le bois de mes diverses flûtes

Il me semble que cet essai
Tenté devant un paysage
A du bon quand je le cessai
Pour vous regarder au visage

Oui ce vain souffle que j’exclus
Jusqu’à la dernière limite
Selon mes quelques doigts perclus
Manque de moyens s’il imite

Votre très naturel et clair
Rire d’enfant qui charme l’air.


Albumblad

Eensklaps en als een speelse gril
Mejuffrouw die het zich ontsluiten
Een ogenblik beluisteren wil
Van ’t hout van mijn diverse fluiten
 
Dunkt mij hetgeen ik opgezet
Heb voor een landschap iets te lijken
Wanneer ik het heb stopgezet
Om u in ’t aangezicht te kijken
 
Ja deze adem die ik liet
Ontglippen tot de allerlaatste
Zucht door mijn stramme vingers schiet
Te kort als hij iets wil weerkaatsen
 
Van heel de prille helderheid
Waarmee uw lach de lucht verleidt.

Vertaling Paul Claes


ALBUM LEAF

All at once, as if in play,
Mademoiselle, she who moots
A wish to hear how it sounds today
The wood of my several flutes

It seems to me that this foray
Tried out here in a country place
Was better when I put them away
To look more closely at your face

Yes this vain whistling I suppress
In so far as I can create
Given my fingers pure distress
It lacks the means to imitate

Your very natural and clear
Childlike laughter that charms the air.

(Written to Mademoiselle Roumanille whom Mallarmé knew as a child.)

Vertaling A.S. Kline


M’introduire dans ton histoire

M’introduire dans ton histoire
C’est en héros effarouché
S’il a du talon nu touché
Quelque gazon de territoire

À des glaciers attentatoire
Je ne sais le naïf péché
Que tu n’auras pas empêché
De rire très haut sa victoire

Dis si je ne suis pas joyeux
Tonnerre et rubis aux moyeux
De voir en l’air que ce feu troue

Avec des royaumes épars
Comme mourir pourpre la roue
Du seul vespéral de mes chars.


In jouw geschiedenis gegleden

In jouw geschiedenis gegleden
Ben ik de held die plots verschiet
Wanneer hij enig grasgebied
Met blote hiel heeft overschreden
 
Ik weet niet wat kwaad is geschied
Door ijsvelden te overtreden
Dat jij aan die onschuldigheden
Hun hoge zegelach verbiedt
 
Zeg of ik mij niet laat verrassen
Donder, robijnen aan de assen
Als in de lucht met vuur doorkerfd
 
Waar rijken werden weggeslagen
Ik merk hoe ’t rad er purper sterft
Van wat mij rest als avondwagen.

Vertaling Paul Claes


TO INTRODUCE MYSELF…

To introduce myself to your story
It’s as the frightened hero
If he touched with naked toe
A blade of territory

Prejudicial to glaciers I
Know of no sin’s naivety
Whose loud laugh of victory
You won’t have then denied

Say if I’m not filled with joyousness
Thunder and rubies to the hubs no less
To see in the air this fire is piercing

With royal kingdoms far scattering,
The wheel, crimson, as if in dying,
Of my chariot’s single evening.

Vertaling A.S. Kline



L’APRÈS-MIDI D’UN FAUNE (1876)

Églogue par

STÉPHANE MALLARMÉ

M DCCC LXXVI

Ces nymphes, je les veux perpétuer.

 Si clair,
Leur incarnat léger, qu’il voltige dans l’air
Assoupi de sommeils touffus.

 Aimai-je un rêve ?

Mon doute, amas de nuit ancienne, s’achève
En maint rameau subtil, qui, demeuré les vrais
Bois mêmes, prouve, hélas ! que bien seul je m’offrais
Pour triomphe la faute idéale de roses —

Réfléchissons…

 …..ou si les femmes dont tu gloses
Figurent un souhait de tes sens fabuleux !
U, l’illusion s’échappe des yeux bleus
Et froids, comme une source en pleurs, de la plus chaste :
Mais, l’autre tout soupirs, dis-tu qu’elle contraste
Comme brise du jour chaude dans ta toison ?
Que non ! par l’immobile et lasse pamoison
Suffoquant de chaleurs le matin frais s’il lutte,
Ne murmure point d’eau que ne verse ma flûte
Au bosquet arrosé d’accords ; et le seul vent
Hors des deux tuyaux prompt à s’exhaler avant
Qu’il disperse le son dans une pluie aride,
C’est, à l’horizon pas remué d’une ride,
Le visible et serein souffle artificiel
De l’inspiration, qui regagne le ciel.

Ô bords siciliens d’un calme marécage
Qu’à l’envi des soleils ma vanité saccage,
Tacites sous les fleurs d’étincelles, CONTEZ
» Que je coupais ici les creux roseaux domptés
» Par le talent ; quand, sur l’or glauque de lointaines
» Verdures dédiant leur vigne à des fontaines,
» Ondoie une blancheur animale au repos :
» Et qu’au prélude lent où naissent les pipeaux,
» Ce vol de cygnes, non ! de naïades se sauve
» Ou plonge…
 Inerte, tout brûle dans l’heure fauve
Sans marquer par quel art ensemble détala
Trop d’hymen souhaité de qui cherche le la :
Alors m’éveillerais-je à la ferveur première,
Droit et seul, sous un flot antique de lumière,
Lys ! et l’un de vous tous pour l’ingénuité.

Le baiser, qui tout bas des perfides assure,
Mon sein, vierge de preuve, atteste une morsure
Mystérieuse, due à quelque auguste dent ;
Mais, bast ! arcane tel élut pour confident
Le jonc vaste et jumeau dont sous l’azur on joue :
Qui, détournant à soi le trouble de la joue,
Rêve, en un long solo, que nous amusions
La beauté d’alentour par des confusions
Fausses entre elle-même et notre chant crédule ;
Et de faire aussi haut que l’amour se module
Évanouir du songe ordinaire de dos
Ou de flanc pur suivis avec mes regards clos,
Une sonore, vaine et monotone ligne.

Tâche donc, instrument des fuites, ô maligne
Syrinx, de refleurir aux lacs où tu m’attends !
Moi, de ma rumeur fier, je vais parler longtemps
Des déesses ; et, par d’idolâtres peintures,
À leur ombre enlever encore des ceintures :
Ainsi, quand des raisins j’ai sucé la clarté,
Pour bannir un regret par ma feinte écarté,
Rieur, j’élève au ciel d’été la grappe vide
Et, soufflant dans ses peaux lumineuses, avide
D’ivresse, jusqu’au soir je regarde au travers.

Ô nymphes, regonflons des souvenirs divers.
» Mon œil, trouant les joncs, dardait chaque encolure
» Immortelle, qui noie en l’onde sa brûlure
» Avec un cri de rage au ciel de la forêt ;
» Et le splendide bain de cheveux disparaît
» Dans les clartés et les frissons, ô pierreries !
» J’accours ; quand, à mes pieds, s’entrejoignent (meurtries
» De la langueur goûtée à ce mal d’être deux)
» Des dormeuses parmi leurs seuls bras hazardeux :
» Je les ravis, sans les désenlacer, et vole
» À ce massif, haï par l’ombrage frivole,
» De roses tarissant tout parfum au soleil,
Je t’adore, courroux des vierges, ô délice
Farouche du sacré fardeau nu qui se glisse
Pour fuir ma lèvre en feu buvant, comme un éclair
Tressaille ! la frayeur secrète de la chair :
Des pieds de l’inhumaine au cœur de la timide
Que délaisse à la fois une innocence, humide
De larmes folles ou de moins tristes vapeurs.
» Mon crime, c’est d’avoir, gai de vaincre ces peurs
» Traîtresses, divisé la touffe échevelée
» De baisers que les dieux gardaient si bien mêlée ;
» Car, à peine j’allais cacher un rire ardent
» Sous les replis heureux d’une seule (gardant
» Par un doigt simple, afin que sa candeur de plume
» Se teignît à l’émoi de sa sœur qui s’allume,
» La petite, naïve et ne rougissant pas 🙂
» Que de mes bras, défaits par de vagues trépas,
» Cette proie, à jamais ingrate, se délivre
» Sans pitié du sanglot dont j’étais encore ivre.

Tant pis ! vers le bonheur d’autres m’entraîneront
Par leur tresse nouée aux cornes de mon front :
Tu sais, ma passion, que, pourpre et déjà mûre,
Chaque grenade éclate et d’abeilles murmure ;
Et notre sang, épris de qui le va saisir,
Coule pour tout l’essaim éternel du désir.
À l’heure où ce bois d’or et de cendres se teinte
Une fête s’exalte en la feuillée éteinte :
Etna ! c’est parmi toi visité de Vénus
Sur ta lave posant ses talons ingénus,
Quand tonne un somme triste ou s’épuise la flamme.
Je tiens la reine !

 Ô sûr châtiment…

 Non, mais l’âme

De paroles vacante et ce corps allourdi
Tard succombent au fier silence de midi :
Sans plus il faut dormir en l’oubli du blasphème,
Sur le sable altéré gisant et comme j’aime
Ouvrir ma bouche à l’astre efficace des vins !

Couple, adieu ; je vais voir l’ombre que tu devins.


De namiddag van een faun

De faun
 
Die nymfen, ‘k wil niet dat zij wijken.
Zoo licht
Weegt haar rozige huid, dat zij wiegt op de lucht,
De in slaapzware toeven versmoorde.
Was ’t een droom
Die ik minde?
Gegaard uit den nachtelijken doom
 
Eindt mijn twijfel in sprietig getwijg, dat gebleken
Van ’t werklijke bosch, helaas toont hoe ‘k voor zeker
Me d’illusie van rozen in mijn eenzaamheid bood.
Laat ons zien…
of dat vrouwelijk doel van mijn hatelijk lood
Belichaamde een wensch van mijn jokgrage zinnen!
Maar, faun, zoo gij ’t droombeeld uit d’oogen ziet rinnen,
Blauw en kil, als een welbron in tranen, der kuischte:
Toch zeg niet, dat de andere, de zuchten doorruischte,
Afsteekt als de stovende luwte in uw vacht!
Neen waarlijk, in de roerlooze, loome onmacht,
Die heet den verfrisschenden morgenwind smoort
Wordt geen ander gemurmel van water gehoord
Dan mijn fluittonen gorgelend in ’t boschje gesproeid:
En als éénige wind naast die ’t speeltuig ontvloeit
En vervliegt, eer hij ’n droploozen regen verspreidt,
Klimt hoog aan den einder, door geen rimpling ontwijd,
Al zichtbaar en smetteloos de kunstvolle bries
Der Bezieling, die zich in den hemel verliest.
 
O Siciliaansche boorden van een lieflijken vijver,
Uitgestald door mij, ijdele, met de zonne in wedijver,
Sprakeloos onder sprankeling van bloemen, verhaalt
‘Hoe ‘k rietstengels sneed hier, door talent nauw bepaald,
Wijl ginds tegen ’t blauwgroene goud van ’t vervagend
‘Gebladert’ zijn ranken naar welbronnen dragend,
‘Blank vogelgevederte plooide op zijn rustpunt:
En bij ’t traagzaam getoet, waardoor riet zich tot fluit munt,
‘Plots zwane- of Najadenvlucht koersd’ in het azuur
Of dompelde’…
Over dit hoofdstuk/artikel

Loom vordert het branden van ’t zondoorgloed uur
Zonder te duiden door wat toover onttrokken
Plots dit maag’lijke werd aan wiens fluit zoekt ’t te lokken:
Zal ik straks dan ontwaken bij den aanvankelijken gloed
Recht en eenzaam gestrekt onder dien alouden vloed
Licht, lelies, wit en schuld’loos als een der uwen!
 
Mijn borst vertoont, ànders dan ’t liefelijk spuwen
Van haar kussende lip – valsch gefluisterde eed –
Maagd’lijk van ervaren, een raads’lige beet.
Daar gedrukt door d’een of and’re doorluchtige tand;
Maar genoeg ik! welk geheim ook zich argeloos verpandt
Aan het ruim tweelingsriet onder ’t azuur moduleerend;
Die, van ’t schaamrood harer wangen schaamt’loos profiteerend,
Droom, in een eenzelvige haal, de verleiding
Dier schoonheid van ginds, door een valsche misleiding
Te tooveren tusschen haar en m’n lichtg’loovig gespeel;
En om even luidkeels als luid liefdegekweel
Een enkelvoudige ijdele lijn te verklanken
Uit mijn droome’ van rugge’ of haar zuivere flanken
Door mijn sluimerende blikken gevolgd in den blinde.
 
Zoek, booze Syrinx m’ op uw vlucht weer te vinden
Herbloeiend als riet aan den oever der meren!
Ik, fier op zijn schallen, wil nog lang fantaseeren
Over ’t schoon dier godinnen; en in afgodisch verbeelden
Tot gordels ontbinden aan d’onwerkelijke weelden:
Gelijk wanneer ik na ’t zuigen van druifheldere sappen
En in waan aan mijn spijtigheid pogend t’ ontsnappen
Goedlachsch de geledigde tros beur ten hemel
En blazend in ’t vliesdunne tintengewemel
Op zatheid verzot tot den avond er door schouw.
 
O nymfen, vergun dat ‘k aan heugenis voortbouw.
‘Door rietstengels borend bespiedde mijn oog
Welke godd’lijke gratie over ’t watervlak boog
Om, een schreeuw naar den woudhemel loozend, te koelen
Haar brand. In uw huiver en helderheid stroelen
De verrukkelijke haren, o bad van gesteent’!

‘k Snel erheen en ontwaar aan mijn voeten, vereend
(of verlangenziek twee-zijn naar éénwording dard’)
Twee slapenden in strik van haar armen verward;
‘k Ontvoer ze en onontknoopt, sleur ze mee in mijn vlucht
Naar dit donker struweel, van wuft lommer geducht,
Waaraan rozen in zon tot één geurvlaag vervlieten
En eerst ’t Dageind’ een eind stell’ aan ’t jokkend genieten.’
 
O aanbiddelijke maagdentoorn, verwoede verrukking
Van ’t naakt dat ik torste en dat poogt, in verdrukking,
T’ontglippen aan mijner lip vuren druk van als blik-
Semschicht trillend vleesch, in een heimelijke schrik:
Van der onmenschelijke voeten omhoog, der beschroomde
In ’t hart, wie een onschuld ontvalt, volgestroomde
Van tranen uit lust eer dan hartzeer geschreid.
‘’t Was mijn fout, dat ‘k die verraderlijk rillenden blij t’
Overmannen, ontward heb de duchtig verstrengelde
Omhelzing, die de goden strikt hielden gemengeld,
Want nauw had ik verborgen een vurige lach
In de zalige schuilhoeken van d’eene (met ’t gezag
Van één vinger haar vattend, dat harer vederen blankte
Zich verfde aan harer zuster ontroering, die als krankte
Haar, klein en naïef en niet blozend, ontstak):
Of uit in schijndood verslappende armen brak
Deze ondankbare prooi zich, gespeend van meêdogen
Voor de snikken waaraan ik nog lag te zieltogen.’
 
Laat ze maar! Naar ’t geluk vaar ‘k door ánderen ontvoerd
Met haar vlecht om de horens van mijn voorhoofd gesnoerd:
En geweet, Hartstocht mijn, dat in rijpwordens zwoelt’,
Elke granaatappel knalt en van bijen krioelt; 
Zwermt ons bloed niet, verhit op wie ’t zuigt als haar buit
Boven heel d’eeuwige zwerm van de zinnendrift uit?
In het uur dat dit woud in assche- en goud-tint zich hult
Groeit een feest, dat al ’t doovend gebladert’ vervult:
’t Is als Venus, o Etna, uw hoogten genaakt
Dat treurnis van vaak tiert of de bronst zich volendt.
De koningin omvat ik!

O zéékre boete…
Maar in ’t end
Vallen ziel leeg van woorden en lichaam verzwaard
D’ fiere stilte ten offer van den middag mutsaard.
Niets rest meer dan slapen in lasterings verloochenen
Op ’t bleeke zand liggend – o hoe smacht ik te openen
Mijn mond voor der wijnen krachtvoedend gesternte!
 
Vaarwel, paar; tot ziens straks uw schaduw in de verte.
 
Vertaling: C.J. Kelk.


L’APRES-MIDI D’UN FAUNE

ECLOGUE

THE FAUN

These nymphs, I would perpetuate them.
So bright
Their crimson flesh that hovers there, light
In the air drowsy with dense slumbers.
Did I love a dream?
My doubt, mass of ancient night, ends extreme
In many a subtle branch, that remaining the true
Woods themselves, proves, alas, that I too
Offered myself, alone, as triumph, the false ideal of roses.

Let’s see….
or if those women you note
Reflect your fabulous senses’ desire!
Faun, illusion escapes from the blue eye,
Cold, like a fount of tears, of the most chaste:
But the other, she, all sighs, contrasts you say
Like a breeze of day warm on your fleece?
No! Through the swoon, heavy and motionless
Stifling with heat the cool morning’s struggles

No water, but that which my flute pours, murmurs
To the grove sprinkled with melodies: and the sole breeze
Out of the twin pipes, quick to breathe
Before it scatters the sound in an arid rain,
Is unstirred by any wrinkle of the horizon,
The visible breath, artificial and serene,
Of inspiration returning to heights unseen.

O Sicilian shores of a marshy calm
My vanity plunders vying with the sun,
Silent beneath scintillating flowers, RELATE
‘That I was cutting hollow reeds here tamed
By talent: when, on the green gold of distant
Verdure offering its vine to the fountains,
An animal whiteness undulates to rest:
And as a slow prelude in which the pipes exist
This flight of swans, no, of Naiads cower
Or plunge…’

Inert, all things burn in the tawny hour
Not seeing by what art there fled away together
Too much of hymen desired by one who seeks there
The natural A: then I’ll wake to the primal fever
Erect, alone, beneath the ancient flood, light’s power,
Lily! And the one among you all for artlessness.
Stéphane Mallarmé
Other than this sweet nothing shown by their lip, the kiss
That softly gives assurance of treachery,
My breast, virgin of proof, reveals the mystery
Of the bite from some illustrious tooth planted;
Let that go! Such the arcane chose for confidant,
The great twin reed we play under the azure ceiling,
That turning towards itself the cheek’s quivering,
Dreams, in a long solo, so we might amuse
The beauties round about by false notes that confuse
Between itself and our credulous singing;
And create as far as love can, modulating,
The vanishing, from the common dream of pure flank
Or back followed by my shuttered glances,
Of a sonorous, empty and monotonous line.

Try then, instrument of flights, O malign
Syrinx by the lake where you await me, to flower again!
I, proud of my murmur, intend to speak at length
Of goddesses: and with idolatrous paintings
Remove again from shadow their waists’ bindings:
So that when I’ve sucked the grapes’ brightness
To banish a regret done away with by my pretence,
Laughing, I raise the emptied stem to the summer’s sky
And breathing into those luminous skins, then I,
Desiring drunkenness, gaze through them till evening.

O nymphs, let’s rise again with many memories.
‘My eye, piercing the reeds, speared each immortal
Neck that drowns its burning in the water
With a cry of rage towards the forest sky;
And the splendid bath of hair slipped by
In brightness and shuddering, O jewels!
I rush there: when, at my feet, entwine (bruised
By the languor tasted in their being-two’s evil)
Girls sleeping in each other’s arms’ sole peril:
I seize them without untangling them and run
To this bank of roses wasting in the sun
All perfume, hated by the frivolous shade
Where our frolic should be like a vanished day.


I adore you, wrath of virgins, O shy
Delight of the nude sacred burden that glides
Away to flee my fiery lip, drinking
The secret terrors of the flesh like quivering
Lightning: from the feet of the heartless one
To the heart of the timid, in a moment abandoned
By innocence wet with wild tears or less sad vapours.
‘Happy at conquering these treacherous fears
My crime’s to have parted the dishevelled tangle
Of kisses that the gods kept so well mingled:
For I’d scarcely begun to hide an ardent laugh
In one girl’s happy depths (holding back
With only a finger, so that her feathery candour
Might be tinted by the passion of her burning sister,
The little one, naïve and not even blushing)
Than from my arms, undone by vague dying,
This prey, forever ungrateful, frees itself and is g
one,
Not pitying the sob with which I was still drunk.’

No matter! Others will lead me towards happiness
By the horns on my brow knotted with many a tress:
You know, my passion, how ripe and purple already
Every pomegranate bursts, murmuring with the bees:
And our blood, enamoured of what will seize it,
Flows for all the eternal swarm of desire yet.
At the hour when this wood with gold and ashes heaves
A feast’s excited among the extinguished leaves:
Etna! It’s on your slopes, visited by Venus
Setting in your lava her heels so artless,
When a sad slumber thunders where the flame burns low.

I hold the queen!

O certain punishment…
No, but the soul

Void of words, and this heavy body,
Succumb to noon’s proud silence slowly:
With no more ado, forgetting blasphemy, I
Must sleep, lying on the thirsty sand, and as I
Love, open my mouth to wine’s true constellation!

Farewell to you, both: I go to see the shadow you have become.

Vertaling A.S. Kline


DER FAUN

Die nymphen · ich will sie verewigen.
So schnell
Entschwindet in der luft ihr rosa · leicht und hell
Die dumpfem schlaf erliegt.

Ein traum nur was ich liebe?
Mein zweifel letzter nacht verliert sich in die triebe
Manch jungen baums der mir als wirklichkeit
Bezeugt dass ach! allein in meiner trunkenheit
Ein falsches ideal von rosen ich erkoren –
Bedenke …

ob vielleicht die frauen · gern beschworen ·
Nur mehr ein wunschtraum sind für meinen fabelsinn!
Ach faun das zauberbild der reinsten schwindet hin
Mit augen blau und kühl wie einer quelle tränen:
Die andre aber wie ein seufzer – darfst du wähnen
Dass gleich dem heifsen wind sie deinem fell sich schmiegt?
O nein! durch träge luft die regungslos erliegt
Erstickend in der glut des morgens frische röte
Ertönt kein quell und nur das rieseln meiner flöte
Den hain mit klängen tränkt • und einzig und allein
Der hauch aus meinem rohr der willig strömend sein
Getön vergeudet wie in einem trocknen regen
Wenn keine wolken sich am horizont bewegen
ist sichtbarlich und froh der atem kunstverklärt
Des schöpfergeistes der hinauf zum himmel fährt.
Sizilisches gestad o stille flache teiche
Um die ich eitlen sinns im neid der sonne schleiche
Als stiller räuber in dem blumenflor ERZÄHLT:
»Wie ich mir hier so oft ein hohles schil( gewählt
»Für meine strenge kunst da auf dem grünen galde
»Des f ernen hang es der zum strand die trauben roll te
»Ein leib lebendig-weifs in tiefer ruhe schwimmt:
»Und wie da ich das rohr zum vorspiel schon gestimmt
»Der schwäne flug nein! der najaden jäh entschwunden »Hinabgetaucht … «

Es brennt die trägheit gelber stunden
Verrät das blendwerk nicht durch das ihn · der schon froh
Die flöte prüft · der heiss begehrte hymen floh:
Erfüllt von alter brunst erhebe ich mich wieder
Und der antike licht umflutet meine glieder
O lilien! wie ihr voll unbefangenheit.

Doch mehr als süsses nichts der lippen zärtlichkeit
Der kuss mit dem ich sanft die treulosen bezwungen
Bezeugt die wunde auf der brust · der reinen jungen ·
Die mir ein götterzahn einst schlug geheimnisvoll ·
Ach was! der zauberkram macht nur mein spielzeug toll
Das zwillingsrohr aus schilf erklingend in die bläue:
Der wange unruh nimmts auf sich · die heisse scheue ·
Und einsam träumt es oft in langem eingesang
Und meint der schönheit rings gefiele dieser klang
Aus frommer inbrunst und verwirrungstrunknem flimmern …
So überirdisch rein wie sanfter liebe schimmern
Bis aus der schultern und der hüften niedrem traum
Den ich gelassnen augs erschau sich fern im raum
Die melodie verliert in linienhafter reinheit.

Du instrument der flucht o syrinx voll gemeinheit
An deinem weiher magst du blühn · dort warte mein!
Voll stolz auf meine kunst erzähle ich allein
Von meinen göttinnen · ich will sie herrlich preisen
Von ihrem schattenbild den strengen gürtel reissen:
Wie beeren denen ich den hellen saft entsog
Zum trost im kummer den ich heuchelnd schon betrog
Streck lachend ich empor die leergeschlürfte hülle
Die ich voll übermut mit meinem atem fülle
Von ihrer transparenz berauscht im abendblau.

O nymphen schwelgen wir in der ERINNRUNG schau.
»Meine aug erspähte durch das schilf der leiber hauchen
»Die in den lautren stram ihr schamerglühen tauchen
»Mit einem wutschrei der bis in den himmel drang:
»Und die beglänzte flut des reichen haares schlang
»Der kühle strudel ein a blitzendes geschmeide!
»Ich lauf herbei: verstrickt zu meinen füssen (beide
»Von lust und qual durchzückt die andre nicht zu sein)
»Ein schlaf end paar vereint vam zuf all · ganz allein ·
»lch heb sie auf · die f est umschlungenen · und entführe
»Sie aus dem dickicht wo ich frechen schatten spüre
»In einen rasenhag des duft zur sonne lobt
»Und unser spiel ist schön wie goldnes abendrot.«

lch liebe dich o zorn der frauen · wildes ringen
Der heilig-nackten last mir wieder zu entspringen
Und meiner lippen glut zu fliehn · den blitz der lust ·
Ein zucken ! und das fleisch wird schreckhaft sich bewusst:
Vom fuss der spröden bis hinauf ins herz der hangen
Erschlafft mit einem mal der widerstand • befangen
Nach heissem tränensturz sie minder scheu erliegt.
»Und das war meine schuld nachdem die furcht besiegt ·
»Die trügerische · dass ich küssend mich vergessen ·
»Das gottgewollte paar zu trennen mich vermessen ·
»Denn kaum dass ich ver barg das lachen heiser-rauh
»Im frohen gliederspiel der einen ( die ich schlau
»Mit leichtem finger hielt dass sich die keusche reine
»Der glut der schwester · der erwachenden · vereine
»Der unschuldsvollen die sich mir nicht mehr entzog:}
»Als aus den armen die ein vager taumel trog
»Die beute immer dar voll undank mir entronnen
»Den seufzern taub und taub auch meinen trunknen wonnen.«

Wie dem auch sei ! es ziehn mich mit verflochtnem haar
Nun andere zum glück an meinem hörnerpaar:
Du weisst es leidenschaft dass reif im purpurglanze
Sich jede frucht ergibt umschwärmt vom bienentanze:
Das blut· ihr zugetan die innig mich umschliesst ·
In ewigkeit nur für den schwarm der wünsche fliesst.
Sobald sich dieser wald mit grau und gold bezogen
Beginnt im toten laub ein trunknes fest zu wogen:
Ätna bei dir! in dein bereich kommt Venus jetzt
Die auf den lavagrund die reinen fersen setzt
Wenn schläfrig donner rollt durch schwache flammenröte.
Die königin ist mein!

O strafe …

Nein · die nöte
Des sprachlos stumpfen sinns und dieses leibes last
Erliegen endlich doch des mittags stolzem glast:
Im schlaf vergesse ich die lästerlichen triebe …
Ich lieg auf heissem sand und öffne wie ichs liebe
Den mund der sonne die den wein zur reife bringt !

Lebt wohl! der schatten naht in dem ihr untergingt.

Vertaling Carl Fischer



Mon cher papa

(Écrit à l’âge de 12 ans.)

J’avais appris un compliment,
Et j’accourais pour célébrer ta fête,
On y parlait de sentiment
De tendre amour, d’ardeur parfaite ;

Mais j’ai tout oublié,
Lorsque je suis venu,
Je t’aime est le seul mot que j’ai bien retenu.


Galanterie macabre

Recueil : Poèmes de jeunesse.

Dans un de ces faubourgs où vont des caravanes
De chiffonniers se battre et baiser galamment
Un vieux linge sentant la peau des courtisanes
Et lapider les chats dans l’amour s’abîmant,

J’allais comme eux : mon âme errait en un ciel terne
Pareil à la lueur pleine de vague effroi
Que sur les murs blêmis ébauche leur lanterne
Dont le matin rougit la flamme, un jour de froid.

Et je vis un tableau funèbrement grotesque
Dont le rêve me hante encore, et que voici :
Une femme, très jeune, une pauvresse, presque
En gésine, était morte en un bouge noirci.

— Sans sacrements et comme un chien, — dit sa voisine.
Un haillon noir y pend et pour larmes d’argent
Montre le mur blafard par ses trous: la lésine
Et l’encens rance vont dans ses plis voltigeant.

Trois chaises attendant la bière : un cierge, à terre,
Dont la cire a déjà pleuré plus d’un mort, puis
Un chandelier, laissant sous son argent austère
Rire le cuivre, et, sous la pluie, un brin de buis…

Voilà. — Jusqu’ici rien : il est permis qu’on meure
Pauvre, un jour qu’il fait sale, et qu’un enfant de chœur
Ouvre son parapluie, et, sans qu’un chien vous pleure,
Expédie au galop votre convoi moqueur.

Mais ce qui me fit mal à voir, ce fut, la porte
Lui semblant trop étroite ou l’escalier trop bas
Un croque-mort grimpant au logis de la morte
Par la lucarne, avec une échelle, à grands pas.

La mort a des égards envers ceux qu’elle traque :
Elle enivre d’azur nos yeux, en les fermant,
Puis passe un vieux frac noir et se coiffe d’un claque
Et vient nous escroquer nos sous, courtoisement.

Du premier échelon jusqu’au dernier, cet être
Ainsi que Roméo fantasquement volait,
Quand, par galanterie, au bord de la fenêtre,
Il déposa sa pipe en tirant le volet.

Je détournai les yeux et m’en allai : la teinte
Où le ciel gris noyait mes songes, s’assombrit,
Et voici que la voix de ma pensée éteinte
Se réveilla, parlant comme le Démon rit.

Dans mon cœur où l’ennui pend ses drapeaux funèbres
Il est un sarcophage aussi, le souvenir.
Là, parmi ses onguents pénétrant les ténèbres,
Dort Celle à qui Satan lira mon avenir.

Et le Vice, jaloux d’y fixer sa géhenne,
Veut la porter en terre et frappe aux carreaux; mais
Tu peux attendre encor, cher croque-mort : — ma haine
Est là dont l’œil vengeur l’emprisonne à jamais.


Haine du pauvre

Recueil : Poèmes de jeunesse.

Ta guenille nocturne étalant par ses trous
Les rousseurs de tes poils et de ta peau, je l’aime
Vieux spectre, et c’est pourquoi je te jette vingt sous.

Ton front servile et bas n’a pas la fierté blême :
Tu comprends que le pauvre est le frère du chien
Et ne vas pas drapant ta lésine en poème.

Comme un chacal sortant de sa pierre, ô chrétien
Tu rampes à plat ventre après qui te bafoue.
Vieux, combien par grimace ? et par larme, combien ?

Mets à nu ta vieillesse et que la gueuse joue,
Lèche, et de mes vingt sous chatouille la vertu.
À bas !… — les deux genoux !… — la barbe dans la boue !

Que veut cette médaille idiote, ris-tu ?
L’argent brille, le cuivre un jour se vert-de-grise,
Et je suis peu dévot et je suis fort têtu,

Choisis. — Jetée ? alors, voici ma pièce prise.
Serre-la dans tes doigts et pense que tu l’as
Parce que j’en tiens trop, ou par simple méprise.

— C’est le prix, si tu n’as pas peur, d’un coutelas.


Mysticis umbraculis

Recueil : Poèmes de jeunesse.

Prose des fous.

Elle dormait : son doigt tremblait, sans améthyste
Et nu, sous sa chemise : après un soupir triste,
Il s’arrêta, levant au nombril la batiste.

Et son ventre sembla de la neige où serait,
Cependant qu’un rayon redore la forêt,
Tombé le nid moussu d’un gai chardonneret.

Stéphane Mallarmé


…MYSTICIS UMBRACULIS

She slept: her finger trembled, amethyst-less
And naked, under her nightdress:
After a deep sigh, ceased, cambric raised to her waist.

And her belly seemed of snow on which might rest,
If a ray of light re-gilded the forest,
A bright goldfinch’s mossy nest.

Vertaling A.S. Kline


Ô si chère de loin

Recueil : Poèmes de jeunesse.

Ô si chère de loin et proche et blanche, si
Délicieusement toi, Méry, que je songe
À quelque baume rare émané par mensonge
Sur aucun bouquetier de cristal obscurci

Le sais-tu, oui ! pour moi voici des ans, voici
Toujours que ton sourire éblouissant prolonge
La même rose avec son bel été qui plonge
Dans autrefois et puis dans le futur aussi.

Mon cœur qui dans les nuits parfois cherche à s’entendre
Ou de quel dernier mot t’appeler le plus tendre
S’exalte en celui rien que chuchoté de sœur

N’était, très grand trésor et tête si petite,
Que tu m’enseignes bien toute une autre douceur
Tout bas par le baiser seul dans tes cheveux dite.


O SO DEAR

O so dear from far and near and white all
So deliciously you, Méry, that I dream
Of what impossibly flows, of some rare balm
Over some flower-vase of darkened crystal.

Do you know it, yes! For me, for years, here,
Forever, your dazzling smile prolongs
The one rose with its perfect summer gone
Into times past, yet then on into the future.

My heart that sometimes at night tries to confer,
Or name you most tender with whatever last word
Rejoices in that which whispers none but sister –

Were it not, such short tresses so great a treasure,
That you teach me a sweetness, quite other,
Soft through the kiss murmured only in your hair.

Note: Dated 1895. This being one of the series of poems written for Méry Laurent, a friend also of Manet and others.

Vertaling A.S. Kline


Seit je geliebte stets mir nahe weisse du
Und ewig teure mir von der ich immer träume
Als trügen blumen mir die trunknen lügenschäume ·
Aus reinster vase · der erlesnen düfte zu

Du weisst es oh! wie jahr für jahr mir ohne ruh
Dein strahlend lächeln stets die sommerlichen räume ·
Die ewge rose · stets erneuert daB sie säume:
Aus der vergangenheit steigt zukunft immerzu.

Oft sucht mein herz des nachts sich selber zu erkennen
Es sucht ein neues wort dich inniger zu nennen
Und schlägt so heiss und schnell wenn es dich
schwester ruft …

Und mehr noch hat dein haupt das teure wunderbare
Ganz heimlich mich gelehrt zu kosten süssen duft
In einem einzgen kuss gehaucht in deine haare.

Vertaling Carl Fischer


SONNET

(…)

Méry,
Without dawn too grossly now inflaming
The rose, that splendid, natural and weary
Sheds even her heavy veil of perfumes to hear
Beneath the flesh the diamond weeping,

Yes, without those dewy crises! And gently,
Unbroken when the sky fills with storm,
Jealous to add who knows what spaces
To simple day the day so true in feeling,

Does it not seem, Méry, that each year,
Where spontaneous grace relights your brow,
Suffices, in so many aspects and for me,

Like a lone fan with which a room’s surprised,
To refresh with as little pain as is needed here
All our inborn and unvarying friendship.

Vertaling A.S. Kline


Parce que de la viande..

Recueil : Poèmes de jeunesse.

Parce que de la viande était à point rôtie,
Parce que le journal détaillait un viol,
Parce que sur sa gorge ignoble et mal bâtie
La servante oublia de boutonner son col,

Parce que d’un lit, grand comme une sacristie,
Il voit, sur la pendule, un couple antique et fol,
Et qu’il n’a pas sommeil, et que, sans modestie,
Sa jambe sous les draps frôle une jambe au vol,

Un niais met sous lui sa femme froide et sèche,
Contre ce bonnet blanc frotte son casque-à-mèche
Et travaille en soufflant inexorablement :

Et de ce qu’une nuit, sans rage et sans tempête,
Ces deux êtres se sont accouplés en dormant,
Ô Shakespeare, et toi, Dante, il peut naître un poète !

Stéphane Mallarmé.


Contre un poète parisien

Recueil : Poèmes de jeunesse.

À Emmanuel des Essarts.

Souvent la vision du Poète me frappe :
Ange à cuirasse fauve, il a pour volupté
L’éclair du glaive, ou, blanc songeur, il a la chape,
La mitre byzantine et le bâton sculpté.

Dante, au laurier amer, dans un linceul se drape,
Un linceul fait de nuit et de sérénité :
Anacréon, tout nu, rit et baise une grappe
Sans songer que la vigne a des feuilles, l’été.

Pailletés d’astres, fous d’azur, les grands bohèmes,
Dans les éclairs vermeils de leur gai tambourin,
Passent, fantasquement coiffés de romarin.

Mais j’aime peu voir, Muse, ô reine des poèmes,
Dont la toison nimbée a l’air d’un ostensoir,
Un poète qui polke avec un habit noir.



Placet futile

Recueil : Premiers poèmes (1887).

Princesse ! à jalouser le destin d’une Hébé
Qui poind sur cette tasse au baiser de vos lèvres,
J’use mes feux mais n’ai rang discret que d’abbé
Et ne figurerai même nu sur le Sèvres.

Comme je ne suis pas ton bichon embarbé,
Ni la pastille ni du rouge, ni Jeux mièvres
Et que sur moi je sais ton regard clos tombé,
Blonde dont les coiffeurs divins sont des orfèvres !

Nommez-nous… toi de qui tant de ris framboisés
Se joignent en troupeau d’agneaux apprivoisés
Chez tous broutant les voeux et bêlant aux délires,

Nommez-nous… pour qu’Amour ailé d’un éventail
M’y peigne flûte aux doigts endormant ce bercail,
Princesse, nommez-nous berger de vos sourires.

Stéphane Mallarmé


FUTILE PETITION

Princess! In jealousy of a Hebe’s fate
Rising over this cup at your lips’ kisses,
I spend my fires with the slender rank of prelate
And won’t even figure naked on Sèvres dishes.

Since I’m not your pampered poodle,
Pastille, rouge or sentimental game
And know your shuttered glance at me too well,
Blonde whose hairdressers have goldsmiths’ names!

Name me…you whose laughters strawberry-crammed
Are mingling with a flock of docile lambs
Everywhere grazing vows bleating joy the while,

Name me…so that Love winged with a fan
Paints me there, lulling the fold, flute in hand,
Princess, name me the shepherd of your smiles.

Vertaling A.S. Kline


Le pitre châtié

Recueil : Premiers poèmes (1887).

Yeux, lacs avec ma simple ivresse de renaître
Autre que l’histrion qui du geste évoquais
Comme plume la suie ignoble des quinquets,
J’ai troué dans le mur de toile une fenêtre.

De ma jambe et des bras limpide nageur traître,
À bonds multipliés, reniant le mauvais
Hamlet ! c’est comme si dans l’onde j’innovais
Mille sépulcres pour y vierge disparaître.

Hilare or de cymbale à des poings irrité,
Tout à coup le soleil frappe la nudité
Qui pure s’exhala de ma fraîcheur de nacre,

Rance nuit de la peau quand sur moi vous passiez,
Ne sachant pas, ingrat ! que c’était tout mon sacre,
Ce fard noyé dans l’eau perfide des glaciers.


THE CLOWN CHASTISED

Eyes, lakes of my simple passion to be reborn
Other than as the actor who gestures with his hand
As with a pen, and evokes the foul soot of the lamps,
Here’s a window in the walls of cloth I’ve torn.

With legs and arms a limpid treacherous swimmer
With endless leaps, disowning the sickness
Hamlet! It’s as if I began to build in the ocean depths
A thousand tombs: to vanish still virgin there.

Mirthful gold of a cymbal beaten with fists,
The sun all at once strikes the pure nakedness
That breathed itself out of my coolness of nacre,

Rancid night of the skin, when you swept over me,
Not knowing, ungrateful one, that it was, this make-up,
My whole anointing, drowned in ice-water perfidy.

Vertaling a.s. Kline


L’enfant prodigue

Recueil : Poèmes de jeunesse.

I.

Chez celles dont l’amour est une orange sèche
Qui garde un vieux parfum sans le nectar vermeil,
J’ai cherché l’Infini qui fait que l’homme pèche,
Et n’ai trouvé qu’un Gouffre ennemi du sommeil.

— L’Infini, rêve fier qui berce dans sa houle
Les astres et les cœurs ainsi qu’un sable fin !
— Un Gouffre, hérissé d’âpres ronces, où roule
Un fétide torrent de fard mêlé de vin !

II.

Ô la mystique, ô la sanglante, ô l’amoureuse
Folle d’odeurs de cierge et d’encens, qui ne sus
Quel Démon te tordait le soir où, douloureuse,
Tu léchas un tableau du saint-cœur de Jésus,

Tes genoux qu’ont durcis les oraisons rêveuses,
Je les baise, et tes pieds qui calmeraient la mer ;
Je veux plonger ma tête en tes cuisses nerveuses
Et pleurer mon erreur sous ton cilice amer ;

Là, ma sainte, enivré de parfums extatiques,
Dans l’oubli du noir Gouffre et de l’Infini cher,
Après avoir chanté tout bas de longs cantiques
J’endormirai mon mal sur votre fraîche chair.


LE PHÉNOMÈNE FUTUR

Un ciel pâle, sur le monde qui finit de décrépitude, va peut-être partir avec les nuages : les lambeaux de la pourpre usée des couchants déteignent dans une rivière dormant à l’horizon submergé de rayons et d’eau. Les arbres s’ennuient et, sous leur feuillage blanchi (de la poussière du temps plutôt que celle des chemins), monte la maison en toile du Montreur de choses Passées : maint réverbère attend le crépuscule et ravive les visages d’une malheureuse foule, vaincue par la maladie immortelle et le péché des siècles, d’hommes près de leurs chétives complices enceintes des fruits misérables avec lesquels périra la terre. Dans le silence inquiet de tous les yeux suppliant là-bas le soleil qui, sous l’eau, s’enfonce avec le désespoir d’un cri, voici le simple boniment : « Nulle enseigne ne vous régale du spectacle intérieur, car il n’est pas maintenant un peintre capable d’en donner une ombre triste. J’apporte, vivante (et préservée à travers les ans par la science souveraine) une Femme d’autrefois. Quelque folie, originelle et naïve, une extase d’or, je ne sais quoi ! par elle nommé sa chevelure, se ploie avec la grâce des étoffes autour d’un visage qu’éclaire la nudité sanglante de ses lèvres. À la place du vêtement vain, elle a un corps ; et les yeux, semblables aux pierres rares ! ne valent pas ce regard qui sort de sa chair heureuse : des seins levés comme s’ils étaient pleins d’un lait éternel, la pointe vers le ciel, aux jambes lisses qui gardent le sel de la mer première. » Se rappelant leurs pauvres épouses, chauves, morbides et pleines d’horreur, les maris se pressent : elles aussi par curiosité, mélancoliques, veulent voir.

Quand tous auront contemplé la noble créature, vestige de quelque époque déjà maudite, les uns indifférents, car ils n’auront pas eu la force de comprendre, mais d’autres navrés et la paupière humide de larmes résignées se regarderont ; tandis que les poëtes de ces temps, sentant se rallumer leurs yeux éteints, s’achemineront vers leur lampe, le cerveau ivre un instant d’une gloire confuse, hantés du Rythme et dans l’oubli d’exister à une époque qui survit à la beauté.


THE FUTURE PHENOMENON

The pale sky that lies above a world ending in decrepitude will perhaps pass away with the clouds: the tattered purple of the sunset is fading in a river sleeping on the horizon submerged in sunlight and in water. The trees are tired ; and, beneath their whitened leaves (whitened by the dust of time rather than by that of the roads,) rises the canvas house of the Interpreter of Past Things: many a lamp awaits the twilight and lightens the faces of an unhappy crowd, conquered by the immortal malady and the sin of the centuries, of men standing by their wretched accomplices quick with the miserable fruit with which the world shall perish. In the unquiet silence of every eye supplicating yonder sun, which, beneath the water, sinks with the despair of a cry, listen to the simple patter of the showman: “No sign regales you of the spectacle within, for there is not now a painter capable of presenting any sad shadow of it. I bring alive (and preserved through the years by sovereign science) a woman of old time. Some folly, original and simple, an ecstasy of gold, I know not what! which she nam es her hair, falls with the grace of rich stuffs about her face, which contrasts with the bloodlike nudity of her lips. In place of the vain gown, she has a body; and the eyes, though like rare stones, are not worth the look that leaps from the happy flesh : the breasts, raised as if filled with an eternal milk, are pointed to the sky, and the smooth limbs still keep the salt of the primal sea.” Remembering their poor wives, bald, morbid, and full of horror, the husbands press forward : and the wives, too, impelled by melancholy curiosity, wish to see.
When all have looked upon the noble creature, vestige of an epoch already accursed, some, indifferent, not having the power to comprehend, but others, whelmed in grief and their eyelids wet with tears of resignation, gaze at each other; whilst the poets of these times, feeling their dead eyes brighten, drag them selves to their lamps, their brains drunk for a moment with a vague glory, haunted with Rhythm , and forgetful that they live in an age that has outlived beauty.

Vertaling George Moore.


DAS WUNDER DER ZUKUNFT

Ein bleicher Himmel über der in Altersschwäche dahinsiechenden Erde wird vielleicht mit den Wolken vergehen: die zerfahrenen Reste des in Sonnenuntergängen aufgebrauchten Purpurs entfärben sich in einem Fluss der in Strahlen und Wasser versunken am Horizon: schlummert. Die Bäume langweilen sich, und unter ihrem verblichenen Laub ( eher vom Staub der Zeit als vom Staub der Wege) erhebt sich das Zelt des Schaustellers des Vergangenen: Laternen wart en auf die Dämmerung und beleuchten die Gesichter einer unglückseligen Menge, besiegt von unsterblicher Seuche und der Sünde der Jahrhunderte, Menschen unter armseligen Mitmenschen, trächtig von Früchten des Elends, mit denen die Erde untergehen wird. In das unruhige Schweigen all der Augen, die dort unten die Sonne beschwören, die verzweifelt wie ein Schrei ins Wasser taucht, fällt die einfältige Anpreisung: »Kein Bild gibt euch einen Vorgeschmack des Schauspiels im Inneren, denn kein Maler ist heute imstande, auch nur einen traurigen Schatten davon zu vermitteln. Ich zeige (und durch erhabene Wissenschaft über Jahrhunderte erhalten) eine lebendige Frau von Ehedem. Eine Tollheit, ursprünglich und unbefangen, ein goldenes Entzücken, ein Etwas -. ich weiss nicht was! das sie ihr Haar nennt, schmiegt sich weich wie Seide um ein Gesicht, in dem die blutige Nacktheit der Lippen leuchtet. Statt eitler Gewänder zeigt sie ihren Leib; und die Augen gleich seltenen Edelsteinen, strahlen schwächer als ihr seliges Fleisch: Bruste zum Himmel gerichtet, geschwellt wie von ewiger Milch, glatte Schenkel, die das Salz des Meeres bewahren.” Indem sie an ihre armslige Frauen denken, kahl und
Kränklich und voller Hässlichkeit, drängen sich die Männer herein: aber auch sie – die Traurigen – wollen ihre Neugier befriedigen.

Wenn alle das edle Geschöpf betrachtet haben Überbleibsel einer schon verwünschten Epoche bleiben die einen gleichgültig, denn sie werden nicht die Kraft aufbringen zu begreifen, aber die anderen werden sich tiefbetrübt anblicken mit von entsagungsvollen Tränen feuchten Lidern; indessen fühlen die Dichter jener Zeit, wie ihre erloschenen Augen wieder glänzen, und sie werden zu ihrer Lampe zurückkehren, einen Augenblick trunken von wirrem Ruhm, überwältigt von Rhythmus und vergessend, dass sie in einer Zeit leben, die das Leben der Schönheit überdauert hat.

Vertaling Carl Fischer


Plainte d’automne
 
Depuis que Maria m’a quitté pour aller dans une autre étoile – laquelle, Orion, Altaïr, et toi, verte Vénus? – j’ai toujours chéri la solitude. Que de longues journées j’ai passées seul avec mon chat. Par seul, j’entends sans un être matériel et mon chat est un compagnon mystique, un esprit. Je puis donc dire que j’ai passé de longues journées seul avec mon chat et, seul, avec un des derniers auteurs de la décadence latine; car depuis que la blanche créature n’est plus, étrangement et singulièrement j’ai aimé tout ce qui se résumait en ce mot: chute. Ainsi, dans l’année, ma saison favorite, ce sont les derniers jours alanguis de l’été, qui précèdent immédiatement l’automne et, dans la journée, l’heure où je me promène est quand le soleil se repose avant de s’évanouir, avec des rayons de cuivre jaune sur les murs gris et de cuivre rouge sur les carreaux. De même la littérature à laquelle mon esprit demande une volupté sera la poésie agonisante des derniers moments de Rome, tant, cependant, qu’elle ne respire aucunement l’approche rajeunissante des Barbares et ne bégaie point le latin enfantin des premières proses chrétiennes.
 
Je lisais donc un de ces chers poëmes (dont les plaques de fard ont plus de charme sur moi que l’incarnat de la jeunesse) et plongeais une main dans la fourrure du pur animal, quand un orgue de Barbarie chanta languissamment et mélancoliquement sous ma fenêtre. Il jouait dans la grande allée des peupliers dont les feuilles me paraissent mornes même au printemps, depuis que Maria a passé là avec des cierges, une dernière fois. L’instrument des tristes, oui, vraiment: le piano scintille, le violon donne aux fibres déchirées la lumière, mais l’orgue de Barbarie, dans le crépuscule du souvenir, m’a fait désespérément rêver. Maintenant qu’il murmurait un air joyeusement vulgaire et qui mit la gaîté au coer des faubourgs, un air suranné, banal: d’où vient que sa ritournelle m’allait à l’âme et me faisait pleurer comme une ballade romantique? Je la savourai lentement et je ne lançai pas un sou par la fenêtre de peur de me déranger et de m’apercevoir que l’instrument ne chantait pas seul.


Herfstklacht
 
Sinds Maria me heeft verlaten om naar een ander gesternte te gaan – welke, Orion, Altaïr, of jij, groene Venus – heb ik altijd van de eenzaamheid gehouden. Ik heb zo veel lange dagen alleen met mijn kat doorgebracht, en met alleen bedoel ik zonder een stoffelijk wezen, want mijn kat is een mystieke metgezel, een geest. Ik kan dus zeggen dat ik lange dagen alleen met mijn kat heb doorgebracht en alleen met één van de laatste schrijvers van de Latijnse decadentie; want sinds het witte wezen er niet meer is, heb ik met een vreemde, zonderlinge hartstocht gehouden van alles wat kan worden samengevat in het woord: val. Zo zijn, gedurende het jaar, de laatste, kwijnende dagen van de zomer die onmiddellijk aan de herfst voorafgaan mijn geliefde getijde en wandel ik, gedurende de dag, op het uur waarop de zon, alvorens te verdwijnen, met geelkoperen stralen op de grijze muren en roodkoperen stralen op de ruiten rust. Zo moet ook de literatuur waarvan mijn geest een zekere wellust verlangt de zieltogende poëzie van de laatste ogenblikken van Rome zijn, zolang zij echter nog niet de verjongende nadering van de Barbaren ademt en evenmin het kinderlijke Latijn van de vroegste christelijke geschriften stamelt.
 
Ik las dus één van die dierbare gedichten (wier plakken blanketsel mij meer verrukken dan het rooskleurig vlees van de jeugd) en dompelde mijn hand in de vacht van het reine beest, toen een straatorgel onder mijn venster begon te zingen. Het speelde in de brede laan met de populieren waarvan de bladeren me zelfs in de lente treurig voorkomen sinds Maria daar voor de laatste keer met kaarsen voorbij is gegaan. Ja, het is inderdaad het instrument voor de bedroefden: de piano fonkelt, de viool schenkt licht aan verscheurde vezels, maar het straatorgel heeft me, in de schemering van de herinnering, wanhopig doen dromen. Toen het een vrolijk volkswijsje murmelde dat pret in het hart van de buitenwijk bracht, een laag, ouderwets wijsje: hoe kwam het dat zijn refrein me naar mijn ziel steeg en me deed wenen als bij een romantische ballade? Ik genoot het langzaam en wierp geen stuiver uit het venster, uit angst me te verroeren en te zien dat het instrument niet alleen zong.

Vertaling Menno Wigman


AUTUMN PLAINT

Since Maria left me to go to another star – which one, Orion, Altair – or you green Venus? – I have always loved solitude. How many long days I have passed alone with my cat. By alone I mean without a material being, and my cat is a mystic companion, a spirit. I can say then that I have passed long days alone with my cat and alone with one of the last authors of the Roman decadence; for since the white creature is no more I have loved, uniquely and strangely, everything summed up in the word: fall. So, in the year, my favourite season is the last slow part of summer that just precedes autumn, and, in the day, the hour when I walk is when the sun hesitates before vanishing, with rays of yellow bronze over the grey walls, and rays of red copper over the tiles. Literature, also, from which my spirit asks voluptuousness, that will be the agonised poetry of Rome’s last moments, so long as it does not breathe a breath of the reinvigorated stance of the Barbarians or stammer in childish Latin like Christian prose. I was reading then one of those dear poems (whose flakes of rouge have more charm for me than young flesh), and dipping a hand into the pure animal fur, when a street organ sounded languishingly and sadly under my window. It was playing in the great alley of poplars whose leaves, even in spring, seem mournful to me since Maria passed by them, on her last journey, lying among candles. The instrument of sadnesses, yes, certainly: the piano flashes, the violin gives off light from its torn fibres, but the street organ in memory’s half-light made me dream despairingly. Now it murmured a delightfully common song that filled the faubourgs with joy, an old, banal
tune: why did its words pierce my soul and make me cry, like any romantic ballad? I savoured it slowly and did not throw a coin through the window for fear of troubling my spirit and discovering that not only the instrument was playing.

Vertaling A.S. Kline



Frisson d’hiver
 
Cette pendule de Saxe, qui retarde et sonne treize heures parmi ses fleurs et ses dieux, à qui a-t-elle été? Pense qu’elle est venue de Saxe par les longues diligences autrefois.
 
(De singulières ombres pendent aux vitres usées.)
 
Et ta glace de Venise, profonde comme une froide fontaine, en un rivage de guivres dédorées, qui s’y est miré? Ah! je suis sûr que plus d’une femme a baigné dans cette eau le péché de sa beauté; et peut-être verrais-je un fantôme nu si je regardais longtemps.
 

Vilain, tu dis souvent de méchantes choses.
 
(Je vois des toiles d’araignées au haut des grandes croisées.)
 
Notre bahut encore est très vieux: contemple comme ce feu rougit son triste bois; les rideaux amortis ont son âge, et la tapisserie des fauteuils dénués de fard, et les anciennes gravures des murs, et toutes nos vieilleries? Est-ce qu’il ne te semble pas, même, que les bengalis et l’oiseau bleu ont déteint avec le temps?

(Ne songe pas aux toiles d’araignées qui tremblent au haut des grandes croisées.)
 
Tu aimes tout cela et voilà pourquoi je puis vivre auprès de toi. N’as-tu pas désiré, ma soeur au regard de jadis, qu’en un de mes poëmes apparussent ces mots ‘la grâce des choses fanées’? Les objets neufs te déplaisent; à toi aussi, ils font peur avec leur hardiesse criarde, et tu te sentirais le besoin de les user, ce qui est bien difficile à faire pour ceux qui ne goûtent pas l’action.
 
Viens, ferme ton vieil almanach allemand, que tu lis avec attention, bien qu’il ait paru il y a plus de cent ans et que les rois qu’il annonce soient tous morts, et, sur l’antique tapis couché, la tête appuyée parmi tes genoux charitables dans ta robe pâlie, ô calme enfant, je te parlerai pendant des heures; il n’y a plus de champs et les rues sont vides, je te parlerai de nos meu- bles… Tu es distraite?
 
(Ces toiles d’araignées grelottent au haut des grandes croisées.)


Winterrilling
 
Aan wie heeft deze pendule van Saksisch porselein, die achterloopt en dertien slaat temidden van haar bloemen en haar goden, aan wie heeft zij toebehoord? Denk maar dat zij vroeger door lange postkoetsen uit Saksen hierheen is gevoerd.
 
(Vreemde schaduwen hangen aan de versleten vensters.)
 
En wie heeft zich in jouw Venetiaanse spiegel, diep als een koele bron, omzoomd door slangen in versleten verguldsel, wie heeft zich in jouw spiegel gespiegeld? Ah! ik weet zeker dat meer dan één vrouw de zonde van haar schoonheid in dit water heeft gebaad; en misschien zou ik, als ik nog lang zou kijken, een naakte schim zien.
 

Deugniet, je zegt vaak stoute dingen.
 
(Ik zie spinnewebben boven bij de hoge kruisramen.)
 
Ook onze reiskist is erg oud; zie hoe dit vuur haar droeve hout rood kleurt; de vergane gordijnen zijn even oud en de bekleding van de onopgesmukte fauteuils en de vergeelde gravures aan de wanden en al onze ouderwetse spulletjes? Komt het jou niet voor dat zelfs de Bengaalse vinken en de blauwe vogel verkleurd zijn met de tijd.
 
(Denk niet aan de spinnewebben die boven aan de hoge kruisramen trillen.)
 
Jij houdt van dit alles en juist daarom kan ik bij jou leven. Heb jij, o zuster met de blik van weleer, niet verlangd dat in een van mijn gedichten de woorden ‘de gratie van verlepte dingen’ voorkomen? Nieuwe voorwerpen mishagen je; ook jou verschrikken ze met hun schreeuwerige onbeschaamdheid en haast zou je de behoefte voelen ze te verslijten, wat wel moeilijk is voor hen die niet geven om de daad.
 
Kom, sluit je oude Duitse almanak, die je zo aandachtig leest al is hij meer dan een eeuw geleden verschenen en zijn alle koningen waarvan hij bericht gestorven, en ik zal, liggend op het antieke tapijt, mijn hoofd rustend tussen je barmhartige knieën in je verbleekte jurk, o kalm kind, uren achtereen tegen je praten; er zijn geen velden meer en de straten zijn leeg, ik zal je over onze meubels vertellen… Ben je verstrooid?
 
(Die spinnewebben trillen boven bij de hoge kruisramen.)


WINTERFRÖSTELN

Die Uhr aus Meissner Porzellan, die nachgeht und hinter ihren Blumen und Götterfiguren dreizehnmal schlägt, wem mag sie gehört ha ben? Stell dir vor, dass sie einst in den grofsen Kaleschen aus Sachsen gereist kam.

(Sonderbare Schatten geistern vor den alten Scheiben.)

Und dein venezianischer Spiegel, tief wie ein kühler Bach, mit einem Ufer voll sich entgoldender Schlangen, wer mag sich darin gespiegelt haben? Ach! ich bin überzeugt, dass mehr als eine Frau ihre sündhafte Schönheit in dieser Flut gebadet hat; vielleicht werde ich ein nacktes Gespenst sehen, wenn ich lange hineinblicke.

-Schändlicher, du sagst oft ungezogene Dinge.

(Ich sehe Spinnweben oben an den hohen Fenstern.)

Auch unsere Truhe ist sehr alt: sieh, wie das Feuer ihr mattes Holz rötet; die morschen Vorhänge sind alt, auch die verblichenen Sesselbezüge und die frühen Stiche an den Wänden, und doch auch all unsere anderen Antiquitäten? Scheint dir nicht auch, dag sogar die Kolibris und der blaue Vogel im Lauf der Zeit blasser geworden sind?

(Denke nicht an die Spinnweben, die oben an den hohen Fenstern zittern.)

Das alles liebst du, und, siehst du, darum kann ich bei dir leben. Hast du nicht gewünscht, Schwester mit dem Bliek der Vergangenheit, dass in einem meiner Gedichte die Worte stehen mögen »der Reiz der verblichenen Dinge«? Die neuen Gegenstände gefallen dir nicht; auch dir , flögen sie mit ihrer lauten Aufdringlichkeit Furcht ein, und du würdest das Bedürfnis spüren, sie abzunutzen, was dem schwerfällt, der keine Lust hat etwas zu tun.

Komm, schliesse deinen alten deutschen Almanach, den du so aufmerksam liest, obwohl er vor mehr als hundert Jahren erschienen ist und die in ihm genannten Könige alle tot sind, und auf dem alten Teppich liegend, den Kopf zwischen deine in deinem blassen Kleid so milden Knie geschmiegt, o stilles Kind, will ich dir stundenlang erzählen; es gibt keine Felder mehr, und die Strassen sind verlassen, ich will dir von unseren Möbeln erzählen … Hörst du zu?

(Die Spinnweben zucken oben an den hohen Fenstern.)

Vertaling Carl Fischer



I – Ouverture ancienne d’Hérodiade

La Nourrice

(incantation)

Abolie, et son aile affreuse dans les larmes
Du bassin, aboli, qui mire les alarmes,
Des ors nus fustigeant l’espace cramoisi,
Une Aurore a, plumage héraldique, choisi
Notre tour cinéraire et sacrificatrice,
Lourde tombe qu’a fuie un bel oiseau, caprice
Solitaire d’aurore au vain plumage noir…
Ah ! des pays déchus et tristes le manoir !
Pas de clapotement ! L’eau morne se résigne,
Que ne visite plus la plume ni le cygne
Inoubliable : l’eau reflète l’abandon
De l’automne éteignant en elle son brandon :
Du cygne quand parmi le pâle mausolée
Ou la plume plongea la tête, désolée
Par le diamant pur de quelque étoile, mais
Antérieure, qui ne scintilla jamais.
Crime ! bûcher ! aurore ancienne ! supplice !
Pourpre d’un ciel ! Etang de la pourpre complice !
Et sur les incarnats, grand ouvert, ce vitrail.

La chambre singulière en un cadre, attirail
De siècle belliqueux, orfèvrerie éteinte,
A le neigeux jadis pour ancienne teinte,
Et sa tapisserie, au lustre nacré, plis
Inutiles avec les yeux ensevelis
De sibylles offrant leur ongle vieil aux Mages.
Une d’elles, avec un passé de ramages
Sur ma robe blanchie en l’ivoire fermé
Au ciel d’oiseaux parmi l’argent noir parsemé,
Semble, de vols partir costumée et fantôme,
Un arôme qui porte, ô roses ! un arôme,
Loin du lit vide qu’un cierge soufflé cachait,
Un arôme d’ors froids rôdant sur le sachet,
Une touffe de fleurs parjures à la lune
(A la cire expirée encor s’effeuille l’une),
De qui le long regret et les tiges de qui
Trempent en un seul verre à l’éclat alangui.
Une Aurore traînait ses ailes dans les larmes !

Ombre magicienne aux symboliques charmes !
Une voix, du passé longue évocation,
Est-ce la mienne prête à l’incantation ?
Encore dans les plis jaunes de la pensée
Traînant, antique, ainsi qu’une étoile encensée
Sur un confus amas d’ostensoirs refroidis,
Par les trous anciens et par les plis roidis
Percés selon le rythme et les dentelles pures
Du suaire laissant par ses belles guipures
Désespéré monter le vieil éclat voilé
S’élève : (ô quel lointain en ces appels celé!)
Le vieil éclat voilé du vermeil insolite,
De la voix languissant, nulle, sans acolyte,
Jettera-t-il son or par dernières splendeurs,
Elle, encore, l’antienne aux versets demandeurs,
A l’heure d’agonie et de luttes funèbres !
Et, force du silence et des noires ténèbres
Tout rentre également en l’ancien passé,
Fatidique, vaincu, monotone, lassé,
Comme l’eau des bassins anciens se résigne.

Elle a chanté, parfois incohérente, signe
Lamentable !
               le lit aux pages de vélin,
Tel, inutile et si claustral, n’est pas le lin !
Qui des rêves par plis n’a plus le cher grimoire,
Ni le dais sépulcral à la déserte moire,
Le parfum des cheveux endormis. L’avait-il ?
Froide enfant, de garder en son plaisir subtil
Au matin grelottant de fleurs, ses promenades,
Et quand le soir méchant a coupé les grenades !
Le croissant, oui le seul est au cadran de fer
De l’horloge, pour poids suspendant Lucifer,
Toujours blesse, toujours une nouvelle heurée,
Par la clepsydre à la goutte obscure pleurée,
Que, délaissée, elle erre, et sur son ombre pas
Un ange accompagnant son indicible pas !
Il ne sait pas cela le roi qui salarie
Depuis longtemps la gorge ancienne est tarie.
Son père ne sait pas cela, ni le glacier
Farouche reflétant de ses armes l’acier,
Quand sur un tas gisant de cadavres sans coffre
Odorant de résine, énigmatique, il offre
Ses trompettes d’argent obscur aux vieux sapins !
Reviendra-t-il un jour des pays cisalpins !
Assez tôt ? Car tout est présage et mauvais rêve !
A l’ongle qui parmi le vitrage s’élève
Selon le souvenir des trompettes, le vieux
Ciel brûle, et change un doigt en un cierge envieux.
Et bientôt sa rougeur de triste crépuscule
Pénétrera du corps la cire qui recule !
De crépuscule, non, mais de rouge lever,
Lever du jour dernier qui vient tout achever,
Si triste se débat, que l’on ne sait plus l’heure
La rougeur de ce temps prophétique qui pleure
Sur l’enfant, exilée en son coeur précieux
Comme un cygne cachant en sa plume ses yeux,
Comme les mit le vieux cygne en sa plume, allée
De la plume détresse, en l’éternelle allée
De ses espoirs, pour voir les diamants élus
D’une étoile mourante, et qui ne brille plus.
 

II – Scène

La Nourrice – Hérodiade

N.

Tu vis ! ou vois-je ici l’ombre d’une princesse ?
A mes lèvres tes doigts et leurs bagues et cesse
De marcher dans un âge ignoré…

H.

                    Reculez.
Le blond torrent de mes cheveux immaculés
Quand il baigne mon corps solitaire le glace
D’horreur, et mes cheveux que la lumière enlace
Sont immortels. O femme, un baiser me tûrait
Si la beauté n’était la mort…
                    Par quel attrait
Menée et quel matin oublié des prophètes
Verse, sur les lointains mourants, ses tristes fêtes,
Le sais-je ? tu m’as vue, ô nourrice d’hiver,
Sous la lourde prison de pierres et de fer
Où de mes vieux lions traînent les siècles fauves
Entrer, et je marchais, fatale, les mains sauves,
Dans le parfum désert de ces anciens rois :
Mais encore as-tu vu quels furent mes effrois ?
Je m’arrête rêvant aux exils, et j’effeuille,
Comme près d’un bassin dont le jet d’eau m’accueille,
Les pâles lys qui sont en moi, tandis qu’épris
De suivre du regard les languides débris
Descendre, à travers ma rêverie, en silence,
Les lions, de ma robe écartent l’indolence
Et regardent mes pieds qui calmeraient la mer.
Calme, toi, les frissons de ta sénile chair,
Viens et ma chevelure imitant les manières
Trop farouches qui font votre peur des crinières,
Aide-moi, puisqu’ainsi tu n’oses plus me voir,
A me peigner nonchalamment dans un miroir.

N.

Sinon la myrrhe gaie en ses bouteilles closes,
De l’essence ravie aux vieillesses de roses,
Voulez-vous, mon enfant, essayer la vertu
Funèbre?

H.

                    Laisse là ces parfums ! ne sais-tu
Que je les hais, nourrice, et veux-tu que je sente
Leur ivresse noyer ma tête languissante ?
Je veux que mes cheveux qui ne sont pas des fleurs
A répandre l’oubli des humaines douleurs,
Mais de l’or, à jamais vierge des aromates,
Dans leurs éclairs cruels et dans leurs pâleurs mates,
Observent la froideur stérile du métal,
Vous ayant reflétés, joyaux du mur natal,
Armes, vases depuis ma solitaire enfance.

N.

Pardon ! l’âge effaçait, reine, votre défense
De mon esprit pâli comme un vieux livre ou noir…

H.

Assez ! Tiens devant moi ce miroir.
O miroir !
                    Eau froide par l’ennui dans ton cadre gelée
Que de fois et pendant des heures, désolée
Des songes et cherchant mes souvenirs qui sont
Comme des feuilles sous ta glace au trou profond,
Je m’apparus en toi comme une ombre lointaine,
Mais, horreur ! des soirs, dans ta sévère fontaine,
J’ai de mon rêve épars connu la nudité !
Nourrice, suis-je belle ?

N.

                         Un astre, en vérité
Mais cette tresse tombe…

H.
                         Arrête dans ton crime
Qui refroidit mon sang vers sa source, et réprime
Ce geste, impiété fameuse : ah ! conte-moi
Quel sûr démon te jette en le sinistre émoi,
Ce baiser, ces parfums offerts et, le dirai-je ?
O mon coeur, cette main encore sacrilège,
Car tu voulais, je crois, me toucher, sont un jour
Qui ne finira pas sans malheur sur la tour…
O jour qu’Hérodiade avec effroi regarde !

N.

Temps bizarre, en effet, de quoi le ciel vous garde !
Vous errez, ombre seule et nouvelle fureur,
Et regardant en vous précoce avec terreur ;
Mais toujours adorable autant qu’une immortelle,
O mon enfant, et belle affreusement et telle
Que…

H.
                    Mais n’allais-tu pas me toucher ?

N.

                         … J’aimerais
Etre à qui le destin réserve vos secrets.

H.

Oh ! tais-toi !

N.

                    Viendra-t-il parfois ?

H.

                         Etoiles pures,
N’entendez pas !

N.

                    Comment, sinon parmi d’obscures
Epouvantes, songer plus implacable encor
Et comme suppliant le dieu que le trésor
De votre grâce attend ! et pour qui, dévorée
D’angoisses, gardez-vous la splendeur ignorée
Et le mystère vain de votre être ?

H.

                         Pour moi.

N.

Triste fleur qui croît seule et n’a pas d’autre émoi
Que son ombre dans l’eau vue avec atonie.

H.

Va, garde ta pitié comme ton ironie.

N.

Toutefois expliquez : oh ! non, naïve enfant,
Décroîtra, quelque jour, ce dédain triomphant.

H.

Mais qui me toucherait, des lions respectée ?
Du reste, je ne veux rien d’humain et, sculptée,
Si tu me vois les yeux perdus au paradis,
C’est quand je me souviens de ton lait bu jadis.

N.

Victime lamentable à son destin offerte!

H.

Oui, c’est pour moi, pour moi, que je fleuris, déserte !
Vous le savez, jardins d’améthyste, enfouis
Sans fin dans de savants abîmes éblouis,
Ors ignorés, gardant votre antique lumière
Sous le sombre sommeil d’une terre première,
Vous, pierres où mes yeux comme de purs bijoux
Empruntent leur clarté mélodieuse, et vous
Métaux qui donnez à ma jeune chevelure
Une splendeur fatale et sa massive allure !
Quant à toi, femme née en des siècles malins
Pour la méchanceté des antres sibyllins,
Qui parles d’un mortel ! selon qui, des calices
De mes robes, arôme aux farouches délices,
Sortirait le frisson blanc de ma nudité,
Prophétise que si le tiède azur d’été,
Vers lui nativement la femme se dévoile,
Me voit dans ma pudeur grelottante d’étoile,
Je meurs !
                    J’aime l’horreur d’être vierge et je veux
Vivre parmi l’effroi que me font mes cheveux Pour,
le soir, retirée en ma couche, reptile
Inviolé sentir en la chair inutile
Le froid scintillement de ta pâle clarté
Toi qui te meurs, toi qui brûles de chasteté,
Nuit blanche de glaçons et de neige cruelle !
Et ta soeur solitaire, ô ma soeur éternelle
Mon rêve montera vers toi : telle déjà,
Rare limpidité d’un coeur qui le songea,
Je me crois seule en ma monotone patrie
Et tout, autour de moi, vit dans l’idolâtrie
D’un miroir qui reflète en son calme dormant
Hérodiade au clair regard de diamant…
O charme dernier, oui ! je le sens, je suis seule.

N.

Madame, allez-vous donc mourir?

H.

                    Non, pauvre aïeule,
Sois calme et, t’éloignant, pardonne à ce coeur dur,
Mais avant, si tu veux, clos les volets, l’azur
Séraphique sourit dans les vitres profondes,
Et je déteste, moi, le bel azur !

                    Des ondes
Se bercent et, là-bas, sais-tu pas un pays
De Vénus qui, le soir, brûle dans le feuillage :
J’y partirais.
                    Allume encore, enfantillage
Dis-tu, ces flambeaux où la cire au feu léger
Pleure parmi l’or vain quelque pleur étranger
Et…

N.

     Maintenant ?

N.

                    Adieu. Vous mentez, ô fleur nue
De mes lèvres.
                    J’attends une chose inconnue
Ou peut-être, ignorant le mystère et vos cris,
Jetez-vous les sanglots suprêmes et meurtris
D’une enfance sentant parmi les rêveries
Se séparer enfin ses froides pierreries.
 
 
III. CANTIQUE DE SAINT JEAN

Le soleil que sa halte
Surnaturelle exalte
Aussitôt redescend
          Incandescent

Je sens comme aux vertèbres
S’éployer des ténèbres
Toutes dans un frisson
          A l’unisson

Et ma tête surgie
Solitaire vigie
Dans les vols triomphaux
          De cette faux

Comme rupture franche
Plutôt refoule ou tranche
Les anciens désaccords
          Avec le corps

Qu’elle de jeûnes ivre
S’opiniâtre à suivre
En quelque bond hagard
          Son pur regard

Là-haut où la froidure
Eternelle n’endure
Que vous le surpassiez
          Tous ô glaciers

Mais selon un baptême
Illuminée au même
Principe qui m’élut
          Penche un salut.



Hérodiade

I. ANCIENT OVERTURE OF HÉRODIADE
 
The Nurse
 
(Incantation)
 
Abolished, and her frightful wing in the tears
Of the basin, abolished, that mirrors forth our fears,
The naked golds lashing the crimson space,
An Aurora—heraldic plumage—has chosen to embrace
Our cinerary tower of sacrifice,
Heavy tomb that a songbird has fled, lone caprice
Of a dawn vainly decked out in ebony plumes…
Ah, mansion this sad, fallen country assumes!
No splashing! the gloomy water, standing still,
No longer visited by snowy quill
Or fabled swan, reflects the bereaving
Of autumn extinguished by its own unleaving,
Of the swan when amidst the cold white tomb
Of its feathers, it buried its head, undone
By the pure diamond of a star, but one
Of long ago, which never even shone.
 
Crime! torture! ancient dawn! bright pyre!
Empurpled sky, complicit in the mire,
And stained-glass windows opening red on carnage.
 
The strange chamber, framed in all the baggage
Of a warlike age, its goldwork dull and faint,
Has yesteryear’s snows instead of its ancient tint;
And its pearl-gray tapestry, useless creases
With the buried eyes of prophetesses
Offering Magi withered fingers. One,
With floral past enwoven on my gown
Bleached in an ivory chest and with a sky
Bestrewn with birds amidst the embroidery
Of tarnished silver, seems a phantom risen,
An aroma, roses, rising from the hidden
Couch, now void, the snuffed-out candle shrouds,
An aroma, over the sachet, of frozen golds,
A drift of flowers unfaithful to the moon
(Though the taper’s quenched, petals still fall from one),
Flowers whose long regrets and stems appear
Drenched in a lonely vase to languish there…
An Aurora dragged her wings in the basin’s tears!
 
Magical shadow with symbolic powers!
A voice from the distant past, an evocation,
Is it not mine prepared for incantation?
In the yellow folds of thought, still unexhumed,
Lingering, and like an antique cloth perfumed,
Spread on a pile of monstrances grown cold,
Through ancient hollows and through stiffened folds
Pierced in the rhythm of the pure lace shroud
Through which the old veiled brightness is allowed
To mount, in desperation, shall arise
(But oh, the distance hidden in those cries!)
The old veiled brightness of a strange gilt-silver,
Of the languishing voice, estranged and unfamiliar:
Will it scatter its gold in an ultimate splendor,
And, in the hour of its agony, render
Itself as the anthem for psalms of petition?
For all are alike in being brought to perdition
By the power of old silence and deepening gloom,
Fated, monotonous, vanquished, undone,
Like the sluggish waters of an ancient pond.
 
Sometimes she sang an incoherent song.
Lamentable sign!
                             the bed of vellum sheets,
Useless and closed–not linen!—vainly waits,
Bereft now of the cherished grammary
That spelled the figured folds of reverie,
The silken tent that harbored memory,
The fragrance of sleeping hair. Were these its treasure?
Cold child, she held within her subtle pleasure,
Shivering with flowers in her walks at dawn,
Or when the pomegranate’s flesh is torn
By wicked night! Alone, the crescent moon
On the iron clockface is a pendulum
Suspending Lucifer: the clepsydra pours
Dark drops in grief upon the stricken hours
As, wounded, each one wanders a dim shade
On undeciphered paths without a guide!
All this the king knows not, whose salary
Has fed so long this agèd breast now dry.
Her father knows it no more than the cruel
Glacier mirroring his arms of steel,
When sprawled on a pile of corpses without coffins
Smelling obscurely of resin, he deafens
With dark silver trumpets the ancient pines!
Will he ever come back from the Cisalpines?
Soon enough! for all is bad dream and foreboding!
On the fingernail raised in the stained glass, according
To the memory of the trumpets, the old sky burns,
And to an envious candle it turns
A finger. And soon, when the sad sun sinks,
It shall pierce through the body of wax till it shrinks!
No sunset, but the red awakening
Of the last day concluding everything
Struggles so sadly that time disappears,
The redness of apocalypse, whose tears
Fall on the child, exiled to her own proud
Heart, as the swan makes its plumage a shroud
For its eyes, the old swan, and is carried away
From the plumage of grief to the eternal highway
Of its hopes, where it looks on the diamonds divine
Of a moribund star, which never more shall shine!


HERODIAS · DIE AMME

AMME
Lebst du? ist dies nicht einer fürstin schatte?
Dein finger und sein ring zum mund mir! wandle
Nicht länger durch vergessne zeit !

HERODIAS
Zurück!
Die blonde flut · mein unbeflecktes haar ·
Den leib der einsamen umbadend · macht
Ihn starr. Mein haar vom licht durchflochten ist
Unsterblich … Weib ! mich tötete ein kuss
Wäre nicht schönheit tod ..

Was zieht mich hin
Und welch verschollner morgen der profeten
Ergiesst ein trübes fest auf sterbendes
Gefild – ich weiss nicht. Winterliche amme ·
Du sahst in dumpfer gruft aus stein und eisen
Wo meiner löwen wilde jahre schleichen
Mich schreiten im verhängnis – unversehrt
In dieser alten fürsten ödem duft.
Doch hast du meinen schreck gesehn? ich stehe
Von fremder heimat träumend und entblättre
Wie überm brunnen dessen strahl mich grüsst
Die bleichen lilien die in mir sind ..
Und wie verzückt der zarten trümmer fall
Sacht durch mein sinnen hin zu folgen • drängen
Die löwen meines kleides saum und schaun
Auf meine füsse die dem meer geböten ..
Gebiete • du · des greisen körpers schauer
Und komm ! da meines haars zu wilde weise
Wie die von mähnen dich beängstet. Hilf mir
Da du mich so nicht mehr zu sehen wagst
Dass ich mich.lässig vor dem spiegel kämme!

AMME
Wenn nicht die heitre myrrhe in den urnen –
Willst du geraubte seele alter rosen
Mit ihrer totenhaften macht versuchen ·
Mein kind?

HERODIAS
Lass die gerüche ! weisst du nicht
Dass ich sie hasse · amme! oder willst du
Mit ihrem rausch mein mattes haupt ertränken?
Ich mag nicht class mein haar wie blumen sei
Die über menschenpein vergessen breiten.
Es sei wie gold für immer frei von düften
Grausamen glanzes oder stumpfen schimmers
Des erzes unfruchtbaren frost bewahrend.
Denn in ihm spiegelten der heimat mauern
Geschmeid und wehr seit meiner öden jugend ..

AMME
Verzeih! das alter wischte dein gebot
Aus meinem geiste wie ein altes buch!

HERODIAS
Génug ! halt dies en spiegel vor!
O spiegel•
Wasser durchs leid im rahmen eingefroren .
Wie oft und während stunden in verzweiflung
Ob träumen und erinnerungen suchend
Wie blätter unter deinem tiefen eise
Erschien ich mir in dir ein ferner schatten!
Doch schrecken! nachts· bei deiner strengen quelle
Ward meines irren traumes nacktheit kund.

O amme · bin ich schön?

AMME
Ein stern fürwahr.
Doch diese flechte sinkt.

HERODIAS

Halt ein im frevel
Der bis zum quell mein blut erstarrt! bezähme
Den griff – bekannte lästerung ! und melde
Welch starker dämon dich so fremd erregt!
Dies küssen · dargebotne düfte und (unsagbar
Mein herz ! ) o die se hand noch schänderisch –
Denn du berührtest mich – sind eines tags
Der nicht ohn unheil auf dem turme endigt …
Turm den Herodias mit grauen schaut.

AMME
Seltsame zeit fürwahr! behüt der himmel!
Du schweifst · einsam gespenst und neue furie ·
Und schaust frühreif in dich mit angst – und doch
Anbetungswert gleich den Unsterblichen ·
Mein kind! und furchtbar schön und so geschaffen ..

HERODIAS
Berührst du mich nicht eben?

AMME
Gerne wär ich
Des eigen dem das los dich aufgespart.

HERODIAS
O schweig!

AMME
Kommt er nicht dennoch?

HERODIAS
Reine sterne
Hört nicht!

AMME
Wie · wenn nicht unter finstrem schauder ·
Soll man noch unversöhnlicher sich denken
Im gnadeflehn den gott der deiner reize
Kleinod für sich erharrt – und wem · von angst
Verzehrt • bewahrst du den verborgnen glanz
Und deines wesens leer geheimnis?

HERODIAS
Mir!

AMME
o blume einsam trüb die nur bewegt
Ihr schatten den sie starr im wasser blickt!

HERODIAS
Behalt für dich dein mitleid wie dein höhnen!

AMME
Und doch erkläre · du unkindlich kind!
Wird nie die herrische verachtung schwinden ..

HERODIAS
Doch wer berührt mich die die löwen scheuen?
Auch will ich nichts von menschlichem · ein steinbild.
Und siehst du meinen blick nach himmeln suchend:
Denk ich nur deiner milch die ich einst trank.

AMME
O kläglich opfer · dem geschick verf allen.

HERODIAS
Für mich • ich blühe nur für mich · verlassen:
ihr wisst es • amethystne gärten: endlos
In weissen schluchten blendenden verhüllt ·
Verkanntes gold das alte leuchten bergend
lm düstren schlafe ungenutzten landes!
Ihr steine draus mein auge · reines kleinod ·
Klangvolle helligkeit entnimmt – und ihr
Metalle die ihr meinem jungen haar
Unseligen glanz verleiht und starres wallen ..
Du weib • in schlimmen zeiten aufgezogen
zur bosheit der sibyllenhöhlen · sprichst
Von einem sterblichen auf dessen wink
Aus meines kleides tulpen · wilder duft ·
Der weisse schauer meiner nacktheit stiege –
Verkünd dass wenn der laue sommer-azur
Für den die frau unschuldig sich enthüllt · mich
In meiner sternenkeuschheit zitternd sähe:
Ich stürbe ..

Graun der jungfrau lieb ich · will
Im schrecken leben den mein haar mir macht
Um abends auf mein lager schleichend – schlange
Unnahbar – auf der brachen brust zu fühlen
Das kalte rieseln deiner bleichen klarheit
Du die hinstirbt du die vor keuschheit brennt
Du weisse nacht aus eis und grausigem schnee.

Einsame schwester · ewig schwester mir!
Mein traum steigt zu dir aufwärts und schon so
In seltner herzenshelle die ihn dachte
Glaub ich allein mich in der öden heimat
Und alles lebt um mich im götzendienst
Des spiegels der in schlafesstille zeigt
Herodias mit klarem demantblick.
O höchster reiz ! ich fühl es .. ja! alle in!

AMME
So willst du sterben?

HERODIAS
Arme ahnin – nein!
Sei still und geh! verzeih mir hartem herzen !
Doch vorher · willst du? schliesse hier! der azur –
Seraphisch lächelt er im tiefen fenster ..
Ich hasse ihn den schönen azur.

Wellen
Dort – wiegen sich. Weisst du nicht fern ein land
Mit düstrem himmel und dem hassesblick
Der Venus die des nachts im laubwerk glüht? ..
Dort will ich hin ..
Noch zünde ( kindesspiel
Sagst du?) die fackeln wo bei leichtem brand
Das wachs im reinen golde seltsam weint
Und –

AMME
Jetzt?

HERODIAS
Leb wohl!
Ihr lüget nackte blumen
Der lippen! Droht doch unbekanntes ding!
Vielleicht auch wisst ihr nichts von dem geheimnis
Und stosst den letzten und zerquälten schrei
Der kindheit • fühlend wie sie unter träumen
Sich endlich löst von kühlen Edelsteinen.

Vertaling Stefan George


La pijp
 
Hier, j’ai trouvé ma pipe en rêvant une longue soirée de travail, de beau travail d’hiver. Jetées les cigarettes avec toutes les joies enfantines de l’été dans le passé qu’illuminent les feuilles bleues de soleil, les mousselines et reprise ma grave pipe par un homme sérieux qui veut fumer longtemps sans se déranger, afin de mieux travailler: mais je ne m’attendais pas à la surprise que préparait cette délaissée, à peine eus-je tiré la première bouffée, j’oubliai mes grands livres à faire, émerveillé, attendri, je respirai l’hiver dernier qui revenait. Je n’avais pas touché à la fidèle amie depuis ma rentrée en France, et tout Londres, Londres tel que je le vécus en entier à moi seul, il y a un an, est apparu; d’abord les chers brouillards qui emmitouflent nos cervelles et ont, là-bas, une odeur à eux, quand ils pénètrent sous la croisée. Mon tabac sentait une chambre sombre aux meubles de cuir saupoudrés par la poussière du charbon sur lesquels se roulait le maigre chat noir; les grands feux! et la bonne aux bras rouges versant les charbons, et le bruit de ces charbons tombant du seau de tôle dans la corbeille de fer, le matin – alors que le facteur frappait le double coup solennel, qui me faisait vivre! J’ai revu par les fenêtres ces arbres malades du square désert – j’ai vu le large, si souvent traversé cet hiver-là, grelottant sur le pont du steamer mouillé de bruine et noirci de fumée – avec ma pauvre bien-aimée errante, en habits de voyageuse, une longue robe terne couleur de la poussière des routes, un manteau qui collait humide à ses épaules froides, un de ces chapeaux de paille sans plume et presque sans rubans, que les riches dames jettent en arrivant, tant ils sont déchiquetés par l’air de la mer et que les pauvres bien-aimées regarnissent pour bien des sai- sons encore. Autour de son cou s’enroulait le terrible mouchoir qu’on agite en se disant adieu pour toujours.


De pijp
 
Gisteren vond ik mijn pijp terwijl ik mijmerde over een lange werkavond vol fijne winterarbeid. Ik had mijn sigaretten met al hun kinderlijke vreugden van de zomer weggeworpen in het verleden, verlicht door mousselines en zonblauwe bladeren, en nam mijn deftige pijp op als een ernstig man, die lang en ongestoord wil roken om beter te kunnen werken; maar ik was niet bedacht op de verrassing die dit in de steek gelaten voorwerp voor mij verborg en ik had nog maar net een trek genomen of ik vergat alle grote boeken die ik zou schrijven. Verbaasd en vertederd ademde ik de vorige winter in, die plotseling terug was gekeerd. Ik had mijn trouwe vriend al sinds mijn terugkeer in Frankrijk niet meer aangeraakt en heel Londen – Londen zoals ik dat vorig jaar met heel mijn innerlijk wezen had beleefd – rees voor mij op; dadelijk zag ik de dierbare mist, die de hersenen toedekten, daarginds, zo’n eigen geur heeft wanneer ze onder de vensters naar binnen is gedrongen. Mijn tabak rook naar een duistere kamer met leren fauteuils onder kolenstof waarop zich een zwarte, magere kat wentelde; en ik zag grote
vlammen! en de meid met haar rode armen, die de plaatijzeren emmer omkeerde; en ik hoorde het geluid van de kolen die in de ijzeren mand vielen in de ochtend – wanneer de twee plechtige slagen van de postbode mij weer tot leven wekten! Door de vensters zag ik de zieke bomen van het verlaten plein – ik zag de zee, die ik die winter zo vaak had overgestoken, terwijl ik op de brug van de steamer, nat van nevel en zwart van rook, stond te trillen en te bibberen met mijn arme, zwervende geliefde, die in haar reiskleren was gehuld. Ze droeg een lange, doffe junk met de kleur van het stof langs de wegen, een mantel die vochtig om haar koude schouders hing en een van die strooien hoeden met slechts enkele linten en zonder veer, die rijke dames, geteisterd door de zeelucht, bij aankomst wegwerpen en arme geliefdes voor nog heel wat komende seizoenen herstellen. En om haar nek hing de vreselijke zakdoek, waarmee ze vaarwel wuifde toen we voorgoed afscheid namen.

vertaald door Menno Wichman


The Pipe

Yesterday I found my pipe while pondering a long evening of work, of fine winter work. Thrown aside were my cigarettes, with all the childish joys of summer, into the past which the leaves shining blue in the sun, the muslins, illuminate, and taken up once again was the grave pipe of a serious man who wants to smoke for a long while without being disturbed, so as better to work: but I was not prepared for the surprise that this abandoned object had in store for me; for hardly had I drawn the first puff when I forgot the grand books I was planning to write, and, amazed, moved to a feeling of tenderness, I breathed in the air of the previous winter which was now coming back to me. I had not been in contact with my faithful sweetheart since returning to France, and now all of London, London as I had lived it a year ago entirely alone, appeared before my eyes: first the dear fogs that muffle one’s brains and have an odor of their own there when they penetrate beneath the casements. My tobacco had the scent of a somber room with leather furniture sprinkled by coal dust, on which the thin black cat would curl and stretch; the big fires! and the maid with red arms pouring coals, and the noise of those coals falling from the sheet-iron bucket into the iron scuttle in the morning—when the postman gave the solemn double knock that kept me alive! Once again I saw through the windows those sickly trees of the deserted square—I saw the open sea, crossed so often that winter, shivering on the deck of the steamer wet with drizzle and blackened from the fumes—with my poor wandering beloved, decked out in traveller’s clothes, a long dress, dull as the dust of the roads, a coat clinging damply to her cold shoulders, one of those straw hats with no feather and hardly any ribbons that wealthy ladies throw away upon arrival, mangled as they are by the sea, and that poor loved ones refurbish for many another season. Around her neck was wound the terrible handkerchief that one waves when saying goodbye forever.


DIE PFEIFE

Gestern habe ich meine Pfeife wiedergefunden, als ich von einem langen Abend der Arbeit träumte, schöner Arbeit im Winter. Fort mit den Zigaretten und all den kindischen Sommerfreuden der Vergangenheit, leuchtend vonden im Sonnenschein blauen Blättern und leichten Kleidern, und wieder hervorgeholt meine gewichtige Pfeife von einem ernsten Mann, der lange rauchen will, ohne gestört zu sein, um besser arbeiten zu können: aber ich war nicht auf die Überraschung gefasst, die mir die Verlassene bereitete, kaum dass ich den ersten Zug getan hatte; ich vergass meine grossen Bücher, an denen ich arbeiten wollte, verwundert, zärtlich atmete ich den letzten Winter ein, der wiederkehrte. Ich hatte die treue Freundin seit meiner Rückkehr nach Frankreich nicht angerührt, und das ganze London, London, so wie ich es ganz für mich allein erlebt hatte, war wieder da; zuerst der liebgewordene Nebel, der unser Gehirn einlullt und dort drüben einen eigentümlichen Geruch hat, wenn er durch das Fenster dringt. Mein Tabak schmeckte nach einem dunklen Zimmer mit Ledersesseln, überpudert von Kohlenstaub, auf denen die magere schwarze Katze eingerollt lag; das schöne Feuer! und das Mädchen mit den roten Armen, das Kohlen nachschüttete, und das Gepolter der Kohlen, wenn sie aus dem Blecheimer auf den Eisenrost fielen, der Morgen – damals als der Briefträger zweimal anklopfte mit dem feierlichen Pochen, das mich ins Leb en zurückrief! Ich habe durch die Fenster wieder die kränklichen Bäume auf dem öden Platz gesehen – ich habe das weite Meer gesehen, in jenem Winter so oft überquert, fröstelnd auf dem Deck des im Sprühregen feuchten und vom Rauch geschwärzten Dampfers – mit meiner armen heimatlosen Geliebten im Reisekleid, einem langen blassen Kleid von der Farbe des Strassenstaubs, in einem Mantel, der feucht an ihren fröstelnden Schultern klebte, mit einem jener Strohhüte ohne Feder und fast ohne Bänder, wie sie die reichen Damen bei der Ankunft fortwerfen, so verunstaltet sind sie durch die Meeresluft, und wie sie die armen Geliebten für noch manches Jahr wieder aufputzen. Um ihren Hals schlang sich das schreckliche Tuch, mit dem man winkt, wenn man sich Lebewohl sagt für immer.

Vertaling Carl Fischer



De wondervrouw van morgen

Een bleke lucht, boven de wereld die aan verval ten onder gaat, trekt misschien heen met de wolken: de flarden versleten purper van zonsondergangen kleuren een rivier die slaapt aan de door lichtstralen en water verzwolgen einder. De bomen vervelen zich en onder hun vaal geworden gebladerte (door het stof van de tijd eerder dan door dat van de wegen) rijst de tent van de Vertoner van Voorbije Dingen; menige straatlantaarn wacht op de schemering en beschijnt de gezichten van een onzalige, door onvergankelijke ziekte en eeuwenoude zonde verslagen menigte, mannen naast hun verneutelde wederhelften, die zwanger zijn van de ellendige vruchten waarmee de aarde zal vergaan. In de angstige stilte van alle blikken, smekend gericht tot de zon die, ginder, met de wanhoop van een schreeuw onder water verdwijnt, klinkt aldus het simpele verkooppraatje: ‘Een uithangbord dat jullie op het schouwspel binnenin trakteert is er niet, want daar kan geen schilder tegenwoordig ook maar een armzalige afschaduwing van geven. Ik breng jullie, levend (en dank zij de oppermachtige wetenschap door de jaren heen ongeschonden bewaard), een Vrouw van vroeger. Een dwaze hartstocht, oorspronkelijk en naïef, een gouden extase, een God weet wat! dat zij haar lokken noemt, omplooit met de gratie van gewaden een gezicht dat feller straalt door de bloedrode naaktheid van de lippen. Geen ijdele kledij heeft zij, maar een lichaam; en haar ogen, aan edelstenen gelijk, wegen niet op tegen de blik die uitgaat van haar gelukkige vlees: vanaf de borsten, opgericht als waren ze vol van eeuwige melk, de tepel hemelwaarts priemend, tot aan de gladde benen, die het zout van de oerzee bewaren.’ Denkend aan hun arme echtgenotes, hoe kaal, ziekelijk en afgrijselijk die zijn, dringen de mannen naar voren; uit nieuwsgierigheid willen ook de vrouwen, weemoedig, het zien.
 
Wanneer allen het nobele schepsel, overblijfsel van een reeds verdoemd tijdperk, hebben aanschouwd, zullen ze elkaar aankijken, sommigen onverschillig, want ze zullen niet bij machte zijn geweest om te begrijpen, maar anderen hevig aangedaan en met oogleden die vochtig zijn van lijdzame tranen; intussen zullen de dichters uit die toekomstige tijden in hun doffe ogen een licht voelen aangaan en heensluipen naar hun lamp, een ogenblik dronken van schimmige glorie, in de ban van het Ritme en vergetend dat ze leven in een tijd die na de dood der schoonheid voortbestaat.
 
Vertaling Rokus Hofstede


Igitur of de Waanzin van Elbehnon

Vertaling: Han Evers en Jeanne Holierhoek

Dit Verhaal richt zich tot het Begrip van de lezer dat, zelf, de dingen in scène zet. S.M.

4 stukken
 
1
Middernacht
2
De trap
3
Het werpen der dobbelstenen
4
De slaap op de as, na het uitblazen van de kaars
 
Ongeveer als volgt:
Middernacht slaat – Middernacht waarop de dobbelstenen moeten worden geworpen. Igitur daalt de trappen af van de menselijke geest, gaat tot de bodem der dingen: ‘absoluut’ als hij is. Graven – as (geen gevoel, noch geest), onzijdigheid. Hij spreekt de voorspelling uit en maakt het gebaar. Onverschilligheid. Ze fluiten hem uit op de trap. ‘Jullie hebben ongelijk’ geen enkele emotie. Het oneindige komt uit het toeval, dat jullie hebben ontkend. Jullie, wiskundige piraten – ik absoluut vooruitgeworpen. Die moest eindigen in Oneindigheid. Woord en gebaar, eenvoudig. Wat betreft hetgeen ik jullie zeg, om mijn leven uit te leggen. Niets zal van jullie overblijven – Het oneindige ontsnapt uiteindelijk aan de familie, die eronder heeft geleden, – oude ruimte – geen toeval. Terecht heeft zij het oneindige ontkend, – zijn leven – opdat hij het absolute is geweest. Dit moest plaatsvinden in de combinaties van het Oneindige ten overstaan van het Absolute. Noodzakelijk – onttrekt de Idee. Nuttige waanzin. Een van de handelingen van het heelal is daar zojuist gepleegd. Niets meer, bleef over de adem, woordeinde en gebaar vereend – blaast de kaars uit van het zijn, waardoor alles is geweest. Bewijs.
(Dit alles uitwerken)

I
Middernacht

Zeker blijft een tegenwoordigheid van Middernacht over. Het uur is niet door een spiegel verdwenen, is niet weggekropen in wandbekleding, terwijl het met zijn lege klank een meubilair oproept. Ik herinner mij dat zijn goud in de afwezigheid een nietig juweel van dromerij ging veinzen, een rijk en nutteloos overleven, al stond op het zee- en sterren- samenstel van een goudwerk het oneindig toeval van de samenstanden te lezen.
Nooit heeft het toen, onthuller van middernacht, een dergelijke samenloop aangegeven, want dit is het enig uur dat het heeft geschapen; en waarop zich uit het Oneindige zowel de sterrenbeelden als de zee losmaken, die aan de buitenkant beide wederkerig niets waren gebleven, om er het wezen, verenigd met het uur, het absoluut tegenwoordige van de dingen van te laten maken.
En Middernacht blijft tegenwoordig in het beeld van een kamer van de tijd waarin het geheimzinnig meubilair een vage gedachtentrilling tot staan brengt, het lichtend breken van zijn terugkerende golven en van hun aanvankelijke verruiming, terwijl (op een vlottende grens) de vroegere plaats van de val van het uur verstart tot een bedwelmende kalmte van lang gedroomd puur ik; waarvan echter de tijd is opgelost in wandbekleding, waarop het in vergetelheid verdoofde trillen, haar met zijn pracht voltooiend, tot staan is gekomen als een kwijnende haartooi rond het in mysterie verlichte gezicht, met de lege, aan de spiegel gelijke ogen, van de bewoner, ontdaan van alle betekenis die geen tegenwoordigheid is.
Het is de pure droom van een in zichzelf verdwenen Middernacht, waarvan de herkende Helderheid, die als enige overblijft te midden van zijn in de schaduw gezonken volvoeren, haar dorheid samenvat op de bleekte van een open boek dat op de tafel prijkt; pagina en decor zijn gebruikelijk voor de Nacht, al blijft nog de stilte hangen van een aloude door hem uitgesproken zin, waarin Middernacht na terugkeer zijn eindige en lege schaduw oproept met de woorden: Ik was het uur dat mij puur moet maken.
Zo spiegelt zich, sinds lang gestorven, een aloude idee in de helderheid van de chimaera waarin haar droom zijn doodsstrijd heeft gestreden, en ze herkent zich aan het onheuglijke, lege gebaar waarmee zij zichzelf, om de tegenstelling van die pooldroom op te heffen, uitnodigt om zich, met zowel de chimerische helderheid als de opnieuw gesloten tekst, te begeven naar de Chaos van de gestrande schaduw en van de zin die Middernacht vrijsprak.
Als nutteloos, volvoerd meubilair dat zich zal opstapelen tot duisternis zoals de wandbekleding, die reeds verzwaard is tot een blijvende vorm van altijd, terwijl als een binnengehouden glans, veroorzaakt door zijn eigen verschijning in de spiegeling van het donker, het pure vuur schittert van het diamant van de klok, enig overleven en juweel van de eeuwige Nacht, verwoordt zich het uur op de drempel van door zijn Nachthandeling geopende panelen, in deze echo: ‘Vaarwel, nacht, die ik was, je eigen graf, maar die, als de schaduw voortleeft, zich zal omvormen tot Eeuwigheid.’

II

Hij verlaat de kamer en verdwaalt op de trappen

(in plaats van schrijlings van de leuning te glijden)
 
Toen de schaduw in het donker was verdwenen, bleef de Nacht achter met de twijfelachtige gewaarwording van een slingerbeweging die in zichzelf uitdoven en sterven zal; maar bij wat glanst en, stervend in zich, zal uitdoven, ziet hij hoe hij zelf haar nog draagt; dus van zichzelf waren, ongetwijfeld, de slagen die hij hoorde, en waarvan het totale en naakte geluid voorgoed in zijn verleden viel.
Terwijl enerzijds het dubbelzinnige ophield, blijft anderzijds een bewegen bestaan, dat een nog dringender karakter krijgt door een dubbele slag, die niet meer of nog niet tot het begrip zelf reikt en die in een metterdaad aanraken, zo als dat plaats moet vinden, verward het dubbelzinnige, of de beëindiging daarvan, vult: alsof de totale val die het eenmalig dichtslaan van de grafdeuren was geweest, niet de bewoner daarvan voor wie geen weg terug was verstikte; en in de onzekerheid die waarschijnlijk voortvloeit uit de bevestigende wending, verlengd door de herinnering aan de grafleegte van de slag waar de helderheid in opgaat, verschijnt een beeld van de onderbroken val van panelen, alsof het eigen zelf, voorzien van de hangende beweging, deze naar zichzelf toedraaide in de zich duizelingwekkend vervolgende spiraal; en ze zou zich tot in het oneindige zijn blijven afwikkelen als niet een toenemende druk, een groeiend gewicht van datgene waar men zich geen rekenschap van gaf, hoewel het tenslotte verklaard werd, had geleid tot de zekere ontsnapping in een tussenruimte, de stilstand; waarin, toen de slag wegstierf en spiraalgang en stilstand zich vermengden, inderdaad niets meer werd gehoord: dan de absurde wiekslag van een of andere opgeschrikte nachtbewoner, door de helderheid uit zijn zware slaap gestoten en zijn onbepaalde vlucht vervolgend.
Want, wat het gehijg betrof dat langs deze plek was gestreken, dat was niet een laatste twijfel aan zichzelf die in het voorbijgaan toevallig zijn wieken bewoog, maar het vertrouwd en aanhoudend wrijven uit een hoger tijdperk, waarmee zo menige genius zorgzaam al zijn eeuwenoude stof in zijn graf vergaarde om zich te spiegelen in een smetteloos zelf en ervoor te zorgen dat geen spoor van achterdocht langs de spinnedraad omhoog kon klimmen – opdat de laatste schaduw zich spiegelde in zijn eigen zelf en zich in de menigte van zijn doorgronde verschijningen herkende aan de parelmoeren ster van hun nevelachtige wetenschap in de ene hand en aan de gouden vonk van het heraldisch slot van hun boek in de andere, het boek van hun nachten; die zich op dit moment zien opdat hij zich ziet, hij, de pure Schaduw, die zijn laatste vorm heeft vertrapt en achter zich heeft neergelegd en uitgestrekt, en vervolgens, vóór zich, in een put, de aan de pure nacht teruggegeven uitgestrektheid ziet van schaduwlagen, van al die gelijkvormig verschenen nachten, lagen die voorgoed daarvan zijn gescheiden en die zij ongetwijfeld niet kenden – en dat is niets anders, ik weet het, dan de absurde voortzetting van het geluid van het sluiten van de grafdeur, aan welke deur de toegang tot deze put doet denken.
Ditmaal, geen enkele twijfel meer; de zekerheid spiegelt zich in de klaarblijkelijkheid: tevergeefs verscheen nog, als herinnering aan een leugen waar het een gevolg van was, het beeld van een plaats, zo als, bijvoorbeeld, de verwachte tussenruimte zijn moest, en inderdaad heeft ze als zijwanden de dubbele tegenstelling van de panelen, en tegenover elkaar, als voor- en achterkant, de opening van geringste twijfel, die weergalmde van het zich voortzettend geluid van de panelen, waarin het gevederte wegvluchtte en die in tweeën werd gesplitst door het doorvorste dubbelzinnige, de volmaakte symmetrie der voorziene gevolgtrekkingen loochende haar eigen werkelijkheid; vergissen was niet mogelijk dit was het zelfbewustzijn (waartoe het absurde zelf als plaats moest dienen) – zijn welslagen.
Het treedt gelijkelijk aan in de ene en de andere voorkant van de glanzende en eeuwenoude wanden, en bewaart van zichzelf niets anders dan in de ene hand de opalen helderheid van zijn wetenschap en in de andere zijn boek, het boek van zijn nachten, dat nu gesloten is: van het verleden en de toekomst die, eindig en buiten zichzelf, volmaakt worden overheerst door de pure schaduw, die de top van het ik heeft bereikt. Terwijl zich, vóór en achter, de doorvorste leugen van het oneindige voortzet, duisternis van al mijn verschijningen die herenigd zijn nu de tijd is opgehouden en ze niet meer verdeelt en die (bij het eerst gehoorde geluid) zijn teruggevallen in een zware, massieve slaap, in welks leegte ik de kloppingen hoor van mijn eigen hart.
Dit geluid bevalt me niet: deze volmaaktheid van mijn zekerheid stoort me: alles is te helder, de helderheid toont het verlangen om te ontsnappen; alles is te glanzend, ik zou graag terugkeren in mijn ongeschapen vroegere Schaduw, en door middel van het denken de vermomming afstropen die me is opgelegd door de noodzaak, te wonen in het hart van dit voorgeslacht (dat ik hier hoor slaan), enig overblijfsel van tweeduidigheid.
Eerlijk gezegd, welke van de twee openingen moet ik kiezen in deze verontrustende en mooie symmetrie van mijn droomconstructie, daar immers geen van beide meer een toekomst vertegenwoordigt? Zijn zij niet alle twee, voor immer gelijkwaardig, mijn reflectie? Moet ik nog steeds het toeval vrezen, de aloude vijand die me verdeelde in duisternis en geschapen tijden, die nu gezamenlijk in één zelfde slaap tot rust zijn gebracht? En wordt het niet zelf tenietgedaan door het eind van de tijd, dat het eind van de duisternis met zich meebracht?
 
(gefluister)
 
Inderdaad, de eerstgekomene lijkt op de voorgaande spiraal: eenzelfde ritmisch geluid – en eenzelfde aanraking: maar omdat alles tot een eind is gekomen, kan niets me meer doen ontstellen: mijn schrik, die in de gedaante van een vogel was vooruitgevlogen, is ver weg: is de verschijning van wat ik geweest was en wat ik nu graag reflecteer, om mijn droom van dit kostuum te ontdoen, er niet voor in de plaats gekomen?
Was dit ritme niet het geluid van de voortgang van mijn persoon, die nu doorgaat in de spiraal, en die aanraking de onzekere aanraking van zijn dubbelheid? Tenslotte is het niet de harige buik van een minderwaardige bewoner van mij, wiens glans tegen de twijfel stootte en die fladderend een goed heenkomen zocht, maar de fluwelen buste van een hoger voorgeslacht, gekreukt door het licht en ademend in een verstikkende lucht, van een persoon wiens gedachte zich niet van hemzelf bewust is, van mijn laatste gedaante, door een webachtige kraag van zijn persoon gescheiden en die zichzelf niet kent: ik zal dan ook, nu zijn dubbelheid voor immer is gesplitst en nu ik zelfs niet meer door hem heen het geluid van zijn voortgaan hoor, mezelf door hem heen vergeten, en me oplossen in mij.
Zijn slagen beginnen opnieuw te slingeren, zoals voor hij zichzelf waarnam; dit was het ritme van mijn maat waarvan de herinnering weer bij me opkwam, voortgezet door het geluid van mijn grafdeur, in het portaal van de tijd, en door de zinsbegoocheling; en zo als ze werkelijk was dichtgedaan, zo ook moet zij nu opengaan opdat mijn droom kan worden geduid.

Hij verlaat de kamer

Het uur van vertrek heeft voor mij geslagen, de puurheid van de spiegel zal tot stand komen, zonder die persoon, beeld van mij – maar hij zal het licht met zich meevoeren! – de nacht! Op de lege meubelen heeft de Droom zijn doodsstrijd gestreden in deze glazen fiool, puurheid, die de wezenheid van het Niets in zich sluit.

IV

Het werpen der dobbelstenen

(in het graf)
 
Kort, in een handeling waar het toeval in het spel is, is het altijd het toeval dat zijn eigen Idee volvoert door zich te bevestigen of te ontkennen. Voor zijn bestaan komen ontkenning en bevestiging te stranden. Het bevat het Absurde – impliceert het, maar in verborgen staat en verhindert het te bestaan: waardoor het Oneindige de mogelijkheid krijgt te zijn.
 
De Dobbelhoorn is de Hoorn van eenhoorn – van enkelhoorn.
 
Maar de Handeling voltrekt zich.
Zijn ik manifesteert zich daarbij doordat het de Waanzin herneemt: de handeling toelaat en vrijwillig de Idee herneemt, als Idee: en omdat de Handeling (welke macht hem dan ook geleid heeft) het toeval heeft ontkend, concludeert hij dat de Idee noodzakelijk is geweest.
 

Dan bedenkt hij dat het beslist waanzin is haar absoluut toe te laten: maar tegelijkertijd kan hij zeggen dat, aangezien door deze waanzin het toeval is ontkend, de waanzin noodzakelijk was. Waartoe? (Niemand weet het, hij staat buiten het mensdom.)
 
In ieder geval geldt dat zijn voorgeslacht puur is geweest: dat het het Absolute zijn puurheid heeft ontnomen, om het te zijn en er slechts een
Idee van over te laten die zelf uitmondt in de Noodzaak: en wat de Handeling betreft, die is volmaakt absurd behalve als (persoonlijke) beweging teruggegeven aan het Oneindige: maar het Oneindige is eindelijk vastgelegd.

Toneelscène oude Igitur

Een stenenworp die een voorspelling volvoert waarvan het leven van een geslacht heeft afgehangen. ‘Niet fluiten’ tot de winden, de schaduwen – als ik, komediant, van plan ben het spel te spelen – de 12 – geen toeval in welke betekenis dan ook. Hij spreekt de voorspelling uit, waarmee hij eigenlijk de spot drijft. Er was waanzin.

Igitur schudt eenvoudig de stenen – beweging, alvorens zich te gaan voegen bij de as, atomen van zijn voorouders: de beweging in hem is kwijtgescholden. Men begrijpt wat zijn dubbelzinnigheid betekent.
Hij sluit het boek – blaast de kaars uit, – met zijn adem die het toeval bevatte: en gaat, de armen kruisend, liggen op de as van zijn voorouders.
De armen kruisend – het Absolute is verdwenen, in puurheid van zijn voorgeslacht (het moet toch wel zo zijn daar immers het geluid ophoudt).
Onheuglijk geslacht, waarvan de zwaar drukkende, overmatige tijd in het verleden is gevallen, en dat toen, vol toeval, slechts van zijn toekomst heeft geleefd. – Toen dit toeval met behulp van een anachronisme was ontkend, heeft, eenzaam, een persoon, uiterste vleeswording van dit voorgeslacht – die in zichzelf, dank zij het absurde, het bestaan voelt van het Absolute – het menselijk woord vergeten in het formulenboek, en het denken in een licht; het ene kondigt deze ontkenning van het toeval aan, het andere licht bij hoe ver de droom is. De persoon, die slechts in het bestaan van het Absolute gelooft en zich inbeeldt overal in een droom te zijn (hij handelt vanuit Absoluut gezichtspunt) vindt de handeling nutteloos, want toeval is er en is er niet – hij herleidt het toeval tot het Oneindige – dat, zegt hij, ergens moet bestaan.

V

Hij gaat liggen in het graf

of de dobbelstenen – toeval zich opgenomen
Op de onverdeelde sterrenas van de familie lag de arme persoon, na het drinken van de druppel niets die ontbreekt aan de zee. De lege fiool, waanzin, al wat van het kasteel overblijft? Nu het Niets is weggegaan, blijft het kasteel der puurheid over.

III

Oude studie

Wanneer de adem van zijn voorouders de kaars wil uitblazen (dank zij welke misschien de lettertekens van het formulenboek overblijven) – zegt hij ‘Nog niet!’
Hijzelf tenslotte zal, wanneer de geluiden verdwenen zijn, een bewijs van iets groots (geen sterren? het toeval tenietgedaan?) ontlenen aan het eenvoudige feit dat hij donkerte kan brengen door op het licht te blazen –
Vervolgens – als hij zal hebben gesproken volgens het absolute, dat de onsterfelijkheid ontkent – zal het absolute buiten bestaan – maan, boven de tijd: en hij zal de gordijnen, tegenover, oplichten.
Igitur, kind dat hij is, leest zijn taak voor aan zijn voorouders.

Leven van Igitur

Luister, mijn voorgeslacht, alvorens mijn kaars uit te blazen – naar de rekenschap die ik u geven moet van mijn leven – Hier: geestesziekte, verveling (of Absolute!)

Lege, louter negatieve uren
Ik heb steeds geleefd met mijn geest gericht op de klok. Zeker, ik heb er alles aan gedaan opdat de tijd die zij sloeg aanwezig bleef in de kamer, en voor mij voedsel en leven zou worden – ik heb de gordijnen dikker gemaakt, en aangezien ik, om niet aan mezelf te twijfelen, genoodzaakt was recht voor deze spiegel te gaan zitten, heb ik zorgvuldig de geringste tijdsdeeltjes verzameld in steeds dikker wordende doeken. – De klok heeft me vaak veel goeds gebracht.
(Dit voordat zijn Idee voltooid is? Inderdaad, Igitur is door zijn voorgeslacht buiten de tijd geworpen.)
 
Ziehier dan Igitur, sinds zijn Idee is voltooid: – Het samengebalde verleden van zijn voorgeslacht dat op hem drukt in de gewaarwording van eindigheid, het pendule-uur dat deze verveling neerslaat in zware, verstikkende tijd, en zijn wachten op het voltrekken van de toekomst vormen pure tijd, of verveling, die onbestendig wordt gemaakt door de schrijnende hang naar het ideale: omdat deze verveling niet zijn kan, valt ze, weldra, wederom in haar bestanddelen uiteen, met alle meubelen gesloten, en vol van hun geheim; en Igitur, als bedreigd door de pijniging van het eeuwig-zijn die hij vaag voorvoelt, zichzelf zoekend in de spiegel die verveling is geworden en ziende dat hij vaag is en op het punt staat te verdwijnen alsof hij opgelost gaat worden in de tijd, vervolgens zichzelf oproepend; vervolgens, als hij zich heeft hersteld van al die verveling, tijd, en ziet dat de spiegel gruwelijk leeg is, dat hij erin omringd wordt door een verdunning, afwezigheid van atmosfeer, en dat de meubelen hun chimaeren verwringen in de leegte, de gordijnen onzichtbaar huiveren in hun onrust; dan opent hij de meubelen opdat zij hun mysterie naar buiten laten stromen, het onbekende, hun geheugen, hun stilte, menselijke vermogens en indrukken, – en wanneer hij meent weer zichzelf te zijn geworden, richt hij zijn geest op de klok, waarvan het uur verdwijnt door de spiegel, of wegkruipt in de gordijnen, als een teveel, hem niet eens aan de verveling overlatend, waar hij om smeekt en van droomt. Onmachtig tot verveling.
 
Hij scheidt zich van de onbepaalde tijd en hij is! En deze tijd zal niet als vroeger tot staan komen in een grijze trilling over het massieve ebbehout welks chimaeren de lippen sloten in een verpletterende gewaarwording van eindigheid, en nu hij niet meer in staat is zich te mengen in de verzadigde en zwaar geworden wandbekleding, zal hij niet een spiegel vullen met verveling, waarin ik, gesmoord en stikkend, een vage gedaante smeekte te blijven die geheel in de vertroebelde spiegel verdween; totdat tenslotte, toen ik mijn handen een moment van mijn ogen had gelicht waar ik ze heen gebracht had om haar niet te zien verdwijnen, in een verschrikkelijke gewaarwording van eeuwigheid, waarin de kamer leek te sterven, zij me verscheen als de afschuw jegens die eeuwigheid. En toen ik in de diepte van de spiegel mijn ogen weer opendeed, zag ik hoe het gruwelpersonage, het fantoom van de afschuw, langzaamaan opslorpte wat nog aan gevoel en verdriet in de spiegel overbleef, zijn gruwel voedde met de uiterste huiveringen van de chimaeren en de onbestendigheid van de wandbekleding, en vorm kreeg door de spiegel te verdunnen tot een ongehoorde puurheid, – totdat hij zich voorgoed losmaakte van de absoluut pure spiegel, als bevangen in zijn kou, – totdat tenslotte de meubelen, nadat hun monsters met hun stuiptrekkende geledingen waren bezweken, dood waren in een afgezonderde en strenge houding, hun harde lijnen in de afwezigheid van atmosfeer uitzettend, terwijl de monsters in hun laatste poging waren verstard en de gordijnen, niet langer onrustig, neervielen in een houding die ze voor altijd zouden bewaren.

Schetsen

Het uur – met zekerheid voorspeld door het boek – heeft geslagen waarop, nu ik deze toorts met me meeneem, het hinderlijk beeld van de persoon die de puurheid aantastte van de chimerische spiegel waarin ik mezelf onder begunstiging van het licht verscheen, zal verdwijnen; verdwijnen zoals alle andere personen die vertrokken zijn in tijd van wandbekleding, die slechts bewaard bleef omdat het toeval werd ontkend door het formulenboek, waarmee ik eveneens vertrekken zal. O lot! de puurheid kan niet tot stand komen – nu komt het donker ervoor in de plaats en de zware in tijd neervallende gordijnen zullen er duisternis van maken, – en het boek, de bladzijden gesloten, voor alle nachten, en het licht voor de dag die door de nachten wordt gesplitst. De meubelen echter zullen hun leegte bewaren, en een fiool, doodsstrijd van chimerische en pure droom, bevat de wezenheid van het Niets.
En nu is er nog slechts schaduw en stilte.
Laat de persoon die deze puurheid heeft aangetast deze fiool nemen die hem voorspelde en zich ermee versmelten, later: maar laat hij deze eenvoudigweg tot zich nemen, en vergiffenis gaan verkrijgen voor de beweging.

II

Verscheidene ontwerpen voor het verlaten van de kamer

Γ
 
De panelen van de ebben nacht sloten zich nog niet over de schaduw die niets meer waarnam dan het aarzelend, bijna stilvallend schommelen van een verborgen slinger die zichzelf gewaar begint te worden. Maar weldra merkte de schaduw dat de glans van zijn waarneming zich als verstikt in hemzelf drong – en hij keerde in zich weer. Het geluid kreeg weldra een beslister ritme. Maar, naarmate het enerzijds zekerder werd, en dringender, voegde zich bij zijn aarzeling een soort aanraking, die de verdwenen tussenruimte verving; en de schaduw, door twijfel bevangen, voelde zich terneergedrukt door een wegvluchtende duidelijkheid, als door de voortzetting van de opgedoemde idee der panelen die, hoewel gesloten, toch nog open, in duizelingwekkende onbeweeglijkheid langdurig om zichzelf heen hadden gedraaid om zover te komen. Tenslotte verbreidde zich een geluid dat op het ontsnappen leek van de absurde verdichting der voorgaande geluiden, maar dat gepaard ging met een zekere herkende levendigheid, en de schaduw hoorde nog slechts een regelmatig slaan dat voor altijd leek te vluchten als het aanhoudend gefladder van een of andere nachtbewoner ontwaakt uit zijn zware slaap: maar dat was het niet, de glanzende wanden vertoonden geen enkel weefsel waaraan ook maar de spinnepoten van de achterdocht zich konden hechten: alles was glanzend en smetteloos: en als ooit een of ander gevederte langs deze wanden was gestreken, dan konden dat slechts de veren zijn van geniën van een tussensoort, die zorgvuldig alle stof op een speciale plaats bijeenbracht, opdat deze schaduwen, aan weerszijden tot in het oneindige vermenigvuldigd, verschenen als pure schaduwen, elk dragend het boek van hun lotsbestemmingen, en de pure helderheid van hun bewustzijn. Helder was dat dit verblijf volmaakt met zichzelf overeenkwam: aan weerszijden de onnoemelijke hoeveelheid gelijkvormige schaduwen, en aan weerszijden daarvan, in de tegenover elkaar staande wanden, die elkaar weerkaatsten, twee openingen van massieve schaduw die noodzakelijkerwijs het omgekeerde van die schaduwen moest zijn, niet hun verschijnen, maar hun verdwijnen, negatieve schaduw van henzelf: het was de plaats van de volmaakte zekerheid.
De schaduw hoorde op deze plaats geen ander geluid dan een regelmatig slaan dat hij herkende als dat van zijn eigen hart: hij herkende het en probeerde, gehinderd door de volmaakte zekerheid van zichzelf, eraan te ontsnappen en terug te keren in zichzelf, in zijn ondoorschijnendheid: maar door welke van de twee openingen moest hij gaan? in allebei zonken, eindeloos hetzelfde en toch verschillend, afsplitsingen weg van de verschijningen: hij wierp nog eenmaal een blik in de zaal die hem gelijk aan zichzelf leek, behalve dat de glans van de helderheid zich spiegelde in het blinkende benedenvlak, vrij van stof, terwijl er in het andere, dat vager opdoemde, licht ontsnapte. De schaduw koos voor het eerste vlak en werd tevredengesteld. Want het geluid dat hij hoorde was opnieuw duidelijk en precies eender als tevoren, het gaf dezelfde voortgang aan.
Alle dingen waren in hun oorspronkelijke toestand teruggekeerd: er was geen twijfel meer mogelijk: was deze stilstand niet de verdwenen tussenruimte geweest waarvoor het geritsel in de plaats was gekomen: daarin had hij het geluid van zijn eigen hart gehoord, verklaring voor het helder worden van het geluid; hij was het zelf die er de maat van aangaf, en die aan zichzelf verschenen was in talloze nachtschaduwen, tussen de schaduwen van vervlogen en van toekomstige nachten, allemaal gelijk en uitwendig geworden, en die waren opgeroepen om te laten zien dat ze eveneens eindig waren: en dat met een vorm die hen nauwkeurig samenvatte: en wat was dat geritsel? Het was niet afkomstig van een of andere vogel, ontsnapt van onder de harige buik van wie het licht gegeven had, maar de buste van een hogere genius, gehuld in fluweel, en wiens enige trilling het spinnewerk was van kant dat over het fluweel heen viel: de volmaakte persoon van de zichzelf verschenen nacht. Inderdaad, nu hij zelfbesef had, hield het ritmische geluid op, en werd weer wat het was, hortend, de in stukken verdeelde nacht van zijn volvoerde schaduwen, de glans die zichzelf verschenen was in zijn van as ontdane spiegeling was het pure licht en ditmaal zou het verdwijnen in de schoot van de schaduw die, volvoerd, uit het portaal van de tijd was teruggekeerd en eindelijk volmaakt en eeuwig was – zichzelf geworden, zijn eigen graf, waarvan de panelen opnieuw geluidloos bleken te zijn geopend.
 
Δ
 
De schaduw verdween in de toekomstige duisternis, bleef daar met de gewaarwording van een stervende slinger die tegelijk zichzelf gewaar begint te worden: maar hij merkte aan het stervend smoren van wat nog glanst zodra het in hem binnendringt – dat hij in zichzelf terugkeert, waaruit bijgevolg de idee voortkwam van dit geluid, dat nu in één enkele keer nutteloos op zichzelf terugvalt in het verleden.
Terwijl enerzijds de twijfel verdween, in het duidelijk ritme van de beweging, het enige dat van het geluid overbleef, openbaarde zich anderzijds de herinnering aan het geluid door een vage, ongewone aanraking, en deze staat van bewuste angst werd naar de spiegeling toe samengebald door de vastgestelde duurzaamheid van de panelen, die nog parallel open waren en zich tegelijk over elkaar heen sloten, als in een duizelingwekkende spiraal, die zich voor immer zou zijn blijven afwikkelen als niet het aanhoudend samenballen had moeten leiden tot de stilstand van een ingehouden uitzetten, dat inderdaad plaatsvond, en slechts gestoord werd door wat het wegvluchtend gefladder scheen van een uit zijn zware slaap opgeschrikte nachtbewoner, welke verdween in de onbepaalde verte.
De Nacht was ditmaal terdege in zichzelf en er zeker van dat al wat hem vreemd was slechts chimaera was. Hij spiegelde zich in de panelen die glansden van zijn zekerheid, waar geen spoor van achterdocht zich met zijn spinnepoten aan had kunnen hechten, en als ooit een of andere hem onbekende bewoner met zijn veren langs de panelen was gestreken, dan waren dat geniën van een soort, hoger dan de bewoners waarvan hij zich een beeld had gevormd, misschien van eenzelfde soort als zijn in de panelen verschenen schaduwen, geniën die zorgvuldig alle stof van hem vergaarden opdat hij, nu hij was aangekomen op het verbindingspunt tussen zijn toekomst en zijn verleden, waar deze precies eender waren geworden, zich zou spiegelen in al die opgedoemde pure schaduwen met het boek van hun lot en het gezuiverde schijnsel van hun bewustzijn. Alles was volmaakt, voor en achter die twee donkere, aan elkaar gelijke verdikkingen bevond zich wel degelijk de duisternis, die geleefd werd door de tot hun staat van duisternis weergekeerde schaduwen, en die slechts eindeloos werd gesplitst door de treden, gevormd door de grafstenen van al die schaduwen. Ze leken allebei precies hetzelfde, behalve dat ze zich, zoals ze zich tegenover de schaduwen bevonden, ook tegenover elkaar moesten plaatsen, en ieder een andere kant uit gingen, omdat de opgesplitste delen eveneens om zichzelf heen draaiden. Alles was volmaakt; hij was de pure Nacht, en hij hoorde het slaan van zijn eigen hart. Toch gaf het hem onrust, de onrust van te veel zekerheid, van een te onomstotelijke zelfervaring: hij wilde op zijn beurt terugduiker in de duisternis naar zijn enkelvoudig graf en de idee verloochenen van zijn vorm zo als deze zichzelf was verschenen door zijn herinnering aan de hogere geniën die tot taak hadden deze voorbije as bijeen te brengen. Even werd hij in verwarring gebracht door zijn eigen symmetrie; maar aan het te overvloedig ontsnappen van de voorheen gedempte helderheid begreep hij dat dit ontsnappen het geluid was geweest van de vogel die, naar het hem voorkwam, aanhoudend zijn vlucht had voortgezet, en hij bedacht dat hij, als hij dat licht zou volgen en het weer een duizeling teweeg zou brengen gelijk aan de vorige, zou terugkeren tot zijn bezwijming. Door het schijnsel vóór het duister te houden zag hij welke van de twee deuren hij moest nemen, want het schijnsel had in beide gevallen dezelfde uitwerking en nu hij wist hoe de duisternis was opgebouwd, was hij blij dat hij weer dezelfde beweging waarnam, en hetzelfde geritsel. Dat ritselen kwam uit de gang waarin het geluid was weggevlucht om voor immer te verdwijnen, niet dat van een gevleugelde nachtbewoner, wiens licht langs de harige buik was gestreken, maar het smetteloos spiegelen van het fluweel op de buste van een hogere genius, en er was geen ander spinneweb dan het kantwerk op die buste, en wat de beweging betreft die voor de aanraking had gezorgd, dat was niet de cirkelgang van een of ander beest, maar het regelmatig voortgaan, recht overeind en op twee voeten, van het voorgeslacht dat verschenen was met een boek en een schijnsel in de beide handen. Hij herkende zijn vroegere persoon die hem elke nacht verscheen, maar nu deze hem was verschenen in de vorm van schaduwen en hij hem had teruggebracht tot de staat van duisternis, was hij ten langen leste vrij, zeker van zichzelf en ontdaan van alles wat hem vreemd was. Inderdaad, het geluid hield op, in het licht dat enkel en puur achterbleef.
 
Ε
 
Toen de schaduw weer donkerte was geworden, bleef de Nacht achter met de twijfelachtige gewaarwording van een slingerbeweging die op het punt staat in de gewaarwording van zichzelf te sterven; maar aan wat glanst en waarschijnlijk in zichzelf zal uitdoven, ziet hij hoe hij zelf haar nog draagt; dus van hemzelf kwamen de slagen die hij hoorde, waarvan het totale geluid voorgoed in het verleden viel. (op de vergetelheid)
Terwijl enerzijds alle dubbelzinnigheid ophield, blijft anderzijds de idee van een bewegen bestaan, regelmatig aangeduid door de dubbele onmogelijke slag van de slinger die nog slechts tot het begrip zelf reikt, maar waarvan de werkelijke aanraking terugkeert in het mogelijke, zo als het plaats moet vinden, om de tussenruimte op te vullen, alsof heel het dichtslaan niet de eenmalige val van de grafdeuren was geweest op hemzelf, voor wie geen weg terug was; maar in de twijfel die juist uit de zekerheid van de gewaarwording ervan wordt geboren, verschijnt een beeld van panelen die, in hun hangende val, open en tegelijk gesloten zijn, alsof het eigen zelf, voorzien van hun beweging, naar zich terugdraait in de zich duizelingwekkend vervolgende spiraal; die zich tot in het oneindige zou zijn blijven afwikkelen als niet een toenemende druk, het gewicht van datgene waar men zich geen rekenschap van gaf, hoewel men het tenslotte voor zichzelf verklaarde, had geleid tot de zekere uitbreiding van een toekomstige tussenruimte, zijn stilstand, waarin, toen beweging en stilstand elkaar hervonden, inderdaad niets meer werd gehoord dan het geluid van de opgeschrikte wiekslag van iemand van zijn absurde bewoners, door de helderheid uit zijn zware slaap gestoten en zijn onbepaalde vlucht vervolgend.

IV
Ondanks het verbod van zijn moeder, gaat hij spelen in de grafkelder

(Zijn moeder verbiedt hem om zo naar beneden te gaan – zijn moeder die hem heeft gezegd wat hij te volbrengen had. Wat hem betreft hij gaat ook een herinnering uit zijn kinderjaren in, als hij zich in deze aanbevolen nacht zou doden zou hij niet, als hij groot is, de handeling kunnen voltrekken).

Hij kan voortgaan, omdat hij het mysterie ingaat. (Glijdt hij niet schrijlings van de leuning naar beneden door al het donker, – langs alles wat hij niet weet van de zijnen, gangen vergeten sinds zijn kinderjaren.) Dit is de omgekeerde weg van het begrip waarvan hij de weg omhoog niet heeft gekend, omdat hij als jongeman het Absolute heeft bereikt: boven op de spiraal woonde hij als Absolute, niet in staat zich te bewegen, men verlicht en duikt in de nacht al naar gelang. Hij meent door de lotsbestemmingen van die beroemde nacht te gaan: tenslotte komt hij aan waar hij aan moet komen, en ziet de handeling die hem scheidt van de dood.

Nog een jongensstreek.
hij zal met opzet drinken om zichzelf terug te vinden
Hij zegt: ik kan dit niet in ernst doen: maar de kwaal waaraan ik lijd – leven – is verschrikkelijk: diep in de verdorven en onbewuste wanorde der dingen waardoor zijn absolute wordt afgezonderd – voelt hij de afwezigheid van het ik, in de vorm van het bestaan van het Niets als wezenheid, ik moet sterven, en omdat deze fiool het niets bevat dat door mijn voorgeslacht is uitgesteld tot aan mij (dat oude kalmeringsmiddel dat ze niet hebben ingenomen, het enige dat de verre voorouders uit de schipbreuk hebben overgehouden), wil ik het Niets niet kennen voordat ik de mijnen datgene heb gegeven waarvoor ze mij hebben verwekt – de absurde handeling die getuigt van de ijdelheid van hun waanzin. (Deze niet te volbrengen zou me achtervolgen, het is op dit moment de enige smet op mijn Absolute.)
En dat sinds zij bij dit kasteel zijn aangeland, ongetwijfeld na een schipbreuk – de tweede schipbreuk met een of andere verheven bedoeling.
Fluit me niet uit omdat ik over de ijdelheid van jullie waanzin heb gesproken! stilte, niet dat dwaze gedoe dat jullie met opzet willen vertonen. Welnu! het is voor jullie net zo gemakkelijk om terug te keren naar boven en de tijd te zoeken – en te worden – zijn de deuren gesloten?
Ik alleen – ik alleen – zal straks het niets kennen. Jullie, jullie gaan terug naar je mengelmoes.
Ik spreek de zin uit, om hem terug te storten in zijn ijdelheid.

Hij werpt de dobbelstenen, de worp voltrekt zich, twaalf, de tijd (middernacht) – die schiep is weer de materie, de blokken, de dobbelstenen –
Dan (uit het Absolute vormt zich zijn geest door het absolute toeval van dit feit) zegt hij tot al dit lawaai: zeker, dat daar is een handeling – het is mijn plicht het te verkondigen: deze waanzin bestaat. Jullie hebben er terecht uiting aan gegeven (geluid van waanzin): denk niet dat ik jullie terug zal storten in het niets.

Lang, o! lang, wanneer je tevergeefs klonk, en een atmosfeer van afwezigheid in stand hield, keerde je gouden geluid in mijn dromerij naar je terug en schiep jou daar, gouden juweel, geworpen terwijl je me op je sterren- en zeeverwikkeling de uitwendige samenlopen van het spel der werelden aangaf; maar ik kan zeggen, met een toespeling op de herinneringen aan een voorgeslacht dat jij oproept, dat je nooit, op de oppervlakten die de veelvuldige en samengevoegde spelen van de veelvuldigheid van het universele denken aanduiden, nooit, samenvatting van het universum die je bent, juweel der dingen, een minuut hebt gemaakt van een zo schitterend samengaan en ik betwijfel of dit moment in het heden zijn gelijke heeft, te midden van de onzegbare veelvuldigheid der werelden. Mijn gedachte is dus herschapen, maar ik, ben ik het ook? Ja, ik voel dat de tijd die in mij is gegoten me dat ik teruggeeft, en ik zie me lijken op de golfvan een rustig narcoticum waarvan de trillende cirkels, in een komen en gaan, een oneindige grens vormen die de kalmte van het midden niet bereikt.

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